Entre beats et biodiversité, la ville de Biarritz accueille une fois encore un festival pas comme les autres. L’Ocean Fest, porté par le journaliste Hugo Clément et l’artiste Worakls, fait le pari audacieux de marier musique électro et militantisme marin. Pour cette quatrième édition, du 25 au 26 avril, la Halle d’Iraty se transforme en amphithéâtre écoresponsable, où chaque note est un appel au réveil écologique.
Si certains festivals surfent sur la hype ou le soleil, l’Ocean Fest préfère naviguer sur des courants engagés. Depuis sa création, l’événement s’attache à concilier culture musicale et conscience environnementale. En 2025, alors que l’ONU consacre l’année aux océans, le festival fait plus que jamais figure de référence dans la vague montante des événements responsables. Entre concerts, conférences et actions concrètes, Biarritz s’apprête à vibrer pour la planète bleue.
Une vague verte déferle sur Biarritz
À l’origine de cette aventure, deux passionnés : le journaliste Hugo Clément, bien connu pour ses reportages percutants sur les enjeux climatiques, et le compositeur Worakls, qui manie les platines comme personne. Ensemble, ils ont donné naissance à un festival hybride, à mi-chemin entre l'écologie et la musique.
Loin des paillettes habituelles, l’Ocean Fest se veut sobre mais ambitieux. Il propose une programmation musicale pointue, pensée pour rassembler un large public autour d’un objectif commun : défendre la biodiversité marine. Ici, pas question de greenwashing. L’engagement est au cœur du projet : tous les bénéfices des concerts sont intégralement reversés à des associations telles que Sea Shepherd France ou One Voice. Une manière de rappeler que faire la fête n’empêche pas de faire un beau geste.
Sur scène, les têtes d’affiche se succéderont. Clara Luciani ouvrira le bal avec sa pop solaire, avant que BreakBot & Irfane n’embarquent le public dans une traversée électro-funky. Le rock-électro de Carbonne ainsi que les textes percutants de Kemmler seront aussi de la partie. Guillaume Grand, l’enfant du pays, apportera un souffle folk dans ces musiques électriques. Et un invité mystère pourrait bien faire tanguer la Halle d’Iraty.
Le lendemain, place aux pulsations électroniques : Kavinsky, créateur de l’inoubliable Nightcall, et Ofenbach, duo de l’électro-house hédoniste, feront vibrer les murs. Mosimann, Perceval et Space 92 viendront compléter la liste. En apothéose, Worakls déroulera son électro orchestrale, fusion entre symphonie et trance. Le final, confié au duo féminin Fanette b2b Polar, mariera local et international, douceur et intensité.
Quand la parole s’élève au rythme des vagues
Mais l’Ocean Fest ne se limite pas à la musique. Il veut aussi donner de la voix à celles et ceux qui luttent, au quotidien, pour préserver les océans. Le samedi 26 avril, au Connecteur de Biarritz, une conférence exceptionnelle réunira Paul Watson, fondateur mythique de Sea Shepherd, Lamya Essemlali, présidente de l’antenne française, ainsi que les deux coorganisateurs du festival.
Cette rencontre promet d’être un moment fort. Paul Watson, récemment libéré après plus de quatre mois de détention au Groenland, viendra raconter ses combats, ses années de terrain, de courses-poursuites en mer ainsi que ses batailles juridiques. Lamya Essemlali, infatigable militante, complétera ce témoignage par une lecture à la fois politique et humaine des luttes actuelles. Une tribune où le public pourra interagir, poser ses questions et débattre.
L’engagement du festival ne s’arrête pas qu'aux discours. Il met aussi en pratique ses idéologies dans chaque détail logistique. L’offre culinaire, par exemple, est 100 % végétarienne. Tous les artistes sont basés en France, pour réduire les transports. Les déchets sont minutieusement triés, les mobilités douces encouragées, la communication entièrement digitalisée. Et grâce au dispositif SAFER, la sécurité et la bienveillance sont assurées à tous les niveaux, pour que chacun puisse faire la fête sans crainte ni jugement.
L’inclusion, enfin, finit de compléter l'engagement envers l'humain. En effet, la parité guide la programmation, l’accessibilité est pensée pour tous, y compris les personnes à mobilité réduite. Ce n’est pas seulement un festival engagé, c’est un festival responsable.
Faire du bruit pour les silences marins
Dans un monde saturé d’alertes climatiques, l’Ocean Fest choisit une voie différente. En effet, il met la joie au service de la lutte et transforme la fête en acte politique. Il invite à prendre du plaisir... tout en prenant position.
Bien évidemment, le festival ne prétend pas changer le monde en un week-end. Mais il offre un espace où l’on peut à la fois se défouler et se former, s’enthousiasmer et s’indigner. Et surtout écouter la mer.
Alors que l’année 2025 est proclamée Année de la Mer, l’Ocean Fest tombe à pic pour enfoncer le clou de l'engagement et de la convivialité. Une occasion unique de célébrer la beauté de nos océans tout en œuvrant pour leur préservation.
Sébastien Soumagnas
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