Bien que Jeanticot soit la première expérience entrepreneuriale de Fabien Dussarrat, le commerce et la vente sont loin de lui être étrangers. Et pour cause, ce secteur est celui dans lequel ce natif de Mont-de-Marsan a évolué toute sa vie. « J'ai l'idée de Jeanticot en tête depuis longtemps, 5 ans je dirais... », se remémore-t-il. « D'un côté, il y a la restauration qui est dans une période difficile, notamment à cause du manque d'effectifs, et qui peine parfois à ouvrir tous les jours. De l'autre côté, il y a de superbes producteurs locaux, de véritables artistes de la création gastronomique, mais qui n'ont aucune force de vente. Alors j'ai eu l'idée de les mettre en relation ».
Fabien Dussarrat s'occupe ainsi de l'ensemble du cycle de vente des producteurs qui souhaitent se développer en B to B (entre professionnels). « Pour les producteurs, cela leur permet d'être à la carte de restaurants hauts-de-gamme dans la restauration, l'hôtellerie, mais aussi auprès de golf, de casinos, et certaines cabanes de plages qui tendent également vers une offre premium ». De leur côté, les établissements bénéficient de produits finis ou quasi finis, qui peuvent être proposés aux clients en peu de temps. « C'est rapide, plus pratique, sans pour autant empiéter sur la qualité », assure l'entrepreneur.
Car cette dimension, c'est l'un des points non-négociables de l'offre Jeanticot. « Je teste toujours les produits que je vends. C'est impératif pour moi que le goût fasse toute la différence. Mais ce n'est pas le seul impératif, il faut également que ce soit une production artisanale, entièrement faite maison ». Aujourd'hui, Fabien Dussarrat travaille avec 4 producteurs répartis entre les Landes, le Pays basque, et l'Espagne, pour proposer du fromage, de la charcuterie, et des tapas chauds et froids.
COUP DE POUCE
« Je souhaite conserver cette dimension locale. Nous avons un territoire riche de produits d'exceptions qui n'attendent que d'être mis en avant. Je suis notamment à la recherche de producteurs de charcuterie et de canard. Autant j'ai une liste assez vaste de potentiels clients, autant c'est plus difficile de trouver le producteur avec qui ça va bien matcher, qui va correspondre à ma recherche, et qui pourra intégrer le modèle de Jeanticot dans son fonctionnement », concède Fabien Dussarrat.
L'entrepreneur est donc à la recherche de petits producteurs qui n'ont « pas ou peu de force de vente » et qui souhaitent se développer auprès des professionnels de bouche. « Il faut qu'ils aient les capacités logistiques pour fournir les restaurateurs ensuite, car je ne m'occupe pas de cette partie ».
Cependant, la vente n'est pas la seule corde à l'arc de Jeanticot. En effet, Fabien Dussarrat propose aussi du conseil. « Ma force, c'est d'être sur le terrain, mais je peux également accompagner les producteurs dans la mise en place d'une stratégie commerciale, dans l'élaboration d'un plan marketing. Selon moi, cela va de pair. Aujourd'hui c'est surtout informel, mais à moyen terme, l'idée est de pouvoir développer cette dimension ». Car Jeanticot reste une entreprise toute jeune, à peine fondée. « C'est ma première entreprise, j'apprends beaucoup de choses ! », explique celui qui est installé à L'Aérial de Saint-Vincent-de-Tyrosse. « Cela me permet d'être moi-même accompagné dans le développement de mon activité. J'ai d'ailleurs pu bénéficier de l'accompagnement du Tec Ge Coop sur la mise en place du projet et sur une projection de quelques années ».
Une situation qui nécessite d'abord de pérenniser l'activité, bien que Fabien Dussarrat songe déjà à l'avenir. « Aujourd'hui, je suis seul, mais pour dans quelque temps, je réfléchis à un développement. Je pourrais recruter, ou alors travailler avec des indépendants qui possèdent des compétences différentes des miennes afin d'en tirer une force commune. L'activité est très récente, mais je vois qu'il y a une demande, et un véritable potentiel. Maintenant, il faut être patient, avancer petit à petit, et ne surtout pas brûler des étapes ».
Ainsi, la prochaine marche visée est celle de glaner un ou deux producteurs supplémentaires d'ici la fin de l'année, pour atteindre un réseau de client d'une cinquantaine d'établissements maximum. « Comme cela reste de la production artisanale, il y a une limite, les producteurs ne pourront pas faire de la grande quantité, et ce n'est pas l'objectif ». Au contraire, Fabien Dussarrat souhaite que Jeanticot reste une entreprise à taille humaine, qui met en avant les humains qui font la richesse du terroir. « On peut faire de grandes choses entre petits ! », conclut-il, non sans un brin de philosophie, et beaucoup d'optimisme...
« Jeanticot », ça veut dire quoi... ?
« C'est le nom de la ferme de mes grands-parents, à Labrit, en plein cœur des Landes ! », explique-t-il sur son site internet. « Dans ma mémoire, les souvenirs de grandes tablées chaleureuses et accueillantes. Une cuisine simple et authentique, pleine de saveurs uniques. De longs moments d'échanges et de rigolade dans le grand jardin familial. C’est cette tradition du bien manger, mon histoire, mon patrimoine, que j’entends protéger et prolonger chez Jeanticot ».
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire