N.BForte d'une expérience de plus de trente ans, la coiffeuse et prothésiste capillaire a créé ce centre avec une vision claire : mettre ses compétences aux services des personnes souffrant de troubles du cuir chevelu, qu'il s'agisse d'une chute de cheveux liée à un traitement médical, à des facteurs hormonaux ou à d'autres causes.
Consciente des enjeux psychologiques liés à la perte de cheveux, elle met l'accent sur l'écoute, la bienveillance et un accompagnement personnalisé. Isabelle Giraud-Bruel accompagne les femmes qui suivent des chimiothérapies de A à Z.
Afin de les soutenir dans ce moment de vie difficile, la professionnelle organise un premier entretien pour informer ses patientes et connaître au mieux leurs besoins. La prothésiste capillaire informe également ses patientes sur les différentes options de remboursement qui leur sont octroyées par l’Assurance maladie et les tarifs des différents produits.
Les personnes qui ont perdu leurs cheveux en raison d’une maladie ou du traitement (une chimiothérapie notamment) peuvent bénéficier d’une prise en charge à 100% de leur perruque ou des accessoires pour masquer la chute de tous leurs cheveux (appelée alopécie).
« J’aime accompagner les femmes avant, pendant et après leurs traitements. C’est un moment difficile dans leur vie et mon rôle est d’être là pour elles. Entre la première séance de chimiothérapie et la première chute de cheveux, je leur propose de réaliser des coupes qu’elles auraient aimé faire sans jamais avoir osé. C’est ma façon de dédramatiser la chute de cheveux, de rendre le moment un peu ludique. Souvent, ça leur permet de se projeter dans l’après traitement et la repousse des cheveux. Pendant leur traitement, je m’occupe de nettoyer leurs prothèses capillaires, je peux aussi les recouper ou les recolorer et je propose aussi des soins hydratants du cuir chevelu. À la repousse, je les coiffe, recoupe les nouveaux cheveux et je surveille la bonne repousse », confie Isabelle Giraud-Bruel.
Le centre capillaire de Pau dispose d’une gamme très étendue de produits : des perruques sur mesure, réalisées en fibres synthétiques ou en cheveux naturels ; des dessus de tête à clipser ou coller ; des soins pour renforcer les cheveux fragilisés et stimuler leur repousse ; des foulards et bandeaux et des turbans de la marque française Les Franjynes (dont 5% du chiffre d’affaires sont reversés à la recherche contre le cancer)… Cette nouvelle voie professionnelle, passionnante, la nourrit énormément, même s’il y a des moments plus difficiles que d’autres.
« Mes patientes ne réagissent pas de la même manière, certaines sortent à peine de leur rendez-vous chez l’oncologue et sont soit dans le déni, soit déjà dans un esprit combatif, mais n’ont pas pris le temps de digérer la nouvelle. D’autres viennent en famille, avec leur maman, leurs sœurs, leurs amies. J’ai déjà eu l’occasion de couper les cheveux de toute la famille, par solidarité. D’autres encore ont malheureusement succombé à la maladie… D’ailleurs, la semaine dernière, un père de famille est venu m’annoncer la disparition de sa femme et m’a remercié pour mon travail. Ça m’a particulièrement touchée », raconte la coiffeuse et prothésiste capillaire.
Des technologies de pointe
Même si la majorité de ses clientes sont des femmes atteintes d’un cancer, le centre palois reçoit également des personnes qui ont des problèmes de cuir chevelu (alopécie, pelade, psoriasis, calvitie, soin pré et post opératoire à la greffe, cheveux trop gras ou secs…).
Grâce à des technologies de pointe, les experts du centre identifient les causes de la perte de cheveux et établissent un bilan capillaire complet. Cette étape, cruciale, permet de définir un plan de traitement sur mesure, alliant efficacité et bien-être.
« Les hommes viennent le plus souvent pour des problèmes de calvitie. Nous travaillons avec une clinique spécialisée dans la greffe capillaire à San Sébastien : on réalise le bilan avant l’opération, puis on propose aux patients des séances de luminodernmie après la greffe », précise-t-elle.
La Luminodermie permet de rebooster le cuir chevelu. Le patient se place sous un casque qui émet une lumière chromatique par diodes luminescentes, qui stimulent la cellule pour développer la création de protéines, augmenter le volume de l’épiderme, améliorer la texture et l’élasticité de la peau du cuir chevelu.
Cette approche présente plusieurs avantages : le traitement est à la fois indolore, naturel et adapté à tous les types de cuir chevelu, même les plus sensibles. Les séances durent entre 15 et 35 minutes en fonction des problématiques des patients et les résultats sont visibles au bout d’un mois seulement (six séances au minimum).
Noémie Besnard
COUP DE POUCE
Aujourd’hui, Isabelle Giraud-Bruel souhaite développer ses produits capillaires haut de gamme (en cheveux naturels) afin d’étendre sa gamme à toutes les bourses. La professionnelle cherche actuellement à former un ou une apprenti(e), qui pourra prendre le relais lorsqu’elle partira à la retraite, et qui souhaite lancer quelque chose de plus global.
« Dans ce métier, il faut aimer les gens et être bienveillant. Certaines situations ne sont pas faciles, car on travaille sur un moment de la vie qui n’est pas facile pour nos patientes », assure-t-elle.
La prothésiste capillaire espère aussi nouer des collaborations avec des créateurs (turbans femmes, créateurs produits pour la santé de la femme…) en Béarn. Elle collabore déjà avec Imagoya, un salon installé dans la Maison médicale Marzet, spécialisé dans les prothèses mammaires, la lingerie, les conseils en maquillage et les produits de soins pour les femmes atteintes d’un cancer.
Enfin, à l’avenir, Isabelle a l’intention de davantage partager ses savoir-faire à l’occasion d’Octobre Rose. Elle est ouverte à toutes propositions pour la prochaine édition. Alors n’hésitez pas à la contacter par mail.
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