Dans la foulée de ses 5 assemblées locales de section, la coopérative Lur Berri organisait ce vendredi 6 décembre son assemblée générale annuelle. Sur le dernier exercice, les résultats se sont avérés plutôt bons, puisque le chiffre d’affaires a grimpé de 4% et atteint 1,459 milliard d’euros. Après un exercice 2017-2018 de 1,417 milliard, le groupe d’Aïcirits a donc quasiment retrouvé son excellent niveau de revenus de 2016-2017 (1,465 milliard).
Comme ses consœurs, la coopérative cherche à se transformer pour s’adapter aux nouvelles exigences sociétales et environnementales des consommateurs. Dans le cadre de sa démarche RSE, elle travaille notamment à améliorer le bien-être animal et sa gestion des ressources naturelles.
Toujours présidée par Sauveur Urrutiaguer et pilotée par le DG Olivier Gémin, elle a d’ailleurs proposé, lors de cette assemblée, une petite sociologie de ce sport national qu’est devenu « l’agribashing », naturellement consciente d’être scrutée de près.
Des pôles animal et végétal en mutation…
Mais au-delà des polémiques, les dirigeants, confrontés depuis un moment à ces enjeux sociaux et environnementaux, ont insisté sur les progrès réalisés en la matière par les 4 pôles de la coopérative (végétal, animal, distribution, agroalimentaire). Campagne d’adoption de poules bio, nouveau système de dématérialisation des factures pour ses quelque 5.000 adhérents, accompagnement des agriculteurs via une gamme complète d’agrofournitures en agriculture biologique : plusieurs annonces en tous genres ont notamment émaillé l’année de Lur Berri (« Terre Nouvelle », en VF).
Du côté du pôle végétal, la mutation vers des modes d’agriculture plus raisonnés a commencé, en vue d’une production durable employant moins de produits phytosanitaires et de surfaces. En production de semences de maïs, les adhérents Lur Berri concernés exploitent un total de 4.415 hectares, dont 129 hectares en agriculture biologique.
Concernant les semences, la coopérative travaille avec Corteva Agriscience (fusion du groupe Dow et du partenaire historique Pioneer), acteur dont la force de frappe lui permet d’investir dans la recherche, fort de son millier de salariés et de ses 235 millions d’euros de chiffres d’affaires rien qu’en France, pour 14 milliards de dollars dans le monde. L’entreprise en investirait 10% dans la R&D, avec l’objectif de faire grimper de 10 points la part du biocontrôle dans ses revenus d’ici 2025 (pour atteindre 15%).
Le pôle animal, quant à lui, poursuit sa restructuration et s’adapte à la baisse tendancielle de la consommation de produits carnés. Via sa filiale Arcadie Sud-Ouest (abattage, découpe, transformation et commercialisation de viandes), Lur Berri continue de miser sur les labels de qualité. Cette dernière compte en particulier une bonne demi-douzaine de labels, sur le seul segment des bovins (Bœuf Excellence Label Rouge, Bœuf de Chalosse, etc.).
Ce « redimensionnement » devrait conduire à la fermeture des abattoirs de Mont-de-Marsan et de Montauban, avec un recentrage sur Auch, Bayonne et Tarbes. Toutes les autres productions animales sont stables ou en augmentation, à l’instar du porc fermier élevé en plein air et de l’agneau de lait des Pyrénées.
Labeyrie Fine Foods toujours en forme…
Sur le volet des palmipèdes, la page des épisodes aviaires est tournée, mais tout comme chez les confrères, le niveau de production d’avant-crise est encore loin pour Lur Berri. Les dirigeants font le même diagnostic que leurs homologues de la région, à savoir celui d’un marché toujours en surproduction.
Lur Berri élève en France près de 3,6 millions de canards dans deux bassins de production Sud-Ouest et Ouest, sur un marché de 33 millions, tandis que 30 suffiraient, le tout dans un contexte européen fort concurrentiel… Pas le choix, il faut là encore faire dans le qualitatif. Les éleveurs auraient d’ailleurs déjà investi un total de 16 millions dans la modernisation de 60.000 m2 de bâtiments. Opérations de transport et de nettoyage ont également été passées au crible.
Concernant le pôle agroalimentaire, grand pourvoyeur de chiffre d’affaires pour le groupe coopératif, Labeyrie Fine Foods (détenu à égalité par Lur Berri et PAI Partners) a encore passé le cap du milliard d’euros de revenus : c’est deux fois plus qu’il y a dix ans.
L’entreprise a profité des bonnes dispositions du consommateur vis-à-vis du foie gras et du canard en général. Elle entend progresser à l’export, en particulier au Japon, en Corée et aux États-Unis, tandis qu’Aqualande a bénéficié d’un investissement de 15 millions d’euros dans une nouvelle installation landaise. La truite fumée semble en bonne forme, mais le juge de paix sera évidemment la fin d’année, avec les fêtes.
Plus d’informations sur lurberri.fr
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