Elles Bougent AquitaineFondée sur la conviction que les femmes ont toute leur place dans ces secteurs, elle s'efforce de briser les stéréotypes et d'ouvrir de nouvelles perspectives de carrière. Elles Bougent Aquitaine est donc un acteur essentiel pour encourager les jeunes femmes à explorer et à s'épanouir dans les carrières scientifiques et techniques.
Forte de plus de 600 marraines, l’antenne locale intervient dans des établissements scolaires sur l’ensemble de l’ex-territoire aquitain (Gironde, Pyrénées-Atlantiques, Landes, Dordogne et Lot-et-Garonne) pour lutter contre le sexisme inconscient et la censure sociale et ainsi combattre le fameux cliché : « C’est un métier d’homme/ de femme ! ».
« En 2013, mon responsable m’a inscrite à l’équivalent aujourd’hui d’Industri’Elles, une rencontre mettant en valeur les parcours de femmes dans le monde de l’industrie. Ça a été un déclic pour moi. Je me suis dit qu’en partageant mon expérience, je pourrais peut-être inspirer des jeunes filles. Lorsque j’étais plus jeune et que je cherchais encore ma voie professionnelle, ces figues de mentores m’ont manqué. C’est ainsi que je suis devenue membre du réseau Elles Bougent », retrace Marie-France Leydert, animatrice progrès permanent (Lean Sigma Black Belt) chez Safran Helicopter Engines.
Ouvrir le champ des possibles
Chaque année, Elles Bougent Aquitaine organise environ 70 événements sur l’ensemble de son territoire pour susciter des vocations chez les jeunes filles : des visites d'entreprises aux collégiennes et lycéennes ; le Challenge Innova’Tech, lors duquel deux ingénieures, deux lycéennes et deux collégiennes font équipe pour créer un produit innovant et le pitcher devant un jury, mais aussi des événements plus généraux, tels que « Elles Bougent pour demain » et « Elles Bougent pour l’orientation ».
Les marraines jouent un rôle essentiel au sein de cette association. Tout au long de l’année, par groupe de cinq à six bénévoles, elles se rendent dans les établissements scolaires pour partager leurs expériences, présenter leurs métiers et susciter des vocations chez les jeunes filles, de l'école primaire au lycée. Des tables-rondes sont mises en place pour favoriser la libération de la parole et répondre avec bienveillance aux questions des élèves.
Ces rendez-vous permettent de déconstruire les idées reçues et de montrer que les femmes peuvent réussir et s'épanouir dans les domaines scientifiques et techniques. Les marraines, professionnelles, passionnées par leur métier, peuvent ainsi partager leur expérience et leurs conseils.
« C’est avant tout un travail de contact avec les partenaires et les établissements scolaires, mais ça reste très valorisant de s’engager pour la jeunesse. On devient marraine par conviction. Quand on y a goûté, on ne peut plus s’en passer. J'ai déjà recroisé d’anciennes lycéennes et collégiennes en école d’ingénieur et qui m’ont dit : ‘’c’est grâce à vous si j’ai envisagé cette voie’’. Donner confiance aux jeunes filles et leur permettre d’aller au bout de leur rêve est très gratifiant », confie Marie-France Leydert, qui s’apprête à quitter la région pour des raisons professionnelles, mais qui compte bien poursuivre son engagement.
Une sous-représentation des femmes dans les sciences et l’industrie
Les femmes sont encore trop peu présentes dans les domaines des sciences (-30 % des scientifiques sont des femmes) et de l'industrie. Dans un domaine comme dans l’autre, ces chiffres s’expliquent en partie par le fait que les jeunes filles se mettent elles-mêmes des freins au moment de choisir leur future carrière professionnelle.
Longtemps considérée comme un bastion masculin, l'industrie se féminise progressivement grâce à l’action du réseau professionnel local, à l’instar des soirées Industri’Elles, organisées par l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM) Adour Atlantique.
Mais pour faire bouger les lignes et casser les freins (extérieurs et intérieurs), il faut avant tout faire preuve de pédagogie.
« La délégation régionale, animée par des femmes passionnées et déterminées, œuvre sans relâche pour aller à la rencontre des jeunes filles et leur présenter les opportunités de cette filière. Et qui de mieux pour assumer cette mission que des femmes qui ont fait le choix de l’industrie ?! », présente Marie-France Leydert, co-déléguée sud Aquitaine depuis 2019.
Malgré les actions mises en œuvre, les femmes représentent seulement 18 % des salariés dans les métiers techniques de la métallurgie dans les Pyrénées-Atlantiques et le Seignanx. La majorité d’entre elles occupent des fonctions support et sont souvent exclues de la conception et de la production et à peine plus de 15 % exercent des postes de cadres dirigeants.
Les chiffres sont tout de même un peu plus encourageants du côté de la formation : au Pôle Formation Adour, les femmes représentent 30 % des effectifs dans les filières en apprentissage et 31 % en formation continue. Par ailleurs, la première promotion de Cami Aéro, le nouveau centre de formation de Safran Helicopter Engines, à Bordes, est composée à 36 % d’alternantes.
« Notre objectif est d’inspirer d’autres personnes à travers notre propre expérience, pourquoi ne pas tenter d'allumer une petite lueur dans les yeux de certaines jeunes filles et leur montrer que les métiers n’ont pas de genre et de montrer qu’être une femme et avoir une carrière dans les sciences ou l’industrie, c’est faisable ! Si elles veulent devenir chaudronnières, rien ne doit les en empêcher ! L’important est qu’elles suivent leurs envies. Nous rencontrons environ 800 jeunes chaque année à travers nos différents événements », assure-t-elle.
Noémie Besnard
COUP DE POUCE
Elles Bougent Aquitaine est toujours à la recherche de nouvelles marraines (ingénieure ou technicienne) et de relais, des sympathisant(e)s qui exercent des postes annexes (RH, management, comptabilité…), pour intervenir dans les établissements scolaires. Le but ? Présenter aux élèves une diversité de parcours et de métiers la plus étendue possible.
Elles Bougent Aquitaine collabore avec de nombreux partenaires locaux, notamment des entreprises, qui peuvent proposer à leurs salariées de jouer le rôle de marraine. « En soutenant notre association, vous bénéficiez d'une visibilité accrue et d'une image positive, grâce aux récits inspirants de nos marraines. C’est un investissement sur le long terme ».
Actuellement, une trentaine d’établissements scolaires des Pyrénées-Atlantiques et des Landes collaborent avec Elles Bougent Aquitaine. Mais l’association souhaite augmenter son action en milieu urbain, mais aussi dans la ruralité, « où le rôle de modèle des marraines est encore plus important », souligne la co-déléguée Elles Bougent Aquitaine.
Enfin, Marie-France Leydert s'apprêtant à quitter ses fonctions, le réseau aquitain a besoin d’une personne pour reprendre ce rôle de co-déléguée du réseau en sud Aquitaine.
Vous souhaitez apporter votre pierre à l’édifice et vous engager en faveur de la féminisation des métiers scientifiques et techniques ? N’hésitez pas à contacter l’association par mail.
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