L’époque est aux contes et belles histoires. Celle que nous allons vous conter en est une, assurément. Il faut remonter en arrière, et faire la connaissance d’Alfred.
Nay a alors gagné son nom de « Petite Manchester » avec ses 4.000 emplois industriels. Ce Belge, Ingénieur des Mines de Louvain de l’Institut Textile de Roubaix, est un spécialiste du fil. Pendant la Première Guerre mondiale, prisonnier des Allemands, il est envoyé dans les mines de sel de Pologne, un dur labeur qui lui abîme les poumons. C’est ainsi qu’il découvre les Alpes où il est envoyé pour se soigner, et se passionne pour la montagne, le ski. Quand, plus tard, il débarque à Lourdes, en pèlerinage où, « ça ne tient qu’à un fil », il tombe amoureux des Pyrénées.
Mais ce ne sera pas son seul « fil à la patte », puisqu’il tombe amoureux de la fille de ceux qui l’hébergent alors. A Nay, précisément. Ainsi, de « fil en aiguille », en 1921, les établissements Lepère voient le jour.
Ne « perdez pas le fil », c’est en 1955 que ses fils, Charles et André reprennent la société qui se développe jusqu’en 1977. Alors, ils culminent à 50 employés. Puis l’économie du pays tousse avec le choc pétrolier, et en 1986, il ne reste que 12 employés. Mais ils ne perdent jamais « le fil d’Ariane ».
La saga familiale se perpétue, puisque ce sont les petits-fils, Bertrand et Edouard qui reprennent l’entreprise en 1994 avant, deux ans à peine plus tard d’intégrer la fabrication des maillots de rugby à leur activité.
Créativité et haut de gamme
Les établissements Lepère, aujourd’hui, ce sont 13 personnes employées (4 à la confection, 9 à la teinture). Et un solide chiffre d’affaires de 1,5 million d’euros. Mais la prudence prévaut, et ses dirigeants nous confient : « Notre but n’est pas de développer ce chiffre, mais de le maintenir. Et cela implique de trouver toujours de nouveaux clients. Il faut savoir que, à cause des fermetures d’industries textiles, nous perdons 20% de notre clientèle tous les ans. Les maîtres-mots, aujourd’hui, sont créativité et haut de gamme. »
Labellisés Oekotex pour leurs teintures, Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV), cela est une garantie de fabrication 100% française. Pas pour rien qu’on les retrouve au salon Made in France de Paris, au Carreau du Temple.
Leurs clients privilégiés s’appellent Sport d’époque (polos de rugby), Palmarès (maillots de vélo), Aatise (vêtements féminins en lin), Arpenteur (marinières à rayures en coton), Le Minor (maille au mètre), Lartigues 1910, Moutet, Onatiss, pour ne citer qu’eux.
Last but non least, ils soutiennent les jeunes créateurs dans leurs projets de collections innovantes.
Trois générations de confection, broderie, tricotage, teinture du fil de coton, en voilà qui n’ont jamais « perdu le fil » !
Lepère Oursport, c’est au 11 Cours Pasteur à Nay
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire