Après un tour d’horizon sur les coopératives leaders du bassin de l’Adour (lire notre article - cliquer ici), PresseLib’ vous propose un coup de projecteur sur chacun de ces 4 mousquetaires créés par nos paysans. Aujourd’hui, zoom sur Euralis.
Christian Pèes et Pierre Couderc
Ce lundi, Christian Pèes, président d’Euralis, et Pierre Couderc, directeur général, ont dévoilé les résultats du dernier exercice du groupe coopératif (à fin août 2016). Dans un contexte particulièrement compliqué - comme nous l’avons expliqué dans notre précédent article -, le puissant groupe coopératif a réussi à préserver son niveau de résultat, nerf de la guerre pour investir dans l’avenir.
Le groupe basé à Lescar, dans l’agglomération paloise, a montré une nouvelle fois sa capacité d’adaptation pour absorber une baisse de chiffre d’affaires (1,463 milliard d’euros, -4,5%), dont la moitié manquante est due à l’influenza aviaire. En effet, le vide sanitaire dans les élevages de palmipèdes a coûté 17 millions à l’activité foie gras et 5 à la branche nourriture animale (avec Sanders). A cela se sont rajoutés une conjoncture difficile et des taux de changes défavorables avec l’Est qui ont pesé pour 10 millions d’euros sur l’exercice. Excusez du peu !
Depuis 3 ans, Euralis avait anticipé ces vents contraires en lançant un plan de maîtrise des frais de structure, avec un objectif de -3% par an, soit une économie de 9 millions d’euros. La mobilisation de toutes les équipes (5200 salariés) a ainsi permis de résister, et de limiter la baisse du résultat d’exploitation du groupe : 20 millions d’euros contre 23 pour l’exercice précédent . « Cette performance a été obtenue en renforçant encore notre budget annuel de recherche et développement, essentiel pour assurer notre capacité d’innovation. Il a atteint 26 millions d’euros » a précisé Pierre Couderc.
L’accompagnement des agriculteurs en priorité
Au-delà de ces chiffres qui confirment la pertinence du modèle économique, Euralis est le fruit d’une formidable aventure humaine, menée par les paysans d’ici. Aujourd’hui, le groupe rassemble 12.000 agriculteurs, dont 8.000 coopérateurs (tous actionnaires de l’entreprise). Rien d’étonnant donc à ce que sa vocation principale reste d’accompagner les agriculteurs et d’apporter de la valeur dans les exploitations, notamment par l’innovation.
« Comme l’illustrera le thème de notre assemblée générale du 10 février prochain, nous devons nous projeter plus que jamais dans l’avenir et les gros défis à relever. Il nous faut anticiper les changements profonds qui s’accélèrent en faisant évoluer nos pratiques agricoles et nos métiers » insiste Christian Pèes.
L’accompagnement des agriculteurs commence par la contractualisation des productions qui permet de leur donner une meilleure visibilité sur les prix assurés par la coopérative. Il passe aussi par le développement de filières solides pour valoriser davantage les productions, avec l’appui de partenaires industriels.
A noter qu’Euralis a même investi dans la mise en place de « circuits courts ». Dèjà 500 coopérateurs peuvent ainsi vendre directement leur production à proximité de leur ferme, via les 30 points de vente portant la marque « Table des producteurs ». Ils ont passé la barre des 6 millions d’euros de chiffre d’affaires. Ce qui est loin d’être négligeable.
L’innovation est aussi le fer de lance de cet accompagnement. Par exemple, en développant de nouvelles cultures, comme le soja (voir notre article du 5 octobre), le colza, le tournesol ou le sorgho afin de permettre une diversification indispensable.
La palette des innovations est particulièrement large comme le montrent deux des dernières en date : avec les surfaces semées par hélicoptère (« Hélicouverts ») alors que le maïs est encore sur pied pour des résultats spectaculaires à tout point de vue ; ou dans un tout autre domaine, avec le lancement de la Bûche de foie gras par Monfort qui a conquis 6% de part de marché dès la première année. Quant à la génétique d’Euralis, elle a permis d’ensemencer 3,3 millions d’hectares en Europe. Le chiffre parle de lui-même.
Foie gras, un bel exemple d’anticipation
Pour finir, quelques mots sur la démarche lancée depuis plusieurs années et qui s’avère plus que pertinente avec l’influenza aviaire. Euralis a fait le choix de s’implanter en Amérique du Nord et en Chine, avec une production locale pour le marché local. Une manière de pouvoir être présent durablement dans ses pays majeurs qui ne sont guère accessibles autrement, et de pouvoir répartir les risques en cas de problématiques sanitaires, comme c’est actuellement le cas en France.
Ainsi, cette année le groupe béarnais a élevé 350.000 canards en Chine (170 tonnes de foie gras), 300.000 en Amérique du Nord et 1,1 million en Belgique. C’est peu par rapport aux 8 millions de palmipèdes gras français, mais la progression est forte. En 2018, la Chine devrait devenir le deuxième marché dans le monde, après la France.
Semences, cultures, élevages, vignes et vins, foie gras, produits traiteurs… Les métiers et les initiatives sont nombreux. Nous vous laissons le soin de les découvrir directement sur le site Internet d’Euralis.
Dans les prochains jours, PresseLib’ vous proposera des zooms sur Maïsadour, Lur Berri et Vivadour.
https://youtu.be/OqsOVJSeY8U
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire