Depuis plusieurs années, la ville de Pau a mis en place une approche globale pour revitaliser son centre-ville marchand. Réaménagement urbain, amélioration des transports, animations événementielles, soutien direct aux commerçants, développement de projets structurants : tous les leviers sont actionnés.
« La dynamique commerciale est l'une des composantes les plus importantes pour l'attractivité de la ville, au même titre de l'habitat et les bâtiments publics. Il y a 10 ans, nous faisions le constat d'un centre-ville en souffrance sur ces thématiques. Nous avons alors amorcé une nouvelle stratégie, qui a donné naissance à la réhabilitation du Foirail, des Halles de Pau et du Passage Carnot. De nombreux programmes immobiliers, sociaux ou non, ont été également menés », explique Jean-Louis Péres, adjoint au maire de Pau en charge des finances et des affaires juridiques.
Un soutien constant aux commerçants
La ville et la Communauté d'agglomération ont soutenu les commerces impactés par le confinement, en complément des dispositifs nationaux. Cet engagement s'est prolongé avec la mise en place, fin 2020, d'un programme d'aides dédié au commerce, ayant déjà permis d'accompagner, à date, 161 projets d'installation ou de modernisation pour un total de 616 218 euros.
En outre, depuis 2018, la ville a examiné 50 dossiers au sein des Commissions d'Indemnisation Amiable (CIA) concernant les préjudices économiques causés par des travaux réalisés sous sa maîtrise d'ouvrage, accordant ainsi un total de 426.229 euros de subventions aux commerces impactés.
Cet accompagnement s'ajoute à un dialogue constant avec les commerçants et un soutien aux sept associations de commerçants actives dans l'hypercentre.
Par ailleurs, cette stratégie de développement est renforcée par l'interconnexion de 15 agences immobilières spécialisées dans l’immobilier professionnel et la prospection dynamique du service commerce auprès des enseignes nationales, notamment à travers le Salon Franchise Expo à Paris.
Par ailleurs, l'attractivité de Pau repose également sur une politique d'animation ambitieuse : chaque année, une quinzaine de manifestations sont organisées ou soutenues par la ville de Pau, dont les fêtes de Noël, les braderies d'été et d'hiver, Clemenceau en fête, la fête des Mères ou Halloween, attirant un flux croissant de visiteurs.
Des résultats probants
Dans un contexte national marqué par de multiples crises, le commerce de proximité en France traverse une période particulièrement délicate. La progression fulgurante du e-commerce, qui représente désormais 14% des ventes du commerce de détail, s'ajoute à une surcapacité de l'offre commerciale, une inflation pesant sur la consommation, et des difficultés spécifiques rencontrées par certains secteurs, comme l'équipement de la personne.
Pourtant, à Pau, la tendance est à contre-courant. Les commerçants, soutenus par la municipalité, font preuve de résilience et d'adaptabilité. La ville de Pau, grâce à sa stratégie globale et volontariste, apparaît comme un modèle à suivre en matière de dynamisation du commerce de proximité. Les efforts de la ville portent donc leurs fruits.
Selon la dernière étude de terrain réalisée par l'organisme indépendant Codata sur le centre-ville de Pau, celui-ci a enregistré une hausse de sa fréquentation de 34 % par rapport à 2022, avec un total de 36,56 millions de passants. À lui seul, le marché de Noël 2024 a attiré près de 3,39 millions de visiteurs, un record pour l’ancienne cité royale.
Depuis 2018, la vacance commerciale dans le centre-ville est en baisse, contrastant avec une augmentation moyenne dans les villes de taille équivalente. En six ans, elle est passée de 17.24 % à 11.73%. À titre de comparaison, la Nouvelle-Aquitaine comptabilise un taux de 12.46 % de vacance commerciale.
Il faut tout de même nuancer cette étude qui s’est concentrée sur un périmètre de 588 locaux commerciaux en pieds d’immeubles, allant du Passage Carnot au square Aragon et de la rue Gassion à Bosquet. Le quartier du Château, le boulevard des Pyrénées, deux secteurs importants, ont été laissés de côté.
En 2024, les activités de ces commerces sont majoritairement l’habillement (24,29%), les services (16,33%) et le secteur de l’hôtellerie et de la restauration (14,9%).
« Les crises successives et excessivement fortes ont profondément impacté les commerces de proximité. Le contexte actuel impacte la consommation des habitants, qui préfèrent épargner. Nous nous devons de restaurer la confiance, car des commerces dynamiques, c'est une ville dynamique », conclut Jean-Louis Péres.
Noémie Besnard
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