CÔTÉ FEMMESAvec Suzani, Julie Comte Gabillon mêle ses passions pour l'artisanat d'art et la cuisine végétale

Dans le secteur de l'art en région parisienne, c'est en 2016 que Julie Comte Gabillon pose ses valises dans le Béarn. Alors toujours en poste à Paris, les allers-retours entre Pau et la capitale deviennent compliqués, et son envie de rester dans le Sud-Ouest s'intensifie. Elle songe alors à une reconversion professionnelle, et imagine Suzani. « Je voulais faire un salon de thé et un restaurant qui mettrait en avant la cuisine végétale, car c'est quelque chose qui m'a toujours beaucoup intéressé », commence-t-elle. « Mais je ne voulais pas pour autant mettre de côté ma passion pour l'art et pour les artisans, alors je suis partie sur un concept-store qui mêlerait mes deux envies ».

C'est en 2019 que sa boutique voit le jour, au cœur de Pau. « Pour le restaurant, je voulais quelque chose de très local ». Une dimension importante pour aller de pair avec le côté responsable d'une alimentation végétale. C'est donc à la Ferme Larqué, à Assat, que l'entrepreneuse se fournit majoritairement en produits bio. « Je fais le marché deux fois par semaine. Toutes les semaines, avec ma sous-cheffe, nous élaborons de nouveaux menus avec les produits que l'on peut trouver ». Un moyen de ne pas gaspiller, et de valoriser les produits achetés. « En ce sens, je travaille avec Graine de Compost, une jeune structure qui collecte et valorise les déchets verts ».

La variété que l'on retrouve dans les assiettes de Suzani, on la retrouve aussi dans sa boutique d'artisanat d'art, avec une quinzaine de créateurs différents, du Sud-Ouest, de France, et même de l'étranger. « Je voulais pouvoir mettre en avant des artisans locaux parce qu'il y a des gens très talentueux, et grâce à cette proximité nous pouvons nous rencontrer, échanger, travailler ensemble sur des collaborations spéciales, mais je souhaitais aussi pouvoir ouvrir l'art au plus grand nombre, et proposer aux palois des choses qu'ils n'ont pas l'habitude de voir, des fabrications qui changent de ce que l'on peut trouver ici ».

Après un lancement juste avant la crise sanitaire, et quelques années le nez dans le guidon pour permettre à son projet de se stabiliser, Julie Comte Gabillon a eu besoin de s'entourer. « Je travaille avec deux personnes géniales, mais en tant que cheffe d'entreprise, on est tout de même assez seule... ». C'est ainsi qu'elle rejoint, au printemps dernier, le réseau Femmes Cheffes d'Entreprises (FCE) du Béarn. « Ça apporte beaucoup de bien de pouvoir partager son expérience, ses problématiques, de rencontrer d'autres femmes dans le même cas que moi, etc. », poursuit celle qui avoue avoir toujours été sensible à l'entrepreneuriat féminin. « C'est un sujet intéressant et je pense important à creuser et à mettre en avant ! ».

Un entourage positif qui galvanise l'entrepreneuse dans ses projets pour l'avenir de Suzani. « Aujourd'hui, le restaurant et le salon de thé sont bien repérés, alors j'aimerais pouvoir développer la boutique d'artisanat ! J'ai d'ailleurs mis en place un e-shop pour développer cette part de mon activité. Je travaille avec des artistes à part entière, j'ai vraiment envie de leur faire honneur, à eux, et à leur travail... », conclut Julie Comte Gabillon.