L’entreprise familiale a été fondée en 1920 par Yves Michaud qui a révolutionné l’apiculture en mettant au point la transhumance apicole ainsi que nombre de techniques apicoles inédites. Bernard puis Vincent ont conduit Famille Michaud Apiculteurs vers les sommets. C’est désormais à Marie qu’il revient d’ouvrir de nouveaux horizons pour le groupe.
Quelques mots sur votre parcours ?
Marie Michaud - Je suis revenue dans l’entreprise familiale il y a 10 ans, après notamment une expérience très formatrice chez Décathlon. J’y ai découvert le métier de distributeur avec une vision à 360° de la grande distribution, ainsi que la réalité du terrain avec une écoute permanente des consommateurs, le dynamisme lié aux sports, ou encore un management très pertinent.
Et dans l’entreprise familiale ?
M. M. - Je suis passée par tous les domaines d’activité, même si j’avais une appétence particulière pour le marketing et le commercial. J’ai été responsable régionale, puis directrice régionale, avant de prendre en charge les comptes nationaux, avec les négociations auprès des grandes enseignes comme Carrefour, Système U, Auchan… Après avoir négocié toute la partie distributeur et piloté le management des équipes commerciales, je suis devenue directrice générale déléguée du groupe puis directrice générale.
Votre motivation ?
M. M. - Un goût de toujours pour la filière apicole, mais aussi l’envie d’amplifier une démarche responsable et durable dans le groupe et autour de cet écosystème. On a ainsi mis en place un projet d’entreprise qui s’appuie sur une démarche RSE très forte. L’objectif est de donner du sens à notre travail, avec pour chaque collaborateur des missions leur permettant de s’épanouir au quotidien, tout en intégrant la préservation de l’écosystème. Notre force vient de la nature, il nous appartient de la protéger. C’est une sacrée motivation.
Avec une implication en faveur de la filière apicole ?
M. M. - Bien entendu. La vie des abeilles est un sujet sensible dans la tête de très nombreux consommateurs. Beaucoup sont intrigués aussi par la production du miel. Nous sommes fiers d’être dans une entreprise qui a mis en place la fondation Lune de miel qui s’engage en faveur de la protection des abeilles et de la biodiversité et du développement de l’apiculture en France. Nous sommes le premier acheteur de miel français, et nous avons développé une étroite collaboration avec 600 apiculteurs. Le projet d’entreprise que j’ai initié rayonne justement autour de la RSE et de la filière.
Pouvez-vous nous en dire plus ?
M. M. – C’est un projet d’entreprise sur 5 ans, lancé en novembre 2021. Il intègre 3 dimensions essentielles : donner du sens à notre travail, permettre à chaque collaborateur de s’épanouir à travers ses missions, avec un gros focus intégrant la préservation de l’écosystème. Il sert la raison d’être de l’entreprise qui est majeure : nous contribuons à préserver la santé de tous, en innovant sans cesse, autour de produits sucrants d’origine naturelle (le miel, le sirop d’érable et le sirop d’agave) et durables, tout en proposant une alimentation plaisir et en préservant la biodiversité.
La mobilisation est au rendez-vous ?
M. M. – Oui. Il y a une forte adhésion. Quand on présente le projet d’entreprise, c’est un événement. On se retrouve tous ensemble pendant une matinée off. Chaque personne a sa feuille de route, clairement définie pas service. Elle intègre le fonctionnement interne évidemment, mais aussi la filière française et la stratégie RSE du groupe. Nous allons faire un point à mi-parcours, en juillet, avec les équipes. A la fin de ce premier projet, on regardera les objectifs atteints, ceux qui sont toujours en cours… et on passera à l’écriture d’une nouvelle étape.
Une émulation positive…
M. M. – Et fondamentale pour le groupe. Parce que je considère que les entreprises qui n’ont pas de projet seront réduites à travailler au service de celle qui en ont un. Il y a vraiment une grande sensibilisation dans tout ce que l’on met en œuvre, sur la sensibilisation à la biodiveristé, au niveau de la R&D, en interne… Ce sont autant de leviers au sein des équipes. C’est hyper important pour le recrutement, mais aussi pour la fidélisation de nos collaborateurs. Nous avons des équipes passionnées, fortement investies et qui font preuve d’un plus grand professionnalisme tous les jours.
Comment réagissent-ils quand l’entreprise est attaquée ?
M. M. – Ils font preuve d’une très grande solidarité. J’ai la chance incroyable, en tant que dirigeante, d’avoir de telles équipes. C’est la plus belle preuve du sérieux et de l’engagement de notre entreprise. Je suis très fière de tous nos collaborateurs. C’est aussi vis-à-vis d’eux que je suis scandalisée par les accusations qui nous sont faites, clairement injustes et calomnieuses.
Votre implication dans la filière ?
M. M. - Nous sommes le plus gros acheteur de miel français. Plus de 600 apiculteurs professionnels travaillent avec Famille Michaud Apiculteurs. Mon combat - il est hyper important -, c’est de rendre l’analyse des miels obligatoire avant commercialisation. Il faut savoir que le miel fait partie des 5 premiers produits alimentaires les plus fraudés au monde. Les apiculteurs qui travaillent avec nous bénéficient de cette analyse gratuitement. Nous faisons également en sorte de renforcer cette collaboration en nous engageant sur des quantités importantes et en assurant un paiement rapide du miel.
D’autres initiatives ?
M. M. – En France, c’est nous même qui allons chercher le miel chez l’apiculteur, ce qui lui évite de débourser des frais logistiques. Dans le contexte de la flambée des coûts de l’énergie, ça a été un soulagement pour apiculteurs partenaires. Au-delà du volet économique, c’est important pour eux de savoir que Famille Michaud Apiculteurs va chercher le miel, l’amène sur son site, le contrôle… Nous sommes l’acteur le plus engagé auprès de notre filière en France, et on fait beaucoup plus que ceux que font les autres grands acteurs à l’étranger. La maîtrise totale de la qualité des miels, de A à Z, est fondamentale.
Les contrôles sont donc la clé…
M. M. – Notre force est de garantir à nos clients distributeurs, et à nos consommateurs in fine, un produit 100% conforme. L’intégralité des matières sont contrôlées et les productions non conformes repartent chez l’apiculteur. Y compris celles venant de l’étranger, bien entendu. Il n’y a aucune exception, tout est passé au peigne fin. Rien ne peut passer entre les mailles du filet. J’insiste : ce ne sont pas seulement les miels d’importation qu’il faut analyser. La fraude est partout, sur chaque territoire.
Pourquoi importez-vous des miels ?
M. M. – Pour deux raisons majeures. D’abord, pour répondre au déficit de production de miel en France : nous consommons près de 50.000 tonnes par an dans l’hexagone, alors que nous en produisons environ deux fois moins, suivant les années. Ensuite, tout simplement pour faire bénéficier notre réseau et nos clients des plus grands miels du monde. Il existe plus de 2.000 espèces florales mellifères, et elles ne sont pas toutes en France. Chez nous, il y a des miels merveilleux, et il y a aussi des miels d’exception en Espagne, en Italie, en Argentine… Notre mission est d’aller les sourcer, partout dans le monde : le meilleur miel d’oranger est en Espagne, le meilleur miel de lavande se trouve en Provence, les meilleurs miels de châtaigniers sont en France et en Italie. Nous avons des acheteurs hyper spécialistes qui vont rechercher les acteurs les plus sérieux sur chaque territoire de la planète.
Quelle est la raison des attaques contre vos produits ?
M. M. – D’abord, je veux faire un gros clin d’œil à mes équipes. Comme je l’ai déjà dit, elles font preuve d’une extraordinaire solidarité, tous les jours. Quand on connaît le professionnalisme et les exigences de l’entreprise, tels que je viens de vous les présenter, on mesure à quel point ces attaques sont injustes et pourquoi je suis très fière de tous nos collaborateurs. Il est clair que la situation de leader génère des jalousies. De plus, il y a une désinformation totale autour du marché du miel. C’est navrant.
Les conséquences ?
M. M. – La désinformation est dramatique pour les entreprises comme les nôtres, ancrées dans les territoires. Nous ne sommes pas une multinationale et nous n’avons, hélas, pas les moyens nécessaires pour pouvoir rétablir la vérité via de grandes campagnes de communication médiatisées, ni même pour contrer ces attaques. Tout ce qui a été dit est complètement faux. Heureusement, dans de telles circonstances, on peut aussi mesurer à quel point nous bénéficions de soutiens qui nous font chaud au cœur. Nous recevons beaucoup d’encouragements de partenaires et de clients qui trouvent ces attaques tellement abusives. Ils ressentent clairement, dans ce qui a été sorti par l’UFC que choisir, un acharnement, un bashing non justifié, uniquement parce qu’on est leader. Je tiens à remercier tous ceux qui nous encouragent ainsi, ils nous offrent la plus belle des reconnaissances.
Vous comptez réagir ?
M. M. – Pour nos partenaires, pour nos producteurs et pour nos clients, nous ne pouvons pas en rester là. Nous avons décidé de mener une action contre l’UFC que choisir pour dénonciation calomnieuse.
Vos ambitions ?
M. M. – S’affirmer toujours davantage comme un leader responsable, hyper professionnel et inspiré. La qualité, l’excellence, l’analyse, la responsabilité sont nos piliers, mais aussi l’innovation qui est au cœur de tous nos métiers, avec une cellule R&D intégrée et une créativité à tous les niveaux, de la production aux concepts marketing. Chaque année, nous présentons plusieurs innovations, dont au moins une est dédiée à la filière apicole française. Ça, c’est obligatoire ! On devient leader et on le reste en faisant preuve tous les jours d’un grand professionnalisme, en innovant, en investissant et en ayant toujours un temps d’avance.
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Photos : Eric Traversié
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