Christian Houel, qui a présidé les UIMM territoriales de l’Adour et d’Aquitaine, poursuit une stratégie de croissance externe qui avait déjà conduit, il y a quelques années, aux rachats du bureau d'études DT2E, spécialisé dans l’énergie, et du fabricant de cuves inox Sofast, qui s’adressait plutôt au secteur pharmaceutique. Des entreprises qui n’étaient pas forcément au mieux et dont les activités ont ainsi pu être opportunément sauvées et intégrées dans un nouvel ensemble.
Pour le spécialiste des cartes, boîtiers et systèmes électroniques, l’acquisition de ces PME s’inscrivait dans une logique de diversification de son activité… et de sa clientèle, non plus exclusivement constituée d’entreprises du secteur aéronautique. À l’époque, cette filière ne représentait déjà plus que le tiers des 15 à 16 millions d’euros de chiffre d’affaires que réalise annuellement l’entreprise. Et cette dernière opérait déjà pour des clients très différents comme Total, Nexter, Thales, Dassault, Candia ou Alstom.
Une envergure nouvelle dans les systèmes embarqués…
Le rachat récent des activités du site Meggitt France de Fléac, quant à lui, semble plutôt répondre à l’ambition d’étendre l’offre proposée aux acteurs du secteur aéronautique et en particulier au groupe Safran, client historique d’Aquitaine Électronique. Pour Safran Helicopter Engines, ex-Turbomeca, AE fabrique notamment des faisceaux embarqués, ce qui lui a valu en 2018 certaines des récompenses adressées chaque année par son client à ses meilleurs fournisseurs.
L’offre du groupe de Christian Houel se voit donc désormais enrichie des systèmes d'allumage de turbines, des calculateurs de freinage, des indicateurs de cockpit ou encore des capteurs de vitesse et de pression produits par l’ex-Meggitt, rebaptisé Aeva pour l’occasion. Cette entité rejoindra Aquitaine Électronique et Aegis au sein du groupe AECE (nom commercial de la holding AF Technologies). Le site Meggitt de Fléac, qui était en difficulté lui aussi, emploie une soixantaine de salariés et réalise environ 12 millions d’euros de chiffre d’affaires.
À l’arrivée, le nouvel ensemble doit donc tutoyer les 30 millions d’euros de revenus à brève échéance et compter plus de 200 salariés. L’entreprise annonce aussi des investissements sur son site de Serres-Castet… et recrute dans chacune des entités d’AECE, en particulier des ingénieurs et des câbleurs.
La nouvelle acquisition doit conduire à une dizaine de recrutements spécifiques. Beaucoup plus importante que les précédentes, elle semble par ailleurs présenter des opportunités de synergies plus claires. L’exploitation de celles-ci et l’intégration d’un acteur de cette taille sera certes un beau défi, mais le pari est finalement assez logique dans un secteur en consolidation.
Cela ressemble en tout cas à une bonne nouvelle pour ce groupe AECE et pour l’économie béarnaise.
Plus d’informations sur le site internet – cliquez ici
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire