Depuis le début de la semaine, la production de masques alternatifs, le plus souvent en tissu et non homologués, bat son plein sur le bassin de l’Adour comme dans le reste de la France. Des masques qui pourraient constituer une solution pour les acteurs de terrain faute de masques professionnels, mais qui ne sont pas forcément conseillés pour le grand public. Car en effet, ils nécessitent d’après plusieurs spécialistes un protocole d’utilisation assez strict (lavage de 30 minutes à 60 degrés, et strict processus relatif à l’hygiène des mains lors de leur manipulation), sous peine de se transformer en nids viraux.
Ceci étant dit, de nombreux acteurs de nos départements se sont lancés dans une production plus ou moins improvisée de masques, notamment à destination des professionnels de santé. Un constat en particulier valable dans le secteur textile. Depuis le début de la semaine, la marque Adishatz (Capbreton) fabrique 300 masques en tissu polyester chaque jour.
Le fabricant de vêtements professionnels Jacod, dont les ateliers sont à Navarrenx, a lancé un appel aux fournisseurs et professionnels du textile ainsi qu’aux personnes sachant coudre (écrire ici : info@jacod.fr).
Des initiatives dans tous les départements…
Les Tissages Moutet (Orthez) et la Manufacture Lepère (Nay) ont répondu à l’appel de la Direction Générale de l’Armement, en demande de prototypes de masques alternatifs. Les propositions déjà formulées par ces entreprises seraient en attente de validation.
Du côté de Bidos, les Tissages Lartigue ont fait valider un prototype par l’hygiéniste du CH d’Oloron, pour lequel l’entreprise va réaliser 1.000 masques. D’autres entreprises de Soule sont sur la brèche, comme l’atelier du fabricant d’espadrilles Don Quichosse, les établissements Béguerie, la boutique Etche Deco et le créateur de casquettes upcyclées Owantshoozi.
Dans un autre registre, on signalera l’initiative de la Maison Agour, qui a annoncé en début de semaine avoir « fait don de ses masques de protection au Centre Médical Léon Dieudonné et à l’établissement de soins de la Maison Basque de Cambo les Bains ».
Cette annonce fait suite aux nombreux autres dons effectués dès la semaine dernière en Pays basque, tels ceux du Basque Bondissant, de Leroy Merlin Bayonne, de Suez RV plastiques Atlantique, de Etchart Construction, de la menuiserie Lordon d’Itxassou ou encore du groupe Voltaire Design de Bidart. Toujours à Bayonne, le spécialiste de l’impression 3D Lynxter propose quant à lui de produire des visières.
Dans les Hautes-Pyrénées, nous avons déjà évoqué ce mardi la structuration d’une filière de production et de conditionnement de masques autour du fabricant de voiles et parapentes Nervures (lire notre article, cliquez ici)
On ajoutera que Tarmac Aerosave a prélevé tous les masques à oxygène disponibles sur les avions actuellement en déconstruction sur son site tarbais.
Plus loin en Occitanie, le Cnes et la Caisse d’Épargne Midi-Pyrénées ont respectivement donné 90.000 masques du centre spatial et 380.000 masques FFP2 et chirurgicaux. Ce week-end, Airbus avait ramené à Toulouse plus de 2 millions de masques professionnels en provenance de Chine par A330. À Bordeaux, la Construction Navale a donné 1.000 masques au CHU.
En Béarn, APR et Übi (propreté et services à la personne) ont fait don de 800 masques FFP2 à la Clinique de Navarre. À Hagetmau, dans les Landes, le président de Navailles est en demande d’élasthanne et de lycra pour fabriquer des masques avec l’appui d’un groupement de salariés volontaires : il se dit en mesure de produire 10.000 unités (informations, cliquez ici)
Un cadre normatif à venir pour la production…
On aura bien entendu un autre petit mot pour tous les particuliers et notamment pour les couturières qui sont en train de participer à cet effort global.
La liste de toutes ces initiatives locales n’est pas exhaustive. Vous pouvez signaler la vôtre à redaction@presselib.com
Pour les entreprises en demande d’informations sur le sujet, on notera que la Région Nouvelle-Aquitaine a indiqué ce mardi qu’elle passait commande de 2,4 millions de masques chirurgicaux et de 260.000 masques FFP2, pour un montant de plus d’1,5 million d’euros, achat réalisé en collaboration avec ses 12 départements et les agglos de Pau et Bordeaux.
Un appel à manifestation d’intérêt a été lancé à destination des entreprises (touchant à tous les équipements médicaux dont on a besoin actuellement), ainsi qu’une plateforme régionale de mise en relation entre celles-ci et les experts. L’idée de cet outil est de fournir un cadre normatif pour les sociétés prêtes à agir (Informations, cliquez ici).
Dans le même ordre d’idée, l’Afnor devrait être en mesure de fournir dès ce vendredi un document permettant de produire des « masques barrière », c’est-à-dire « différents des masques pour professionnels médicaux ». Le document « sera exploitable pour la production en série par toutes entreprises textiles mais aussi de la plasturgie, de la confection artisanale, avec un volet important de recommandations d’usage pour des personnes non habituées à porter un masque ».
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