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Despiau fait les plus beaux chevalets du monde

L’entreprise familiale gimontoise a acquis une réputation planétaire avec une fabrication haut de gamme. En plus, elle s’engage pour le respect des ressources forestières.
Dans le Gers, Despiau fait les plus beaux chevalets du monde
Le chevalet est un petit bout de bois Ô combien précieux lorsqu’il s’agit de satisfaire luthiers et musiciens dans le respect du son, puisqu’à lui seul, il contribue à 20% du résultat acoustique de l’instrument à cordes frottées. Et c’est avec ses quelques grammes seulement qu’il devra supporter une pression de 20 kg…

Chez les Despiau, c’est Jean-Louis, héritier de la scierie familiale en plus d’être un violoniste et altiste passionné, qui aura le premier l’idée de se pencher plus en détail sur le potentiel inexploité de cette pièce percée soutenant les cordes, appelée “chevalet”.

Dès 1984, il surprendra par la diversité de leurs dessins adaptés à la morphologie des instruments, entraînant par la même occasion ses fils, Pierre-Jean et Nicolas, dans sa fascination pour le bois, et sa conquête du monde. « Notre père avait une oreille parfaite, en plus d’être un esthète » souligne Pierre-Jean, qui lui-même pourrait parler du bois pendant des heures avec un enthousiasme sans faille.

Près de 40 ans plus tard, la discrète entreprise fait partie des pépites de l’économie gersoise, et rayonne par sa quête de la perfection instrumentale. « Nous sommes en tout quatre entreprises dans le monde - dont deux en France - à produire des chevalets haut de gamme, et nous exportons 95% de la production en Europe, en Asie et aux États-Unis » poursuit-il.

Malheureusement, les dommages collatéraux de la pandémie ne l’ont pas épargnée, tandis que la musique était priée de se taire dans les salles de spectacles abandonnées de tous. « En 2020, notre activité a baissé de 40% environ ». Et si l’activité repart doucement avec la reprise des concerts, de nombreux salons internationaux sont annulés, en plus des restrictions de voyages liées aux aléas des reprises épidémiques.

Les deux Gimontois ne sont pas pour autant restés figés à attendre des jours meilleurs. Ils ont décidé d’innover une nouvelle fois en proposant un service de coffrets de chevalets à trier, avec différentes densités de bois présélectionnées ou divers modèles, permettant aux luthiers de les tester pour mieux répondre à leurs exigences.

Mais une autre nouveauté va également venir révolutionner le monde des chevalets, alors que Pierre-Jean, qui parcourt les forêts de Bosnie-Herzégovine et des pays de l’Est à la recherche de la perfection, prend conscience du fait que les érables – parfois plusieurs fois centenaires – sélectionnés sont de plus en plus rares.

Si le côté esthétique et visuel d’un bois « sans défaut » faisait traditionnellement partie du choix, les chevalets “Despiau Planet” témoignent désormais de “cicatrices” de l’arbre sélectionné, que l’analyse visuelle ne retenait pas jusqu’ici. Une étude a été soigneusement menée en amont pour être sûr d’atteindre le même niveau d’exigence que les autres chevalets.

Grâce à une vigilance accrue, les qualités acoustiques restent aussi exceptionnelles que les autres références - ce sont des Despiau 3 arbres - tout en respectant la forêt et en préservant la ressource.

Un peu à l’étroit dans ses bâtiments d’origine, sur la route de Samatan, Despiau chevalets a décidé d’investir 2,5 millions d’euros dans de nouveaux locaux, situés désormais Zone Lafourcade à Gimont.

Destinés à améliorer la qualité de la production et des conditions de travail de ses dix-sept salariés, tout en renforçant le recyclage des déchets, les ateliers sont spacieux, chacun réservé à une étape précise de la fabrication. De gros aspirateurs au-dessus de chaque machine permettent d’absorber la sciure, un réfectoire est à disposition des employés…

La Région Occitanie a soutenu ces projets, en investissant à hauteur de 450.000 € pour le bâtiment de 2.500 m², 150.000 pour le matériel de sciage sécurisé, et 75.000 pour la chaudière destinée à recycler les bouts de bois inutilisés et les transformer en combustibles, permettant de couvrir 90% d’énergie des processus.

L’inauguration officielle s’est déroulée le 26 novembre dernier, sous le regard admiratif de Carole Delga et de nombreux élus qui ont pu visiter les ateliers. La présidente de la Région Occitanie a salué l’entreprise gimontoise, « qui répond à trois objectifs : maintenir l’emploi en territoire rural, développer l’excellence, et concilier écologie et économie en limitant l’impact environnemental ».

Informations sur le site internet de Despiau Chevalets à Gimont

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