Le 1er juillet dernier, la coopérative basque Lur Berri annonçait dans un communiqué que le groupe Arcadie Sud-Ouest, dont elle détenait 48,2% du capital, venait d’être placé sous la protection du tribunal de commerce de Montpellier.
« Depuis plusieurs mois, Arcadie Sud-Ouest connaît des difficultés financières en raison d’un marché difficile des cuirs et de la consommation de viande. Ces derniers mois, les actionnaires ont recherché et travaillé différentes options, mais la situation exceptionnelle liée au Covid-19 a ajouté un niveau de difficulté supplémentaire », avait alors expliqué Lur Berri. Le groupe coopératif basque indiquait alors préparer « une offre de reprise aux côtés d’un partenaire industriel ».
De ce partenaire, on connaît désormais l’identité. Il s’agit sans surprise du groupe breton Bigard, qui possédait déjà 55 sites industriels en France (dont 28 abattoirs) et détiendra désormais 70% de la nouvelle structure baptisée « Arcadie Viandes », née des cendres d’Arcadie Sud-Ouest. Bigard, dont le siège est établi à Quimperlé (29), est aujourd’hui un poids lourd de la viande, avec ses 14.000 collaborateurs et ses 4,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
Lur Berri reste actionnaire minoritaire…
De quoi, on l’espère, rassurer un peu les employés d’Arcadie, qui regroupe on le rappelle une poignée de coopératives spécialisées dans l’abattage, la découpe et la commercialisation de viandes bovines, ovines et porcines sous signes de qualité. Les 30% restants d’Arcadie Viandes seront toujours en la main de Lur Berri, qui maintient ainsi son statut d’actionnaire minoritaire.
Concrètement, Bigard acquiert dans la transaction les sites d’Anglet et d’Auch (abattage et découpe), de Tarbes (découpe et distribution) et de Mont-de-Marsan (découpe). Le groupe breton indique aussi avoir fait l’acquisition « à 100% » de la société périgourdine Destrel (basée à Gramat), spécialisée dans les viandes ovines et entrée dans le giron d’Arcadie Sud-Ouest il y a déjà 10 ans.
Pour Lur Berri, cet accord de reprise permettra de pérenniser la production régionale « tout en créant de la valeur ajoutée pour les filières viandes locales de qualité ».
On rappelle que le groupe coopératif basque, présidé depuis le début de l’année par Éric Narbais-Jaureguy, fédère 5.000 agriculteurs et emploie 6.400 salariés (dont 450 pour la seule coopérative). Il compte 25 filiales et a réalisé 1,459 milliard d’euros de chiffre d’affaires sur l’exercice 2018/2019.
On notera au passage qu’il organise ce jeudi une visioconférence pour ses coopérateurs « sur les perspectives de la collecte locale de maïs 2020, dans un contexte mondial singulier »
Leader régional de la distribution de viandes, Arcadie Sud-Ouest approvisionnait 2.000 artisans bouchers ou magasins, mais aussi les acteurs de la restauration collective. L’entreprise pèse 426 millions d’euros de chiffre d’affaires et ne compterait pas moins de 970 salariés. On peut donc se réjouir qu’une solution ait finalement été trouvée…
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