Les collaborations entre le Crédit Agricole Pyrénées-Gascogne (CAPG) et l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA) ne sont pas nouvelles. Ce partenariat s’inscrit en effet dans une longue liste d’actions communes, qui peuvent prendre différentes formes, de l’accompagnement des étudiants, des parcours de formation à la recherche et l’innovation.
« On rejoint le Crédit Agricole Pyrénées-Gascogne sur beaucoup de sujets et de valeurs. Celui qui nous réunit aujourd’hui est le bien-vieillir. La connaissance est la clé d’un avenir meilleur. Ça passe par la formation de la jeunesse et la création de projets de recherche », assure Laurent Bordes, président de l’UPPA.
Ce tout nouveau partenariat réunit donc les deux structures autour d’une volonté commune : agir pour le bien-être des habitants du territoire.
« La raison d’être du Crédit Agricole Pyrénées-Gascogne est d’agir sur les territoires pour les générations futures. Nous nous sommes notamment donné pour mission d’accompagner les transitions : qu’elles soient climatiques, agricoles, agroalimentaires ou tournées vers la santé et le bien vieillir. Notre engagement dans ce projet de recherche en est un parfait exemple », contextualise Marc Didier, président de la Fondation d’entreprise Crédit Agricole Pyrénées-Gascogne et président du conseil d’administration du CAPG, qui finance ce projet à hauteur de 105.000 euros sur trois ans.
Trois ans pour améliorer l’autonomie des malades
D’une durée de trois ans, le projet de recherche « Vieillissement, Santé, Alzheimer » consistera à relever le défi d’une autonomie renforcée chez nos ainés touchés par la maladie d’Alzheimer. Son objectif est de modéliser la capacité d’apprentissage des tâches posturales et d’équilibration des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Dans un second temps, l’équipe de recherche concevra des techniques et méthodes innovantes permettant d’améliorer l’autonomie des malades.
La pratique régulière d’activité physique jouerait un rôle clé : elle réduirait non seulement le risque de déclin cognitif, mais également le risque d’être atteint un jour de la maladie d’Alzheimer.
« Dans notre laboratoire, nous avons déjà eu l’occasion de travailler sur la prévention et la lutte contre la progression de la maladie d’Alzheimer. Nous avons constaté que la pratique d’une activité physique est un enjeu clé : elle augmente la fréquence cardiaque et le débit sanguin, ce qui favorise le développement du réseau vasculaire cérébral et la création de neurones. Elle ralentit aussi considérablement l’évolution de la maladie chez les patients », expose le professeur Thierry Paillard, directeur du laboratoire Mouvement, Equilibre, Performance, Santé (MEPS) de l’UPPA et directeur scientifique de ce projet d’étude.
La doctorante paloise Audrey Gasnier va mener cette étude sous la direction de Thierry Paillard. Elle sera chargée d’observer un échantillon de 36 personnes réparties en trois groupes : des malades âgés, une population du même âge cliniquement saine et des jeunes. Une convention est d’ailleurs en cours de signature entre l’UPPA et le service gériatrique de l’hôpital de Tarbes, basé à Vic-en-Bigorre.
Son rôle sera de déterminer si l’exercice physique peut améliorer l’équilibre et la locomotion de ces malades et déterminer l’exercice optimal. Il faut pour cela étudier comment une personne avec la maladie d’Alzheimer contrôle son équilibre par rapport à une personne du même âge cliniquement saine.
« À partir du moment où l’on sera capable de modéliser cette stratégie posturale spécifique à la maladie d’Alzheimer, nous pourrons essayer d’ améliorer l'équilibre des patients, grâce à l'exercice physique», poursuit le Pr Paillard.
Noémie Besnard
La maladie d’Alzheimer en chiffres
En France, près d'un million de personnes sont atteinte de la maladie d'Alzheimer. Il s’agit donc de 8% des Français de plus de 65 ans qui seraient atteints en 2020 (chez les personnes de 75 ans et plus, ce chiffre s’élève à 17%). Par ailleurs, on estime que 225.000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en France.
La maladie d’Alzheimer représente plus de 70 % de l’ensemble des maladies neurocognitives de la personne âgée. Néanmoins, selon l’étude PAQUID en France, seule 1 démence sur 2 est diagnostiquée, tous stades confondus. Ainsi, aux stades légers, seul 1 cas sur 3 est connu par le patient ou son médecin.
D’ici 2050, le nombre de personnes touchées par une maladie neurocognitive devrait atteindre plus de 1.800.000 cas. Cela représenterait donc 9,6% des plus de 65 ans et 6,2% de la population active.
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire