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COUP DE CŒURLa ferme aquaphonique gersoise Eauzons! arrive en Béarn

La démarche initiée par Félix Haget à Aux-Aussat, s’apprête à vivre une nouvelle expérience à Lescar avec l’objectif de produire 100 tonnes de poisson et 60 tonnes de végétaux par an.
COUP DE CŒUR - La ferme aquaphonique gersoise Eauzons! arrive en Béarn
Le concept est particulièrement vertueux : l’eau des poissons sert à nourrir les plantes, combinant le meilleur des technologies aquacoles et horticoles. Place à une agriculture nourricière de proximité.

La ferme pilote installée dans le Gers depuis 2019 est l’une des pionnières en France à expérimenter ce système agro-écologique innovant. Après cette première expérience, Eauzons! A posé la première pierre d’un nouveau site qui s’étendra sur 8 000 m2 à Lescar, à proximité de Cap Écologia.
 
« Pour nous, c’est un lieu idéal, car sur cette terre qui n’avait pas de vocation agricole, nous allons pouvoir récupérer la chaleur fatale de la station, et nous serons au plus près des consommateurs pour leur proposer des produits ultra-frais » précise Félix Haget.
 
Neuf personnes devraient travailler dans cette ferme aquaphonique pour une production à partir de l’automne prochain, et une commercialisation des produits en décembre. Le tout représente un investissement de 3,5 millions d’euros.

Pose de la première pierre à Lescar

Une première expérience à la limite du Gers et des Hautes-Pyrénées…

C’est donc à Aux-Aussat que la ferme Eauzons! a été implantée sous l’impulsion de quatre couples d’ingénieurs en agronomie et de Félix Haget, spécialisé en aquaponie depuis plus de dix ans.
 
« Ces ingénieurs m’ont contacté, car ils souhaitaient installer une ferme. Je rentrais de Polynésie Française où j’ai installé ma plus grande structure de 30.000 m², qui alimente 13 magasins sur trois îles. C’est à l’INRAE, où j’étais ingénieur en expérimentation que j’ai développé les premiers systèmes français » raconte Félix, le benjamin de l’équipe fondatrice.
 
L’aquaponie est un procédé qui fonctionne en boucle fermée de trois compartiments, permettant d’élever à la fois des poissons et des bactéries, tout en cultivant des plantes en hors-sol avec la même eau utilisée en cycle vertueux.
 
« Le poisson génère deux types de rejets, solides et dissous. Les solides sortent du système en filtrant l’eau en continu, deviennent de la boue de poisson que nous allons valoriser sur un élevage de lombrics. Nous allons récupérer un jus très riche en nutriments que l’on va redonner aux végétaux ensuite. Pour les rejets dissous, nous laissons travailler des bactéries dans un compartiment à part, qui vont les convertir et générer des nutriments dans la même eau, qui sera finalement renvoyée en grande partie aux poissons, et en plus faible partie aux plantes qui vont se nourrir des nutriments générés. La culture en hauteur permet aussi de maîtriser le flux d’eau que l’on va apporter aux racines, d’éviter les maladies liées au sol, et apporte un confort de production pour l’humain ».

Sur la ferme gersoise qui couvre 1.600 m², la consommation de l’eau ne dépasse pas les 6 m³ par jour, pour une production annuelle de 5 à 6 tonnes de truites, de saumon de l’Adour et de saumon de fontaine, espèce très complexe et fragile à élever qui a permis de valider l’outil d’Eauzons. Pour les végétaux, on retrouve des tomates, des salades, des plantes aromatiques, des fleurs comestibles, etc. et même de la vanille.
 
« Nous avons mis en place des productions tropicales, afin d’éviter de les importer de l’étranger avant même qu’elles soient arrivées à maturité. Il se trouve que nous sommes sollicités pour nous installer sur des sites industriels qui sont souvent proches d’incinérateur, de méthaniseur, car il y a obligation de valoriser ce que l’on appelle “la chaleur fatale” qui se perd dans l’atmosphère ».
 
Dans le Gers, les consommateurs peuvent s’approvisionner en vente directe à la ferme pilote d’Aux-Aussat, mais aussi chez Locavor, La Ruche qui dit Oui, les épiceries locales, les magasins Système U et Intermarché de la région, et tous les magasins “Point Vert” du secteur. Au menu, poisson frais, fumé, rillettes de saumon de fontaine, et même encore de belles fraises grâce aux cycles plus longs favorisés par la culture sous serre.

La ferme de Lescar comprendra un hall photovoltaïque de 2.000 m2 dédié à l’élevage des salmonidés, et un laboratoire. Ce dernier permettra de préparer les poissons qui seront vendus frais, fumés et gravlax.
 
Parallèlement, une serre de 2.500 m2 abritera des plantes à feuilles et sera reliée à l’élevage. Au total, elle devrait produire 40 tonnes de légumes et d’aromates. Dans un deuxième temps, une autre serre de 3.200 m2 sera construite pour les plantes à fruits, comme les fraises, les poivrons, voire même des fruits tropicaux.
 
Des partenariats sont mis en place avec quelques grandes enseignes implantées localement pour assurer la distribution de l’ensemble de la production béarnaise.
 
Informations su le site de Eauzons

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