PresseLib’ a rencontré Gilles Sixou qui pilote ce projet. Le directeur des marchés spécialisés du Crédit Agricole Pyrénées Gascogne parle avec beaucoup d’enthousiasme du projet Connecteur.
Pouvez-vous, d’abord, nous situer le concept de ce Connecteur ?
Gilles Sixou – Le Connecteur est un lieu qui témoigne d’une ambition forte au service du territoire. Il est conçu pour favoriser les liens entre les acteurs économiques et ainsi produire de la valeur ajoutée ; sa vocation est d’être un accélérateur à la fois entrepreneurial et sociétal. Ce projet d’envergure est né de la volonté du Crédit Agricole Pyrénées Gascogne et est le prolongement de son engagement au cœur du réseau des acteurs du territoire. Nous y avons notamment puisé la conviction qu’aujourd’hui, et de plus en plus, chacun voudra pouvoir travailler, apprendre là où il a envie de vivre. Pour cela, il faut imaginer de nouveaux espaces et de nouvelles approches. La cohérence est totale avec le positionnement de notre banque mutualiste qui veut être au service du territoire et de ses acteurs, « ici et ensemble ».
Il a donc une vocation très large…
G. S. – Ce lieu consacré à l’initiative, à l’entrepreneuriat, se veut être ouvert sur l’espace public, avec cette vocation de créer du lien entre les acteurs économiques, petits et grands, de tous les domaines d’activité. Non seulement, il pourra favoriser un foisonnement d’idées, mais aussi des solidarités pourront naître, par exemple avec la capacité des grands groupes d’ouvrir leur réseau, en France et dans le monde, à des TPE, des PME, des startups. Notre ambition est aussi de contribuer à attirer des entreprises sur le territoire avec un rayonnement régional. Au-delà du Pays Basque nord, la connexion se fera avec l’ensemble du Grand Sud-Ouest, mais aussi avec l’Euskadi, la Navarre et l’Aragon. Aujourd’hui, des entreprises de grandes métropoles recherchent des solutions professionnelles sur d’autres territoires offrant une meilleure qualité de vie, tout en bénéficiant de bonnes capacités de connexion (technologies, transports…).
Très concrètement, quels sont les services prévus ?
G. S. – Dans ce bâtiment de 8.300 m2, nous proposons 411 postes de travail et 30 salles de réunion. Cette capacité d’accueil s’inscrit dans un écosystème de services offrant tout sur place : café-working, restaurant d’affaires, studio photo-vidéo, salle de sport, auditorium très haute qualité, amphithéâtre, atrium, forum, rooftop et showroon… Les résidents bénéficieront ainsi de postes de travail complets - et pas seulement de mètres carrés - avec une batterie de prestations et des accès privilégiés dans un site ouvert à toute heure du jour et de la nuit, notamment pour répondre aux décalages, horaires dans les activités internationales. Bref, le Connecteur vend des services et de la souplesse et non pas des mètres carrés, dans le cadre de baux de 3, 6 ou 9 ans.
G. S. - Les prix de location ont été fixés en pensant à un service clé en main pour que l’entrepreneur ait le moins de contraintes possibles à gérer : outre les services inclus, pas de taxes, ni de charges à payer, pas de bail à signer et un préavis limité à un mois en cas de départ. Le tarif est de 350 € par mois pour un poste de travail complet dans un espace ouvert, mais très aéré ; il faut compter 100 € de plus par poste et par mois pour un bureau fermé. Ensuite, nous travaillons aussi, sur mesure, en fonction des besoins exprimés.
Qu’est-ce que le « Campus Connecteur » ?
G. S. – Le volet formation est une composante majeure du projet. Il sera dense avec des briques thématiques d’une demi-journée sur de nombreux sujets utiles et très concrets.
Nous nous appelons « Le Connecteur », alors notre offre formation sera basée sur cette notion de connexion autour de 3 axes : la connaissance de soi, la relation interpersonnelle, la relation via une interface (digitale, vidéo…). Chaque situation requiert des savoir-faire et des savoir-être particuliers. Pour être concret, nous proposerons des modules sur l’intelligence artificielle, les réseaux sociaux ou la cybersécurité, mais aussi sur la prise de parole, la négociation complexe, la maîtrise du langage non verbal, etc.
Vous avez aussi prévu de développer des évènements…
G. S. – Oui. A la fois pour répondre aux besoins des entreprises, et parce que le Connecteur doit être un lieu de vie, de convivialité, de partage. Il doit avoir une âme. Le spectre des évènements possibles est aussi large qu’ouvert à toutes les idées : afterworks, meet-up, conférences, projections, expositions, workshops, hackathons, challenges, cours de fitness, de yoga, de boxe ou de cuisine… Mais nous pouvons également accueillir et organiser les conventions et séminaires d’entreprises extérieures. A partir d’un cahier des charges, nous prenons en main toute l’organisation, sur place ou à l’extérieur du Connecteur. Nous ferons travailler ainsi des agences partenaires du territoire. Nous avons déjà une bonne quinzaine de pré-réservations et trois réservations fermes. Le mouvement est lancé.
Les étudiants auront-ils leur place ?
G. S. – C’est clairement notre volonté. Nous souhaitons leur permettre d’entrer dans cette communauté qui rassemblera un entrepreneuriat très large, pour qu’ils puissent allier au mieux leurs relations avec les universités et leurs mentors, combiner le travail à distance avec la rencontre des entreprises. Nous ferons aussi jouer la solidarité pour que les services leurs soient accessibles. Plus globalement, nous ouvrons également la porte aux personnes de passage qui ont besoin de travailler un moment, de faire des réunions… pour 25 euros par jour.
Quel est le principe du Village by CA ?
G. S. – Nous le concevons comme un programme sur 6 mois, pour aider les entreprises à accélérer sur les sujets de développement qui les intéressent. Il n’est pas réservé à l’incubation des startups ; il veut répondre à différentes étapes clés des entreprises, petites ou moyennes, récentes ou anciennes, technologiques ou pas, innovantes ou non… qui ont besoin d’accélérer sur un sujet particulier. Notre concept s’est enrichi de l’expérience extraordinaire engrangée par les 37 Villages by CA qui se sont développés dans toute la France. Là aussi, nous commençons par un diagnostic, pour fixer des objectifs précis, puis assurer un suivi au quotidien par une équipe dédiée. Nous visons l’accompagnement d’une vingtaine d’entrepreneurs par an. Nous intègrerons aussi ETICoop, l'Ecole territoriale pour l'innovation et la coopération, dans l’offre Village.
Comment se positionne le fonds de dotation INDARRA ?
G. S. – Convaincu que les territoires ont un rôle nouveau et essentiel à jouer pour imaginer et construire des solutions face aux enjeux de notre société, le fonds INDARRA porte un projet d’intérêt général au service des transformations d’avenir des territoires et de toutes les nouvelles formes de développement. Créé à l’initiative du Crédit Agricole Pyrénées Gascogne, il est ouvert à d’autres mécènes. INDARRA, « la force » en basque, s’adresse à tous et propose une programmation sous forme de réflexions, d’échanges, de projets d’innovations sociétales, d’évènements et d’actions pilotes sur le territoire.
La montée en puissance est encourageante ?
G. S. – Il s’agit de faire vivre le Connecteur avant qu’il existe, pour effectuer un départ lancé, en septembre. Un compte Linkedin a été ouvert et il compte déjà plus de 2.000 abonnés. La dizaine de personnes mobilisées pour cette phase est en mode co-construction associant de nombreux intervenants. Avec en relais, une quarantaine de collaborateurs du Crédit Agricole Pyrénées Gascogne qui œuvre pour la réussite du projet, souvent dans l’ombre mais avec une grande efficacité, grâce à de multiples compétences. Le bâtiment doit être livré le 15 juin. Début juillet, nous commencerons à accueillir les premiers locataires pour un rodage pendant l’été. L’inauguration est prévue mi-septembre.
G. S. – C’est une très belle aventure parfaitement en accord avec la vocation d’utilité au territoire du Crédit Agricole Pyrénées Gascogne. Dans cet esprit, nous souhaitons développer aussi des contacts avec des structures innovantes dans différents pays, au Portugal, au Canada, en Israël, en Corée… Nous défrichons et nous semons pour l’avenir.
Toutes les informations sur le Connecteur, c’est ici
Photos et illustrations : Le Connecteur
Le chantier du Connecteur
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Les maquettes de l'extérieur du Connecteur
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