La simple idée d’aller se baigner et profiter de la fraîcheur d’un lac, de la mer ou l’océan, redonne le sourire même en plein cœur de l’hiver. Mais la perspective de remonter dans la voiture avec les vilaines tâches de sel qui vont décolorer les sièges, ou d’aller déjeuner en ville avec le maillot mouillé qui colle aux vêtements ne font pas franchement partie des moments les plus agréables. Pas plus que l’éventualité d’un strip-tease maladroit et bien involontaire à la vue de tous…
C’est lors d’un séjour à l’étranger que Nicolas et Claire Labeyrie, un couple de Gersois, s’interrogent sur la présence de tissus sommairement tendus par quatre piquets plantés sur la plage où ils lézardent, que jaillit l’idée des cabines de change.
« Mon épouse, qui travaille dans le secteur médical, est très sensible aux problèmes d’hygiène et de santé publique. En voyant que les gens allaient se changer dans cette cabine, nous avons eu l’idée de développer le concept pour le rendre plus fonctionnel, tout en respectant nos valeurs écologiques » raconte Nicolas.
De retour en France, ce spécialiste en décoration intérieure, trace les plans de la future cabine de change “Guivingot”, issu du prénom de leurs trois enfants : Guilhèm, Vincent et Margot. Elle sera en bois, plus particulièrement en pin maritime des Landes classe IV, résistant aux intempéries et respectueux de l’environnement.
« J’ai ensuite contacté la scierie Labadie à Roquefort, poursuit Nicolas. Ce qui m’intéressait, c’était le fait qu’ils étaient plus qu’une simple scierie, car ils s’occupent aussi de monter les panneaux et de livrer les cabines. Le courant est très vite passé entre nous ».
Six mois plus tard, la première Guivingot est fin prête. Facile à installer avec ses 8 panneaux à assembler, sur sable, bois, béton, pelouse, elle ne comporte pas de porte pour éviter que les enfants ne s’y enferment. Surélevée, il suffit de vérifier au niveau des pieds qu’elle ne soit pas déjà occupée.
L’avantage pour l’utilisateur est de se dévêtir en toute sécurité pour se débarrasser du sel et des grains de sable pouvant déclencher, en plus d’un inconfort certain, démangeaisons, irritations ou mycoses.
Pour les communes, qui prouvent clairement leur volonté de prendre soin des touristes en leur proposant gratuitement ce dispositif, la cabine permet de valoriser les activités et manifestations sur place, de donner des informations ou de rappeler les consignes de sécurité, grâce au panneau d’affichage positionné à l’intérieur même du dispositif.
« Cela permet ensuite aux gens d’aller faire un tour au marché, chez les commerçants, les restaurateurs, dans les musées, en toute tranquillité. Plus besoin de repasser au camping ou à l’hôtel pour profiter de la ville » poursuit l’entrepreneur. L’investissement municipal au départ entraîne donc rapidement des répercussions sur la fréquentation touristique et l’économie locale.
Un peu bousculées au moment de la commercialisation par la déferlante Covid, puis les élections municipales, les cabines Guivingot ont pu malgré tout être testées l’été dernier sur deux plages du Cap d’Agde. Des contacts avec de multiples stations balnéaires sont déjà bien établis, mais aussi avec des communes, pas forcément sur le littoral, proposant des lacs ouverts à la baignade.
On devrait donc pouvoir se couvrir et se découvrir sur les plages de l’Hexagone – et plus encore - dès l’été 2022, sans risquer de s’afficher dans le plus simple appareil au moindre coup de vent indiscret, et profiter pleinement du séjour, sans se demander si ça nous chatouille, ou si ça nous gratouille...
Pour toutes informations : guivingot@gmail.com
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