Pour rappel, le processus électoral qui a conduit à la réélection de Laurent Bordes a été précédé de nombreux rebondissements. Les élections présidentielles dans les universités françaises constituent un moment clé de la gouvernance institutionnelle, déterminant l'orientation stratégique et la gestion de l'établissement pour un mandat de quatre ans.
Le processus électoral a débuté par le renouvellement général des instances dirigeantes de l'UPPA : le Conseil d'Administration (CA), la Commission de la Formation et de la Vie Universitaire (CFVU)... Ces élections, cruciales car le nouveau CA est chargé d'élire le ou la président(e) de l'université, étaient initialement prévues pour les 25 et 26 novembre 2024 par vote électronique.
Le premier vote du collège B (maîtres de conférences et assimilés) pour le conseil d'administration avait donné l’ancien président de l’UPPA vainqueur d’une courte tête face à la liste "Pour une université humaniste et solidaire" (UHS), représentée par la sociologue Stéphanie Dechézelles.
En mars dernier, le tribunal administratif de Pau a partiellement annulé ce vote, considérant que les nombreux messages envoyés par le président sortant jusqu'à la veille du scrutin avaient pu influencer les électeurs.
De nouvelles élections du collège B au conseil d’administration de l’établissement ont eu lieu le 27 mars 2025. Cette fois-ci, c'est bien la liste « Pour une université humaniste et solidaire » (UHS) de Stéphanie Dechézelles qui a obtenu une nette majorité, avec 38 voix d’avance. Sur les huit sièges à pourvoir, elle en obtient ainsi cinq.
Cependant, l'élection des quatre personnalités extérieures du conseil d'administration, le 8 avril, a vu la victoire de la liste soutenant l'ancien président, avec une faible marge d'une voix.
Ce feuilleton a enfin atteint sa conclusion le 17 avril : à 57 ans, le président sortant, candidat de la liste « UPPA 2028 : réussir ensemble », a été élu (avec 18 voix) au 1er tour du scrutin par le nouveau conseil d'administration de l'Université.
La sociologue Stéphanie Dechézelles, représentante de la liste adverse, a recueillis 11 voix, ce qui représente tout de même un soutien substantiel à une autre approche de la gestion universitaire.
Arrivé à l’UPPA en 2006, en tant que professeur de mathématiques, Laurent Bordes devient par la suite directeur du laboratoire de mathématiques appliquées de Pau, avant d'être élu vice-président de la recherche de 2012 à 2016 et vice-président délégué au numérique de 2016 à 2018. Avant de prendre la présidence de l'UPPA, il dirige collège STEE, sciences et technologies pour l’énergie et l’environnement, de 2018 à 2020.
Un établissement d'excellence…
Le premier mandat de Laurent Bordes a été marqué par plusieurs réalisations et initiatives significatives pour l’établissement d’études supérieures, dans l’objectif de construire une base solide pour le futur, à travers la sécurisation de financements importants et l'amélioration de la visibilité et de la réputation de l'université.
Au cours des quatre dernières années, l'UPPA a obtenu plusieurs labels importants, témoignant d'une stratégie axée sur l'excellence. Parmi ces distinctions figurent le label DD&RS (Développement Durable et Responsabilité Sociétale) obtenu pour quatre ans, ainsi que la labellisation de l'UPPA en tant qu'Université d'Excellence.
Un succès majeur a été l'obtention d'un financement à long terme pour le projet I-SITE E2S (Solutions pour l'Énergie et l'Environnement). Mais l’UPPA a été également lauréate de nombreux appels à projets : l’école graduée GREEN, qui consolide le lien formation-recherche ; IREKIA (lire notre article), qui accompagne le développement de l’UPPA sur la côte basque ; le label « Science Avec et Pour la Société » (SAPS), qui vient renforcer les liens entre sciences et société ; DEFI - UPPA 2030, qui consolide sa capacité à développer la formation tout au long de la vie, à répondre aux appels à projets compétitifs européens et à lever des fonds via une fondation partenariale ; Sud Aquitaine Innovation, qui soutient l’entrepreneuriat, les relations de recherche partenariales et le transfert des résultats de la recherche en soutien à l’innovation ; et enfin, HEPHAESTOS, qui permettra à l’établissement de mieux accueillir les étudiants en situation de handicap.
D’autre part, l'excellence en recherche demeure une priorité pour le président, avec un focus particulier sur les transitions énergétiques, environnementales et sociétales, incarnées par les cinq missions interdisciplinaires de l'université.
Ces dernières années, l'offre de formation s’est aussi diversifiée, notamment sur le campus basque, en s’adaptant aux besoins en compétences du territoire, tout en offrant des perspectives d'épanouissement personnel et professionnel aux étudiants.
Enfin, au cours de son premier mandat, Laurent Bordes s’est attaché à positionner l'UPPA comme une institution à la fois ancrée localement, via ses partenariats avec les entreprises du territoire par exemple, mais aussi ouverte sur le monde, via son engagement dans l'alliance européenne UNITA.
… Tourné vers l'amélioration continue
Pour ce nouveau mandat, Laurent Bordes s'inscrit donc naturellement dans une logique de continuité : « L’université de Pau et des Pays de l’Adour doit continuer sa dynamique vers l’université-cible. Une université « cheffe de file » de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (ESRI) sur ses territoires », peut-on lire dans la Profession de foi de la liste "UPPA 2028 : réussir ensemble".
À plus court terme, l'évolution de l'offre de formation, notamment le partenariat avec Sciences Po Bordeaux, l'impact de l'intelligence artificielle et les opportunités offertes par une autonomie universitaire accrue sont en cours de réflexion.
Laurent Bordes entend également porter une attention particulière au bien-être au travail, à la réduction de l'impact environnemental, en lien avec l'obtention du label DD&RS, à l'insertion professionnelle et aux conditions de vie et d’études des étudiants.
Enfin, parmi les enjeux cruciaux identifiés pour les prochaines années figurent le développement d'une université européenne de type confédéral via l'alliance UNITA et l'expansion des études de santé en collaboration avec les hôpitaux locaux.
Noémie Besnard
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