Qu’est-ce qui vous anime, avant tout ?
Guillaume Berbinau – L’envie de faire confiance aux multiples talents qui m’entourent, et de favoriser leur éclosion. On m’a fait confiance très tôt lors de mon entrée dans la vie professionnelle, et j’ai envie de faire la même chose avec les jeunes, comme avec chacun des collaborateurs. Je veux aussi apporter le maximum à ce territoire qui nous a très bien accueilli, ma famille et moi.
Quelques mots sur le début de votre parcours ?
G. B. – J’ai eu la chance de baigner depuis toujours dans une culture familiale entrepreneuriale, aussi bien du côté paternel que maternel. Lors du déjeuner du dimanche, en famille, on parlait de management, d’entreprise… c’est ce qui m’a donné l’envie de relever des challenges. Mes parents ont été amenés à déménager à plusieurs reprises, ce qui m’a appris à m’adapter et à m’intégrer rapidement. Après des études d’ingénieur à Paris, j’ai eu l’opportunité de rentrer dans le Groupe Bouygyes-TF1.
Une expérience enrichissante ?
G. B. – Tout à fait. je suis rentré à TF1 à l’époque de la mise en place du premier site internet, puis de la première plateforme e e-commerce. Le groupe m’a fait confiance et je me suis retrouvé à la tête de la web agency avec une équipe à piloter, pour développer des projets innovants, mais aussi pour négocier des rachats d’activités.
Vous avez pourtant choisi de vous lancer dans de nouvelles aventures…
G. B. – Après 8 années très enrichissantes chez TF1, l’envie de relever de nouveaux challenges a pris le dessus. À 33 ans, j’ai donc décidé de rechercher une affaire à reprendre. Après une trentaine de rendez-vous, j’ai sélectionné deux sociétés. Finalement, en septembre 2007, l’accord a été conclu pour la reprise d’OCTIME, éditeur de solutions de gestion des ressources humaines. La société, alors basée Sauveterre-de-Béarn, employait 40 personnes et réalisait un chiffre d’affaires de 4,2 millions d’euros. Aujourd’hui, 13 ans après, le groupe est riche de 230 collaborateurs pour un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros.
Comment s’est passée cette reprise ?
G. B. – Je me suis simplement inscrit dans la continuité, car cette société avait un excellent ADN, avec des personnes bien en place. C’est moi qui me suis fondu dans leur culture d’entreprise, et je me suis surtout efforcé de donner aux équipes plus d’espace pour créer, pour prendre des initiatives. Mon rôle étant de les protéger des complexités liées à la gestion stratégique de l’entreprise, tout en créant un environnement propice à leur développement.
Vous avez aussi fait l’acquisition de plusieurs sociétés…
G. B. - En 2015, on plafonnait sur le marché français à 8/9 millions d’euros de chiffre d’affaires. On a saisi l’opportunité de reprendre le leader espagnol, Spec, qui opérait sur le même créneau et nous a ouvert les portes de marchés comme l’Afrique, l’Amérique latine, le Portugal ou le Moyen-Orient. Cela nous a permis de doubler notre activité, en chiffre d’affaires, en effectifs et en rayonnement international. Puis, nous avons racheté le startup Mapotempo, installée à Pau et à Bordeaux, et HRMAPS Qui ont enrichi nos compétences. Nous avons ainsi pu aborder des domaines nouveaux afin de répondre aux besoins des entreprises, face à des obligations de plus en plus lourdes. Nous innovons en permanence pour proposer des systèmes d’information en ressources humaines (SIRH) pertinents pour favoriser la gestion et le développement des talents. Nous travaillons également sur de nouvelles applications via les smartphones ou encore sur la digitalisation des formations, etc.
Pourquoi avoir déménagé à Biron ?
G. B. – Les locaux de Sauveterre n’étaient plus adaptés. Ils ne nous offraient plus suffisamment de latitude pour continuer d’améliorer la qualité de vie au travail et mettre ainsi nos salariés dans les meilleures dispositions pour s’épanouir et développer leur talent. Il fallait aussi pouvoir accueillir la soixantaine de collaborateurs qui nous ont rejoint.
La dimension humaine est essentielle pour vous ?
G. B. – Absolument. Notre dynamique repose sur les valeurs d’un collectif, où l’on fait attention aux autres. Comme en rugby, notre force s’appuie sur une vraie solidarité. Cet état d’esprit maison s’est traduit par des élans de générosité spontanés. Par exemple, avec la crise sanitaire, des salariés ont proposé d’offrir des jours de congés, en les prenant pendant le confinement. Cet esprit se répercute dans le travail au quotidien, où chacun est l’égal de son voisin. Cela n’empêche pas l’entreprise d’avoir du caractère, chacun défend ses convictions avec force, avant de se retrouver autour d’un consensus. Ce qui permet d’avancer, toujours, avec des objectifs communs.
Comment faites-vous avec cette croissance rapide ?
G. B. - En 2017, nous avons affronté un défi humain important en raison de l’augmentation rapide des effectifs, avec l’arrivée d’une vingtaine de personnes, et une dizaine de recrutements supplémentaires chaque année. Nous avons fait un effort pour trouver les bons équilibres, et notamment pour mixer les générations. Ici, la participation est une réalité quotidienne et se traduit par le partage des bénéfices. Le comité d’entreprises s’est appelé « Happy CSE » : une bonne illustration de cette culture maison. En fait, nous combinons un esprit Silicon Valley, tout en portant les valeurs du Pays Basque et du Béarn. Grâce à tout cela, nous n’avons aucun problème pour recruter et attirer de nouveaux talents.
Vous êtes très attaché à votre territoire…
G. B. – Personnellement, je veux rendre à ce territoire tout ce qu’il m’a apporté. Avec ma famille, nous avons été accueillis de manière extraordinaire. Je suis donc particulièrement motivé pour favoriser le rayonnement d’Orthez et de ses environs ; un territoire riche de personnes remarquables.
Vous avez des projets importants…
G. B. – D’abord, nous avons lancé l’extension de notre siège en lui donnant une dimension de campus. Il sera opérationnel en juin, avec des bureaux supplémentaires, mais aussi avec une vaste salle pouvant accueillir des séminaires, ainsi que des équipements de loisirs et de sport, avec un objectif de bien-être. À titre personnel, j’ai lancé deux autres projets ouverts vers l’extérieur, voulant contribuer à renforcer l’attractivité du territoire : un restaurant et un hôtel, chacun devant générer 12 à 15 emplois. Pour le restaurant, d’une centaine de couverts, nous avons choisi la franchise La Boucherie avec une ouverture en juillet prochain. L’hôtel proposera 60 chambres au printemps 2022, avec le concept Greet, la chaîne « eco-friendly » du groupe Accor.
Pour conclure, les points clés pour l’avenir ?
G. B. – OCTIME doit continuer de tirer sa force du triptyque : jeunesse, ambiance et identités. Le tout dans un environnement qui permet aux talents de s’exprimer totalement, avec un vrai sens du collectif et de la solidarité. De là viendra notre capacité à innover en permanence, mais aussi donner envie aux autres, autour de nous, d’entreprendre et de créer. L’avenir de l'entreprise va de pair avec celui de notre territoire.
Informations sur OCTIME, cliquez ici
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire