Les maires et les secrétaires de mairie ont donné de la voix, après la déclaration du Pdg de La Poste, Philippe Wahl. Ils redoutent, à juste titre, un impact direct sur les services de proximité dans les territoires ruraux qui fondent comme neige au soleil. Point de réchauffement climatique à cet égard, mais un gel appliqué avec méthode par les élites parisiennes.
On les voit venir… L’idée est de passer la patate chaude aux communes afin de les pousser à financer elles-mêmes la préservation de ces points postaux qui constituent un lien essentiel avec l'Administration, en permettant notamment le paiement des minima sociaux, des retraites, d’une partie des salaires des employés communaux, etc. Sans parler de l’impact sur des personnes âgées qui dépendent de ces agences pour leurs envois de courrier et retraits d’argent.
Les réactions se multiplient dans les villages, comme à Montory, qui s’inquiète de ces fermetures conduisant à un isolement amplifié pour les habitants, avec également un risque au niveau de la secrétaire de mairie, dont une partie du salaire est financée par La Poste.
Ces agences communales, gérées par des agents municipaux, permettent de maintenir un lien social dans des villages où les services publics se font de plus en plus rares. Isabelle Lahore, présidente de la commission départementale de la présence postale territoriale sur le 64, a souligné que, bien que les contrats existants semblent sécurisés pour l’instant, les nouvelles conventions pourraient être remises en cause.
De son côté, Bernard Peyroulet, maire de Sauvagnon, considère que ces agences sont indispensables à la vie de village. Nombreux sont ceux qui, comme lui, s’opposent fermement à de nouvelles réductions budgétaires qui pourraient nuire à la qualité de service.
Pour beaucoup, cette réduction des fonds alloués à la présence postale mettrait en difficulté les petites collectivités locales qui peinent déjà à maintenir leurs budgets à flot.
L’Association des maires de France réagit avec vigueur…
« Pour l’exercice 2024, La Poste a été informée de l’intention du Ministère du Budget de ne pas verser 50 millions d’euros de crédits, sur les 105 millions votés en Loi de finances 2024. Pour la première fois, le fonds serait donc privé de plus d’un tiers de sa ressource, aggravant ainsi une situation qui ne cesse de se dégrader. Cela constituerait un mauvais signal pour le partenariat territorial annoncé par le nouveau Gouvernement ».
« Les conséquences seraient immédiates : les moyens financiers nécessaires pour faire fonctionner les agences postales diminueraient en zone rurale, en Outre-mer et dans les quartiers de politique de la ville. A terme, cela conduirait à renforcer la charge financière des communes pour garantir le fonctionnement du service postal qui ne relève pourtant pas de leurs compétences. Au pire, cela pourrait conduire à la fermeture de points de contacts postaux ».
« Comme cela a pu être constaté pendant le covid, les établissements postaux remplissent une mission sociale importante, notamment pour la perception des minimas sociaux, des retraites vers les publics les plus fragiles économiquement ».
« La question de la survie de ces bureaux dans les petites communes est donc posée ».
« L’AMF partage l’inquiétude du président de la Poste et demande que la mesure de gel budgétaire pour 2024 ne soit pas confirmée, car elle ne respecte pas le contrat que l’Etat a signé avec les maires de France en 2023 pour trois ans ».
« Elle s’alarme également pour 2025 du risque que l’égal accès au service postal territorial ne soit pas assuré, au détriment des communes rurales, d’outre-mer et des quartiers politiques de la Ville et que l’obligation qui s’impose à La Poste de maintenir 17.000 points de contacts sur le territoire ne soit plus respectée ».
Affaire à suivre…
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