Cabinet de conseil et prestataire de services technologiques, éditeur et intégrateur de solutions informatiques, l’entreprise auvergnate Lojelis, établie à Chamalières, près de Clermont-Ferrand, vient de rejoindre les 22 partenaires de la fondation d’entreprises de l’Estia.
Après l’entreprise de recherche en matériaux Rescoll, l’opérateur télécom Izarlink et le spécialiste de la géolocalisation Teria, l’écosystème créé par l’école d’ingénieurs de Bidart en 2008 continue donc de séduire. Parmi les partenaires de sa fondation, on peut citer Safran Helicopter Engines, Dassault Aviation, le Crédit Agricole Pyrénées Gascogne, Lauak, Sokoa ou encore Epta France et Coriolis Composites.
On rappelle que cette fondation de l’Estia cherche à créer des liens plus étroits entre entreprises du territoire, étudiants et diplômés tout en encourageant les projets locaux de recherche et d’innovation.
Une agence de Lojelis à Bidart…
Lojelis, réunion de deux sociétés créées dans les années 2000 (Jourdy Ingénierie Conseil, lancée en 2005, et Staffing IT, en 2010), emploie aujourd’hui 130 personnes et s’appuie sur 5 pôles d’expertise : les ERP, l’intelligence économique et le digital, ses cœurs de métier, mais aussi la santé et la formation.
« Participer à la fondation, c’est un soutien pour l’école mais c’est aussi, pour nous, mettre en avant notre volonté de nous développer sur le bassin basque. Ouvrir une agence sur ce territoire plein de richesses rentre pleinement dans notre démarche stratégique de développement. Être membre de la fondation, c’est donc illustrer ce qu’est la société Lojelis dans son rôle d’entreprise : participer à des projets innovants dans le numérique, former, faire évoluer nos équipes, et aider à développer tout un écosystème local », a expliqué Sylvain Jourdy, président et fondateur de la société clermontoise, qui compte donc continuer de tisser sa toile dans l’Hexagone.
L’entreprise souhaite s’investir de manière active et évoque sa participation à différents projets de recherche pouvant entrer dans le champ de son expertise et de ses axes de développement, à savoir la réalité virtuelle, les outils destinés au monde de la santé, la mobilité via l’hydrogène, et bien sûr l’intelligence artificielle et le big data. Elle trouvera sur place un écosystème propice, riche d’autres entreprises et d’étudiants ingénieurs qualifiés.
Plus généralement, après une année 2019 riche en nouveautés, les choses continuent de bouger cette année du côté de Bidart, de l’Estia et de sa fondation. On se souvient qu’il y a un an, avait été lancé le fonds Estia Start afin de proposer des prêts d’honneur aux créateurs de startups prometteuses. Si tout va bien, pas moins de 25 projets devraient ainsi être soutenus sur 5 ans, pour des montants allant de 10.000 à 60.000 euros.
Prêts d’honneur et chaires spécialisées…
En avril dernier, l’école a communiqué le nom des premiers bénéficiaires de ce fonds de prêts d’honneur. Il s’agit des 3 cofondateurs de QuantsUnited, société créée l’an dernier à Bidart et qui développe des algorithmes basés sur les dernières avancées de l’intelligence artificielle et les modèles statistiques utilisés en finance quantitative. L’idée est de proposer un outil d’analyse des situations de marché aux gestionnaires d'actifs. Ce projet prometteur est porté par le Basque Axel Ogorgozo et Ekaterina Besse, anciens physiciens-théoriciens spécialisés dans la physique des particules, en association avec Tram Trinh, en charge du développement de la société. QuantsUnited a reçu 30.000 euros.
On ajoutera que le développement de l’écosystème de l’Estia passe également par celui des 3 chaires de l’école. Après les chaires « Créativité et Innovation Responsable » et « BALI – Biarritz Active Lifestyle Industry » (dédiée à l’innovation dans le secteur de la mode et du textile, avec pour partenaires Lectra, Decathlon, l’Esmod et Belharra Numérique), c’est une chaire « FlexTech » qui avait vu le jour l’an dernier.
Née d’un projet commun entre l’Estia et CentraleSupélec, cette nouvelle chaire vise au développement des connaissances touchant à la conception et au pilotage de systèmes autonomes, intelligents et apprenants. « Il s’agit aussi de transférer des savoirs sur les systèmes autonomes a minima maitrisés dans les systèmes aéronautiques vers les systèmes de mobilité terrestre et les systèmes hybrides, et d’une manière plus générale des systèmes de systèmes complexes autonomes de plus en plus digitalisés », explique l’Estia, qui cite l’exemple des flottes de robotaxis ou des drones.
Autrement dit, il s’agit d’essayer de dépasser les contraintes actuelles inhérentes à l’automatisation en milieu industriel et d’améliorer la relation entre l’homme et la machine.
En pointe sur la collaboration homme-machine…
Cette nouvelle chaire, qui compte parmi ses partenaires l’Armée de l’air, Thales, Safran et Total, est dirigée par Guy-André Boy, professeur de renom, scientifique en chef pour le centre Kennedy de la Nasa (de 2010 à 2016), où il travaillait déjà sur le sujet de la conception centrée sur l’humain.
FlexTech a tout de suite suscité l’intérêt. Dès fin 2019, un partenariat avait été conclu entre l’Armée de l’air et les deux écoles « pour coopérer dans le domaine de l’évolution du combat aérien collaboratif et des systèmes d’entraînement basés sur l’hybridation des simulations et de l’intelligence artificielle ». De même, l’Estia et Synapse Défense (entreprise basée à Mont-de-Marsan) avaient été retenus pour étudier ensemble « le monitoring de la performance humains-machines » dans le cadre du programme MMT Mohican (MMT pour Man Machine Teaming) de la DGA, mené avec Thales et Dassault Aviation.
Outre le travail de recherche de FlexTech, des cours sont également dispensés sur ces nouveaux sujets, tandis que différents événements tels que colloques et conférences sont organisés avec le concours de la fondation Dassault Systèmes. Aujourd’hui, 4 enseignants chercheurs et 3 doctorants sont associés à cette chaire FlexTech, dont les activités devraient au moins se poursuivre jusqu’en 2024.
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