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1500 COUPS DE POUCEL'association Nouveaux Cycles lutte contre la précarité menstruelle

Fondée à Bordeaux en 2019, c'est pourtant dans six collèges des Landes que l'association mène depuis l'année dernière une opération de sensibilisation et d'action. L'objectif maintenant est d'étendre la démarche...
L'association Nouveaux Cycles, présente la culotte menstruelle lavable à des élèves.
L'association Nouveaux Cycles, présente la culotte menstruelle lavable à des élèves.
Photo : Département des Landes.
Au-delà de ça, l'association œuvre, toujours dans les Landes, et en Gironde, autour de nombreux autres axes ; les sexualités, la facilitation des parcours gynécologiques en France, ou encore l'éducation aux identités de genre.

En 2020, l'État a lancé une opération de sensibilisation à la précarité menstruelle dans des établissements scolaires lillois. L'année suivante, la démarche a été développée à cinq départements, dont les Landes, dans lequel l'association Nouveaux Cycles a été sélectionnée pour mener à bien le projet, en partenariat avec la Préfecture des Landes, le Conseil Départemental et la direction régionale de l'éducation nationale. Ce sont six collèges qui ont été retenus pour participer à cette expérimentation, dont l'objectif était de drastiquement réduire le tabou autour des règles, en sensibilisant, en informant, et en trouvant des solutions concrètes.

« Pour que l'opération soit cohérente, nous intervenons dans des établissements très différents », commence Sarah du Vinage, coordinatrice générale de l'association. « Il y a de gros établissements, des plus petits, certains en milieu rural, d'autres en milieu urbain, etc. L'idée était d'avoir un retour d'expérience très large ». Ainsi, on y retrouve le collège Victor Duruy à Mont-de-Marsan, Félix Arnaudin à Labouheyre, Jean Moulin à Saint-Paul-lès-Dax, Jean-Marie Lonné à Hagetmau, Jules Ferry à Gabarret et Henri Emmanuelli à Labrit.

Nous faisons tout passer par le jeu...

C'est auprès des 6e et des 4e des collèges en question que les actions ont été menées. « Cela se déroule en trois phases. La première, c'est la récolte : nous parlons avec eux, des règles, de la précarité menstruelle, de ce que cela implique, etc. D'eux-mêmes, ils soulèvent beaucoup de questions, de problèmes, et ils essaient de trouver des solutions. La deuxième phase, c'est l'ancrage : nous créons des jeux avec leurs questions, leurs problèmes, et nous faisons tout passer par le jeu. Cela nous permet notamment de passer au-delà du tabou et de la gêne. Enfin la dernière phase c'est le bilan festif : les élèves réalisent des œuvres d'art, des scénettes, pleins de choses sur le thème de la précarité menstruelle. Dans un collège, des garçons ont par exemple fait un défilé de culottes lavables ! ».

Menée une première fois en 2021, toute cette dimension de sensibilisation et d’apprentissage, a été accompagnée d'une dimension pratique, avec la mise en place de solutions concrètes : distributeurs de serviettes menstruelles jetables 100% bio, distribution de plus 120 kits de serviettes menstruelles lavables fabriquées sur la région, élection d'élèves référents « Précarité menstruelle » ou encore l'installation de poubelles individuelles dans les toilettes des élèves. Et la démarche est reconduite une nouvelle fois cette année, avec l'idée dans les années à venir, de pouvoir élargir cela à d'autres établissements des Landes, voire de la Région et même du pays. « D'autres institutions s'y intéressent ! Et cela pourrait aussi toucher d'autres publics, pas que les jeunes ! ».

Deux membres de l'association Nouveaux Cycles, présentent des protections menstruelles à des élèves.
Photo : Département des Landes.

Car au-delà de cette opération, les actions de l'association sont on ne peut plus nombreuses. « Nous intervenons auprès des scolaires, oui, mais aussi auprès des universités, de structures publiques comme la Mission Locale par exemple, auprès d'élus, dans des prisons, etc. Bien que pour cette opération, l'idée était de lutter concrètement contre la précarité menstruelle, notre association ne fait pas que ça puisque l'on sensibilise aussi aux sexualités, à la vie affective et au consentement, aux identités de genre, nous essayons de faciliter le parcours gynécologique en France qui s'avère fastidieux, etc. »

COUP DE POUCE

Pour ce faire, le bénévolat est la première force de l'association. « Aujourd’hui, Nouveaux Cycles compte 6 salariées et 70 bénévoles réparties entre la Gironde et les Landes. Pour couvrir deux départements, ce n'est pas toujours facile, donc si des personnes souhaitent se joindre à nous, c'est avec plaisir ! Que ce soit pour intervenir auprès de nos publics, ou pour aider à la vie de l'association, faire de la communication, etc. », poursuit Sarah du Vinage.

Contacter l'association pour devenir bénévole

« On forme les personnes qui vont intervenir. L'idée c'est qu'elles soient à l'aise avec le sujet, et qu'elles puissent mettre les personnes avec qui elles en parlent à l'aise également. C'est en partie pour ça que ça s'est bien passé avec les élèves, on a nos propres outils d'intervention, et on sort totalement du cadre d'un cours ou d'une conférence. Au contraire, nous cherchons à avancer ensemble, cela permet de créer un lien de confiance et d'être plus à l'aise pour parler de ces sujets ».

Des méthodes propres à l'association, différentes, relativement ludiques pour traiter de sujets délicats mais importants, avec aisance et ouvertement. « Nous avons par exemple un événement tous les deux ans : Ragnagnas Party, le festival qui titille les tabous ! C'est un grand festival ouvert à toutes et tous, qui dure deux jours et durant lesquels nous organisons des ateliers, des conférences, des expositions, des concerts, etc, toujours autour des sujets qui nous touchent, pour sensibiliser, informer et agir, à notre façon ». Pour information, cette année, le festival aura lieu les 25 et 26 novembre à Cenon, du côté de Bordeaux.

AUTRES COUPS DE POUCE

« Les personnes qui le veulent peuvent aussi adhérer à l'association. L'adhésion est à prix libre, car ce qui est important pour nous c'est que l'on soit nombreuses et nombreux. Plus il y a de gens, plus notre parole peut se faire entendre et plus nous avons du poids ! », poursuit la coordinatrice générale. « Nous sommes aussi ouverts aux dons, plutôt financiers qu'en nature, car nous achetons des protections durables et bio en grande quantité afin que cela revienne moins cher ».

Et puis bien évidemment, parler de l'association Nouveaux Cycles, de ses missions, et des tabous qu'elle essaye de briser est un geste simple, mais d'une grande aide pour elle.

Nous vous invitons également à relayer cet article auprès de vos contacts et via vos réseaux sociaux.

Des membres de l'association Nouveaux Cycles lors du « Hébé Festival » à Mont-de-Marsan.
Photo : Emilie Delvallée.

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