Le Vidalies s’est notamment spécialisé dans l’élevage avicole de produits festifs, comme les chapons gascons et poulardes. « Toutes ces volailles sont élevées depuis l’âge d’un jour, castrées et sélectionnées par nos soins. Elles sont toutes engraissées au maïs en grain et pour la plupart finies au lait ».
La famille se bat au quotidien, comme une vingtaine d’éleveurs, pour relancer la poule Noire d’Astarac Bigorre. Elle court, elle court, la petite poule gasconne, poussée par ce vent de liberté qui fait frissonner ses plumes teintées de gris bleuté, et qu’importe si la crête est un peu “ébouriffée” à l’arrivée. Ce besoin de se dépenser sans compter est inscrit dans son ADN, et gare à celui qui voudrait l’en empêcher.
« Le matin, elles attendent l’ouverture des poulaillers avec impatience, pour aller gambader dans les grands parcs agro-forestiers, à la recherche de vers de terre, d’herbe, de luzerne, de maïs que l’on sème sur leur parcours. C’est une espèce rustique très vive, très attachante. Comme l’élevage est assez long - au minimum 150 jours et 200 pour les chapons -, elles s’habituent à nous » s’amuse Laura Beust, qui, à 26 ans, a choisi de s’installer sur la propriété familiale, aux côtés de son père.
« Il s’est toujours impliqué dans la sauvegarde du patrimoine gersois, alors pour lui, c’est une évidence de sauver cette race locale. Comme je travaillais avec lui les week-ends et pour les fêtes de fin d’année, il m’a un peu contaminée » poursuit l’ancienne étudiante en école d’ingénieur en biologie, très impliquée dans la création du couvoir de Trie-sur-Baïse. « Elle a le bon goût du poulet d’avant, et une viande qui tient à l’os. Les jeunes volailles sont toutes castrées, afin de produire ce gras intramusculaire qui va donner cette saveur naturellement persillée ».
Pourtant, à l’image de son voisin de ferme, le Porc Noir de Bigorre, la belle cocotte gasconne a bien failli disparaître à tout jamais, rayée des élevages en raison de sa croissance jugée trop lente par le productivisme à tout prix des années 50. Heureusement, une bande d’irréductibles Gaulois se mobilise trente ans plus tard, pour retrouver et sauver le peu qu’il restait de cette race, dont l’origine remonte au 19e siècle.
« J’ai trouvé anormal de croiser des poules gasconnes, et de n’en avoir jamais vu dans ma jeunesse. Mais quand on est Gascon et paysan, on a les racines longues. Je me suis donc lancé dans l’élevage en 2001 », raconte Jean-Paul Beuste, président de la SICA depuis novembre 2015.
« Nous sommes aujourd’hui 22 éleveurs, dont six se consacrent à la reproduction, sur une zone située à cheval sur le Gers et les Hautes-Pyrénées. Nous sommes adhérents Ha-Py Saveurs, cela nous permet de nous faire connaître un peu plus. La demande d’AOP est en cours ; des étudiants font des recherches sur l’historique de cette poule pour démontrer le lien qui l’unit au terroir ».
Informations sur le site internet de la Ferme du Vidalies
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire