À l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, ce statut vous ouvre les portes d’un accompagnement sur-mesure, une formation spécifique et d'un suivi individualisé pour mener à bien son projet ; d’un réseau d'entrepreneurs pour obtenir de précieux conseils ; et d’une visibilité accrue pour faire connaître son projet grâce aux événements organisés par l'université et les partenaires.
En 2023, l'UPPA a accompagné 91 étudiants-entrepreneurs (projets d'entreprise et responsables d'association) ont été accompagnés par son incubateur L’EntrePau, qui permis la création de 34 d'entreprises/start-ups étudiantes entre 2017 et 2022. Ce dernier a déménagé en juillet 2024 au rez-de-chaussée du nouveau bâtiment Marie-Curie de la technopole Hélioparc, et est désormais intégré au Start-up Studio « Etincelles », accessible 7j/7 et 24h/24.
« En plus de leur mettre à disposition un lieu dédié au développement de leur projet d’entreprise, nous proposons aux étudiants-entrepreneurs un accompagnement à la fois individuel, au travers d’un chargé d’accompagnement qui les suit tout au long du processus, et collectif, en organisant des afterworks, des rendez-vous thématiques, des interventions de chefs d’entreprise locaux… Nous sommes à leurs côtés de l’idée à la création de leur entreprise, même si, pour certains d’entre eux, ce n’est pas l’objectif », souligne Jean-François Belmonte, directeur de l'entrepreneuriat de l’UPPA.
Savoir jongler entre les études et l’entrepreneuriat
Maylis Qaisi est l’une des lauréates nationales du dispositif Starthèse (lire ci-dessous). Titulaire d’un master en Science politique dans son pays, la jeune femme originaire de Palestine est doctorante au sein du laboratoire Transitions énergétiques et environnementales (TREE) et conduit une thèse de recherche sur les politiques publiques en matière d’intégration des femmes réfugiées en France.
« Mon parcours a joué un rôle clé pour définir mon projet entrepreneurial : je suis arrivée en France il y a cinq ans en tant que réfugiée. J’ai vécu personnellement les difficultés d’intégration : il faut réussir à comprendre le fonctionnement de la société française, apprendre la langue, faire des démarches administratives de toutes sortes pour faire reconnaître ses diplômes et ses expériences à l’étranger, avoir accès aux formations, trouver un emploi… Ces démarches, complexes et longues, peuvent entrainer un sentiment d’isolement pour les réfugiés. Chaque étape a été un challenge. Aujourd’hui, les migrants représentent 22 % de la population française. Il existe de nombreux programmes pour faciliter leurs intégrations, mais ils peinent à atteindre leurs objectifs, car les solutions sont standardisées alors que les profils et les besoins des migrants sont très variés », témoigne la jeune femme.
En se basant sur son expérience et les résultats de sa thèse, Maylis Qaisi souhaite créer un cabinet de consulting pour améliorer les programmes d’intégration des réfugiés, en particulier des femmes. Son projet, innovant, utilisera une méthodologie participative, intégrant les pouvoirs publics, les migrants et les citoyens français. Il sera destiné à accompagner des institutions gouvernementales ou non, des associations et toutes organisations chargées de mettre en place des politiques d’intégration.
« J’ai découvert le programme Starthèse par hasard et j’ai ensuite rencontré l’équipe avec pour objectif : gagner ce concours. J’ai bénéficié d’un accompagne au top, l’équipe est vraiment à l’écoute, elle nous épaule de A à Z », ajoute l’étudiante-entrepreneuse.
Anthony, Louis et Quentin bénéficient également du SNEE depuis un an. Ces trois amis se sont rencontrés sur les bancs de l’école d’ingénieur et même s’ils ont suivi des parcours différents, l’envie d’entreprendre les a liés.
« Nous avons découvert le SNEE un peu par hasard, explique Quentin. Nous cherchions à être accompagnés et nous y avons vu une opportunité. Être trois est clairement un atout, une force : si l’un de nous n’est pas disponible, les deux autres peuvent prendre le relais ».
Depuis plus d’un an, ils travaillent sur la version bêta de Notico, une application mobile éducative pour les jeunes. En sélectionnant les matières et sujets qui l’intéressent, l’utilisateur recevra des notifications pour apprendre des notions et créer une connaissance sur le long terme. Des cours allant du collège au BAC + 5 seront disponibles sur ce nouvel outil numérique, grâce à l’utilisation de l’intelligence artificielle.
L’EntrePau leur a permis d’acquérir des compétences clés pour entreprendre, tout en bénéficiant d’un regard extérieur bienveillant sur leur projet. « Ce statut nous permet d’entrer dans le monde réel, avec des enjeux. C’est sûr que nous ne faisons pas autant la fête que les autres étudiants, mais nous travaillons pour nous, pour notre projet. Il faut être capable de switcher entre les projets d’études et notre projet entrepreneurial », poursuit Anthony.
Et à Louis de compléter : « ça demande des sacrifices. Au début, nous avons travaillé sur ce projet le week-end, puis de plus en plus régulièrement, après les cours et dès que l’on a un instant de libre. Mais que ça fonctionne ou non, ce ne sera jamais un échec : on a tellement appris de cette expérience ! ».
Noémie Besnard
Trois dispositifs importants pour les étudiants-entrepreneurs
Les « Pôles étudiants pour l'innovation, le transfert et l'entrepreneuriat » (Pépite) ont pour objectif de sensibiliser les jeunes à l’entrepreneuriat, de favoriser l'éclosion d'une idée, de permettre aux futurs entrepreneurs de l'approfondir et de leur fournir tous les outils nécessaires à sa concrétisation.
Porté par les Universités de Pau et des Pays de l’Adour, de Bordeaux et de La Rochelle, le PÉPITE Entrepreneuriat Campus Aquitaine (ECA) s’adresse aux étudiants et jeunes diplômés qui souhaitent s’informer, se former ou développer un projet entrepreneurial, y compris associatif. Il est le deuxième en France par le nombre d’étudiants bénéficiant du statut national d’étudiant-entrepreneur, soit 400 au total durant l’année scolaire 2023-2024, dont près de 20% inscrits à l’UPPA.
D’autre part, le challenge Starthèse est un événement national qui s’adresse aux doctorants, jusqu’à cinq ans après la soutenance de leur thèse, qui ont envie d’entreprendre en lien avec leur thèse. Ce programme permet de stimuler l’esprit d’innovation chez les jeunes chercheurs et pour encourager la valorisation des recherches en dehors du cadre académique.
Enfin, le label gouvernemental Pôles Universitaires d’Innovation (PUI) a pour objectif d’accroître les actions de soutien à l’innovation au travers de la recherche partenariale, du transfert de technologie et de l’entrepreneuriat.
« Tous les autres programmes n’existeraient pas si notre université n’avait pas une certaine reconnaissance au niveau national sur sa capacité à innover à travers de sa recherche académique menée dans ses laboratoires. Nous faisons aujourd’hui partie des 29 universités labellisées à l’échelle nationale. Notre ambition est de favoriser la création de davantage d’entreprises », explique Christophe Derail, vice-président en charge des partenariats et de l’innovation de l’UPPA.
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