« Je tiens, avant toute chose, à préciser que je ne suis pas le seul dans cette situation délicate. Beaucoup d'autres entreprises, notamment dans le secteur du tourisme, se retrouvent dans une faille entre les différents dispositifs. C’est très difficile à accepter ».
« Ayant créé mon entreprise en fin d'année dernière, mon activité ne faisait que grimper. Au mois de mars, je me rapprochais tout juste de mon point mort me permettant de rentrer dans mes frais fixes, sans rémunération. Puis, ce nouveau confinement et l’impossibilité pour les touristes de se déplacer pour les vacances de Paques est venu tout arrêter ».
Officiellement, lui, comme les autres entrepreneurs, est sensé pouvoir bénéficier des aides de l'Etat. Mais pour ce faire, le chiffre d'affaires du mois doit être inférieur de 50% à celui de l'année précédente. Pour ceux n'ayant pas d’activité à cette période, il a été décidé que le mois de référence serait celui de décembre 2020.
« Etant donné que je venais de créer l’entreprise, mon chiffre d'affaires de décembre dernier correspondait à seulement 50% de mes frais fixes. Pour bénéficier d'une aide, il faudrait donc que je perde la moitié de cette activité, c’est à dire que je ne couvre même pas un quart de mes charges. Autant vous dire que ce serait synonyme de fermeture... »
Malgré tout, son entreprise reste ouverte et accessible aux clients. « Comme lors du premier confinement, notre activité est considérée comme utile et importante. On peut être sollicité afin de fournir un véhicule d’assistance en cas de panne ou d’accident mais aussi pour un déménagement, un transport de déchets, pour un séjour professionnel, etc ».
Des locations très courtes qui génèrent beaucoup moins de chiffres d‘affaires que le tourisme, mais qui représentent, en cette période de pandémie, son seul revenu.
« Ce qui est problématique, c'est que nous sommes tous impactés. Nous constituons une grande chaîne, et si un ou deux maillons sont manquants, c'est tout l'ensemble de l‘économie qui souffre. La plupart de mes confrères ont dû fermer, ou n'ouvrent que pour des rendez-vous fixés avec des clients », certains, grâce à leur historique, touchent des aides, heureusement pour eux.
« Pour le moment, je reste ouvert normalement, avec un collaborateur. Mais si la situation sanitaire se prolonge ou s’aggrave, je vais devoir m'adapter. Je me suis lancé dans une belle aventure que j'aimerais poursuivre, du mieux possible ».
Beaucoup d'entreprises créées à cette période souffrent de cette faille, qui ne leur permet pas d'obtenir des aides nécessaires à leur survie. « Ce sont des projets réfléchis depuis plus d'un an. On fait des études, des tests, on ne se lance pas du jour au lendemain. Personne ne pouvait prévoir ça. »
« Si nous pouvions trouver un moyen, de s'entraider, de se faire entendre auprès de l'Etat, je suis persuadé que les choses pourraient avancer. Malheureusement, sur le marché de l'emploi, on ne pèse pas assez fort pour cela, et c'est dommage ! »
« Je suis conscient que c'est une situation difficile à gérer pour l'Etat. Mais il faut comprendre que beaucoup de monde souffre de cette situation, des étudiants aux travailleurs. »
Nous espérons que ce témoignage sera entendu par les autorités départementales et régionales. Et nous invitons ceux qui se retrouvent dans des situations compliquées parce qu’ils ne bénéficient pas des aides indispensables et vitales, de se signaler par mail à redaction@presselib.com
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