Avant d'entrer dans le vif du sujet, nous allons commencer par expliquer, au cas où certains ne connaîtraient pas encore, en quoi consiste l'application Yuka. C'est ensuite que nous aborderons l'utilité de cette application dans le domaine choisi par les chercheurs de l'Estia.
A l'heure du manger sain et de la protection de l'environnement, certaines sociétés ont décidé de créer des applications permettant à tous les consommateurs de savoir ce qu'ils achètent, si c'est bon pour leur santé et aussi, si c'est bon pour la planète. C'est dans cette optique que Yuka a vu le jour. Alors, comment pourrait-on définir Yuka ?
L'application mobile Yuka est votre nouvelle meilleure amie pour scanner les codes-barres et décrypter en un clin d'œil l'impact de vos achats sur votre santé et l'environnement. D'un simple scan, l'application vous dévoile tout avec un code couleur du vert rassurant au rouge alarmant. Et si votre produit se retrouve dans le rouge, pas de panique! Cet outil, toujours impartial, vous recommande des alternatives plus saines et écologiques. En somme, Yuka, c'est le GPS de vos courses vers une vie plus saine et plus verte.
L'Estia crée son Yuka du textile
La France est pionnière dans le développement scientifique de ce passeport numérique. Ce dispositif fournira des informations détaillées sur la composition des textiles, les lieux de production, les modes de fabrication, ainsi que les impacts environnementaux et sociaux des produits. Non seulement il aidera les consommateurs à faire des choix plus éclairés, mais il permettra également aux industriels de suivre leurs produits tout au long de leur cycle de vie. Ce projet s'inscrit dans la volonté de promouvoir une économie circulaire, essentielle pour la durabilité de l'industrie textile.
Le passeport produit numérique pour le textile ambitionne de transformer le secteur de la mode en incitant les consommateurs à opter pour des vêtements plus durables. Tout comme l'application Yuka mentionnée ci-dessus, cet outil fournira des informations cruciales pour encourager des achats plus responsables. Lorsque l'on connaît la consommation d'eau utilisée pour élaborer un habit en textile et que moins de 1% des vêtements est recyclé pour produire de nouveaux textiles, la situation est plus qu'alarmante. La nouvelle loi votée par les députés le 14 mars cherche à freiner cette tendance.
Un projet soutenu par le Parlement européen
En 2023, le Parlement européen a commandé une étude sur le passeport numérique pour évaluer sa faisabilité. Les résultats, présentés le 14 mars à Strasbourg, montrent un consensus parmi les acteurs du secteur sur la nature des informations à inclure. Cette initiative pourrait contrer la fast fashion et instaurer une concurrence équitable entre les acteurs européens.
Le déploiement du passeport numérique se fera progressivement avec un modèle simplifié jusqu'en 2027, suivi ensuite d'un nouveau plus avancé pour finalement mettre en œuvre à terme (2030 à 2033) le produit final « pleinement circulaire pour stimuler de nouveaux modèles économiques. »
Jérémy Legardeur et Pantxika Ospital, les chercheurs à l'origine de ce projet, collaborent avec des acteurs majeurs de l'industrie de la mode et du textile, notamment Décathlon, le groupe Eram et Petit Bateau. Leurs travaux s'inscrivent dans le cadre de la chaire industrielle BALI (Biarritz Active Lifestyle Industry) et ont d'ailleurs conduit à la création du CETIA, une plateforme technologique pionnière en Europe. Celle-ci permet aux acteurs de tester des solutions de tri et de recyclage automatisés pour accélérer la durabilité et la circularité de la mode.
Avec cette initiative, le secteur textile européen pourrait bien connaître une transformation radicale, alliant innovation technologique et responsabilité environnementale.
Sébastien Soumagnas
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