Votre parcours ?
Anne-Claire Richard – Je suis généraliste, non issue du monde agricole. Après avoir fait une école de commerce, j’ai travaillé 12 ans chez L’Oréal pour les marques grand public. A partir de cette expérience, j’ai eu envie de rejoindre le monde agricole et agroalimentaire pour être au cœur d’enjeux majeurs de société, au cœur des transitions et des transformations. Rejoindre ce groupe coopératif, qui a fait des choix forts, est un vrai engagement pour moi. Je suis entrée chez Euralis il y a 7 ans. Et depuis 3 ans, j’assure la fonction de directrice Marketing et Innovation du pôle agricole.
Quelle mission ?
A-C. R. – Au sein du pôle agricole, nous travaillons sur les offres de conseil et de service à destination des agriculteurs, en cohérence avec la loi Egalim, et en nous positionnant le plus possible au plus près des solutions. Cela impose une veille permanente pour développer des solutions inédites. Notre équipe est à l’œuvre pour construire une offre forte et complète pour les agriculteurs, en apportant des conseils et des services les plus pertinents possibles qui viennent compléter notre activité historique d’agro-distribution. L’accompagnement se fait à tous les niveaux : des conseils agronomiques, mais aussi des services sur le plan social, économique, réglementaire… La mission de mon équipe est aussi d’étoffer l’offre pour les agriculteurs, en animant une expertise technique concernant les contenus à proposer aux adhérents, tout en travaillant sur les solutions innovantes pour demain.
En quoi votre approche se distingue-t-elle ?
A-C. R. – La priorité est l’innovation permettant d’accélérer la durabilité, en travaillant sur différentes problématiques clés : l’alternative aux produits phytosanitaires, la traçabilité de nos filières, le travail des sols, les couverts végétaux, l’eau, la diversification de l’assolement, etc. Le choix du Conseil d’administration du Groupe a été fort, avec la volonté de se distinguer dans le cadre de la loi Egalim. Plutôt que de continuer à se concentrer sur la vente de produits aux agriculteurs, Euralis s’est positionné pour trouver des solutions en amont, les mieux à même d’apporter de la résilience aux exploitations des agriculteurs, mais aussi les plus responsables et durables. Nos offres d’accompagnement son assez uniques. On a voulu aller un cran plus loin…
Les coopérateurs adhèrent ?
A-C. R. – Déjà 2.000 agriculteurs (sur 6.000 adhérents) sont engagés dans cette démarche vertueuse. Ils ont confiance parce qu’Euralis a démontré sa capacité d’accompagnement pour aller chercher de nouveaux débouchés, durables, pour les coopérateurs. En leur apportant également une meilleure valorisation. En fait, le Pôle agricole contractualise avec des industriels, en montrant sa capacité à faire évoluer sensiblement les pratiques, mais aussi à répondre à des cahiers des charges exigeants prenant en compte les attentes du consommateur final. Nous travaillons donc avec des agriculteurs qui peuvent assumer un engagement fort, ce qui rencontre un écho très favorable auprès de nos partenaires industriels. D’autant plus que nous avons l’habitude de collaborer étroitement avec ces derniers pour aller plus loin et efficacement.
Comment assurez-vous cette mission d’accompagnement ?
A-C. R. – Grâce à ses équipes commerciales, Euralis sait répondre aux attentes des industriels, tout en étant une force de proposition pour valoriser la production. Le relais de nos technico-commerciaux et conseillers d’exploitation sur le terrain est essentiel pour déployer les solutions techniques et agronomiques avec les agriculteurs. Avec les industriels, on s’engage à un déploiement sur un nombre d’hectares donnés. Euralis amène l’agriculteur à s’engager à son tour auprès de la coopérative, en lui apportant un accompagnement fort pour faire évoluer ses pratiques et trouver les meilleures solutions. Cela, avec une rémunération garantie pour l’agriculteur, dans le cadre du contrat de filière et de la valorisation de sa production.
C’est une évolution importante pour les équipes sur le terrain…
A-C. R. – Oui. Parce que les conseillers, nos anciens technico-commerciaux, doivent être en mesure d’apporter un accompagnement sur toutes les facettes du métier, de se positionner sur tout : contrat de production, suivi cultural, réglementaire, social… et sur de nombreuses autres dimensions. D’où un programme de formation majeur, afin de leur permettre de connaître parfaitement les nouvelles pratiques. Avec des parcours de formation multiples : agro-écologie, couverts végétaux, travail du sol et vie du sol, eau, irrigation… Les modules sont très concrets. On compte aujourd’hui une cinquantaine de conseillers d’exploitation sur notre territoire, entre Bordeaux et Toulouse. Leur métier s’est ainsi valorisé : ils ont une vision 360 ° de l’exploitation et son capables d’apporter un conseil personnalisé qui répond aux spécificités de chaque exploitation.
Vous privilégiez des filières durables…
A-C. R. – Des filières qui intègrent aussi les attentes sociétales. Par exemple, depuis 1980, nous sommes partenaires avec Bonduelle pour le maïs doux. Et ces derniers mois, nous avons lancé une nouvelle filière autour des légumes secs. En seulement un an, nos coopérateurs ont déjà mis 1000 hectares en production. Cela correspond également à un souhait de relocalisation de ces cultures.
Votre méthode ?
A-C. R. – Elle repose sur deux piliers : l’expertise et l’innovation. Notre mission consiste à trouver des solutions, que l’on teste d’abord à petite échelle, avant de les étendre. C’est aussi une démarche qui associe d’entrée des agriculteurs pour mettre au point le « pilote ». Quant au processus d’innovation, il est ouvert à tout un écosystème, avec des startups, des instituts de recherche… avec la volonté d’être très pragmatique. Nous pratiquons l’innovation de solutions et l’assemblage de solutions. Euralis a une force majeure, celle de pouvoir déployer rapidement des solutions à grande échelle.
Les enjeux de durabilité ?
A-C. R. – Trois principaux enjeux. Le travail sur l’eau, pour mettre en place les démarches les plus efficientes tout en maintenant la production. Le climat et l’impact carbone, pour lutter contre l’effet de serre, ainsi que le stockage du carbone. La biodiversité, pour diminuer la pression sur l’écosystème et sur l’environnement. Notre rôle est de rechercher des filières permettant de réconcilier l’économie et l’agronomie. Nous sommes tous conscients de la réalité et des enjeux, qui sont liés à la mise en œuvre de bonnes pratiques. Nous voulons œuvrer sans relâche pour un modèle économique viable et durable. Le projet Euralis rencontre un très bon écho au niveau des agriculteurs, des industriels mais aussi en interne. Il y a une vraie fierté de participer à cette démarche, à un projet qui a du sens. Cela contribue aussi efficacement à notre marque employeur.
Informations sur Euralis, cliquez ici.
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