Le plus gros employeur du Pays basque et du sud des Landes s’était lancé dans ce projet « Cap 2020 » d’usine du futur il y a 5 ans, à l’occasion des 50 ans de l’implantation. Une seconde tranche de travaux va encore courir jusqu’en 2022.
C’est en présence de Florence Parly, ministre des Armées, et de Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État, qu’a été inauguré ce vendredi 21 février le fameux campus « Cap 2020 » de Safran Helicopter Engines à Tarnos. Quoique les travaux n’aient réellement commencé qu’en février 2017, la première pierre en avait symboliquement été posée deux ans plus tôt, pour fêter le demi-siècle d’existence du site lancé en 1965.
Cette implantation tarnosienne, à l’origine, hébergeait les activités conjointes des motoristes Rolls Royce et Turboméca. Elle produisait en particulier le moteur « Adour » de l’avion de combat franco-britannique Jaguar. Elle s’était appuyée sur la reconversion des employés des anciennes Forges de l’Adour.
Aujourd’hui, le site est principalement dédié à l’après-vente et aux activités de maintenance, de réparation et de révision des turbines d’hélicoptères Safran en service à travers le monde. Il assure la réparation de 650 moteurs chaque année.
Actuellement, 21.000 moteurs Safran sont au total en circulation, dont 1.600 pour le seul parc de 550 appareils de l’État français, premier client de l’entreprise.
Après le siège et l’usine de Bordes (2.500 salariés), Tarnos est le second site de Safran Helicopter Engines en importance, avec 1.550 emplois directs, auxquels s’ajoutent les 4.500 autres qui en dépendent à travers le tissu de sous-traitants locaux. Chaque année, 10.000 visiteurs et clients sont accueillis sur place.
Équipements de pointe, écologie et bien-être…
La modernisation de ce site tarnosien était le grand chantier de ces dernières années pour le motoriste : elle a représenté un investissement de 50 millions d’euros dans 33.000 m2 de nouveaux bâtiments, et elle a concerné les 3 fonctions principales de l’implantation. Ainsi, l’ensemble comprend d’abord le nouveau hall industriel de 8.500 m2 du CERPC (Centre d’excellence mondial de réparation de pièces et composants), nanti de nouveaux équipements de pointe (Contrôle 3D, usinage cinq axes auto-adaptatif, tournage et rectification à commandes numériques, nouvelle chaîne de lavage, de traitement de surface, et de ressuage en partie automatisée, etc.).
Un second hall de 14.500 m2 est quant à lui dédié à l’activité de réparation des moteurs en service en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient, assurée par le service support France. Avec un nouveau processus de réparation qui aurait permis de diviser par 10 la distance parcourue in situ par chaque moteur, désormais réduite à 500 mètres.
Enfin, un nouveau bâtiment tertiaire de 10.000 m2 accueille maintenant les 600 salariés de la direction du support et des services de SHE. Ces différents bâtiments, livrés il y a un an, viennent donc tout juste d’être inaugurés. Ils ont nécessité le transfert de 270 moyens industriels et de 3.000 équipements.
Outre une réduction de 30% des cycles de maintenance et de réparation, ces nouvelles infrastructures sont censées entraîner une baisse annuelle de 80% des émissions de CO2 (soit 614 tonnes d’émissions en moins) du site, en particulier grâce à une centrale énergie et fluides. L’eau chaude nécessaire au bon fonctionnement des bâtiments est produite à partir de biogaz et de gaz naturel. Les deux grands halls industriels sont munis de dômes vitrés « garantissant 60% d’éclairage naturel ».
Le tout a aussi été pensé pour un meilleur bien-être des salariés. C’est Eiffage Construction Sud Aquitaine qui avait piloté ce chantier, auquel ont été associées une petite dizaine d’entreprises. Les deux hectares de pins coupés ont été compensés par la plantation de 4 hectares dans le sud de la Gironde.
Une seconde tranche de travaux pour 2022…
Si le gros du travail est donc maintenant accompli, une seconde tranche de travaux est tout de même annoncée, avec une livraison prévue pour 2022. Elle porte d’abord sur « la requalification d’un bâtiment existant pour la direction industrielle ». Car ce site de Tarnos, outre la maintenance et la réparation, « assure également la fabrication de pièces pour les moteurs neufs avec un centre de compétences industrielles pour les ensembles statiques (CCI ES), et d’une partie des pièces spécifiques (CCI PS) de la direction industrielle », explique l’entreprise. Cette seconde tranche de travaux prévoit également la création sur place d’un nouveau restaurant inter-entreprises de 1.120 couverts/jour, financé par les collectivités locales (Région, Département, CC du Seignanx).
Safran Helicopter Engines emploie aujourd’hui un total de 6.000 salariés, pour 1,26 milliard d’euros de chiffre d’affaires (à 85% réalisé à l’export). L’entreprise compte des clients dans 155 pays. Elle est le premier employeur industriel du Pays basque et du sud des Landes. Le groupe Safran dans son ensemble emploie 8.000 personnes rien qu’en Nouvelle-Aquitaine : 200 recrues supplémentaires intègreront d’ailleurs en 2021 une future usine de fabrication additive du groupe au Haillan.
Informations sur safran-helicopter-engines.com
Photos : Safran et Laurent Pascal
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