Il était une fois au Pays basque, et plus précisément dans la merveilleuse contrée de Bidart, une maison d'édition née de l'union de Mayoko et Studio Ona. On l'appela Onoko. Sa raison d'être ? « Éveiller les enfants à la langue et à la culture basque. » Et pour ce faire, l'idée leur est venue de publier un livre bilingue (Français – Euskara) destiné aux enfants de 3 à 6 ans.
Cette toute nouvelle maison d'édition est donc le fruit de l'association de Mathieu Rousset, fondateur de Mayoko, et Arnaud Viac, co-fondateur de l'agence Redbox et de Studio Ona. C'est en 2021, alors qu'ils collaboraient avec le centre commercial BAB2 sur une animation dont la thématique était la magie, qu'ils ont créé le premier dessin animé immersif et interactif axé sur les contes et légendes du Pays basque.
La genèse du projet
A cette époque déjà, Mathieu Rousset explique que « nous avions proposé quelque chose de local sur le thème de la magie plutôt que sur la sortie du film Harry Potter. Nous avons donc produit un dessin animé diffusé en mapping à 270° dans une boîte que nous avons produit nous-même sur les contes et légendes du Pays basque. » L'opération a été un succès, tant et si bien qu'un prix de communicant sur la Nouvelle Aquitaine et Occitanie leur a été attribué pour ce projet.
Ainsi, après avoir fait des recherches sur les bouquins traitant des contes et légendes locales destinés aux enfants, « nous nous sommes aperçus que des livres adaptés pour les enfants avec de jolis dessins, c'était vraiment compliqué à trouver. Nous nous sommes dits qu'il y avait quelque chose à faire, nous avions une petite graine » poursuit Mathieu.
Puis, à l'occasion d'une campagne avec la Communauté d'Agglomération Pays Basque et AEK, les deux compères se sont aperçus que le nombre d'enfants qui intégraient une ikastola ou une ikas-bi étaient de plus en plus nombreux mais que les adultes ne suivaient pas. La question ne s'est pas fait attendre : « En fait, est-ce qu'il n'y aurait pas à créer un support qui permette de jouer la carte de la promotion de la culture couplé à celle de l'apprentissage ? »
L'objectif était trouvé, dans la connexion entre l'enfant apprenant la langue basque et le parent ne la parlant pas, par le biais d'un livre bilingue. Et Arnaud Viac d'ajouter que « la campagne nous a permis de comprendre les bascophones et les non-bascophones pour susciter leur envie d’apprendre. » Puis, à l'été dernier, le projet a pris une tournure beaucoup plus concrète.
COUP DE POUCE
Ce premier recueil abordant la mythologie basque destinée aux enfants est à prendre aussi comme un outil pédagogique dans le sens où, outre le côté divertissant, ce livre transmet la culture basque ou encore ses symboles. Mathieu Rousset souhaiterait le « proposer aux institutions, les écoles, les médiathèques, j'ai d'ailleurs essayé de contacter Ikas-bi pour voir comment nous pourrions le distribuer dans les différents établissements. »
En marge de la diffusion du livre, après avoir mis en place une pré-vente et un appel au soutien, l'accueil réservé à « Antton et le serpent de la Rhune » a permis aux éditions Onoko de s'orienter vers le réseau de diffusion d'Elkar, permettant ainsi d accéder à des enseignes comme la FNAC, Amazon ou encore Cultura.
Comme l'explique Mathieu, « les commandes sont un soutien capital, dans une logique ultérieure de maximiser la visibilité du livre et donc permettre l’accessibilité au plus grand nombre. »
Une transmission de la culture basque
Le livre intitulé « Antton et le serpent de la Rhune » se réfère à la légende d'Herensuge, le serpent à 7 têtes de la Rhune. Adapté en interne afin de convenir aux enfants de 3 à 6 ans, la relecture a été confiée à Jackie Baraunauskas, alias Kevisana, spécialisée dans la littérature pour la jeunesse. Quant à la traduction en Euskara du conte, c'est Nahia Zubeldia de l'OPLB (Office Public de la Langue Basque) qui s'en est occupée.
La transmission de l'histoire ou encore de la langue s'opère aussi autrement que par le biais d'un livre. A cet égard, « le Train de la Rhune soutient le projet en nous permettant d'organiser au Sommet, tous les 1ers mercredis du mois, de mai à Juillet, des rendez-vous lecture par une conteuse, à ciel ouvert. » N'hésitez donc pas à vous rendre au sommet de la Rhune pour assister à la lecture du conte dans un cadre magnifique le mercredi 5 juin prochain ou le 3 juillet. Le cadencement des lectures s'opère toutes les 10 minutes, entrecoupées d'entractes de 10 minutes.
Côté projet, un second ouvrage devrait sortir pendant la période de Noël et aborder la thématique d'Olentzero, figure emblématique de la culture basque. L'approche du marché espagnol est aussi envisagé avec une version du livre en basque uniquement. Onoko regorge d'idées et comme le précise Arnaud, « il y a matière à exploiter puisque la mythologie basque est un puits sans fond, d'une richesse incomparable. Des histoires fascinantes se cachent derrière chaque montagne, chaque rivière, chaque forêt ou encore chaque village… La mythologie est un miroir de l’identité basque, emplie de symboles et de messages qu’il faut continuer à transmettre de génération en génération. »
Le mariage de Mayoko et de Studio Ona a donné naissance à Onoko et tout ce que nous leur souhaitons est qu'ils vivent heureux et aient beaucoup d'enf... de livres de contes.
AUTRE COUP DE POUCE
Afin de diffuser l'heureux événement de la sortie du livre de conte « Antton et le serpent de la Rhune », Mathieu et Arnaud méritent des coups de pouce de notre part. Comment ?
N’hésitez pas à relayer cet article auprès de vos contacts et via vos réseaux sociaux, afin de transmettre la nouvelle à un plus large public. Acquérir ce livre permettra aussi à vos proches ou vous-même de profiter du moment privilégié de l'endormissement de votre enfant autour d'un merveilleux conte écrit en deux langues.
Grâce au bilinguisme de cet ouvrage « la transmission s’effectue à double sens : descendante (de l’adulte à l’enfant) mais aussi ascendante (de l’enfant à l’adulte), où l’enfant maîtrise le basque et motive ainsi le parent dans sa démarche d’apprentissage. Ainsi, un lien se noue entre eux autour de la langue et de la culture » conclut Mathieu Rousset.
Sébastien Soumagnas
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire