En plus de son site bigourdan d’origine, Tarmac Aerosave développe son activité sur l’aéroport Francazal de Toulouse, à Teruel en Aragon et, depuis 6 mois, à Vatry dans la Marne. L’entreprise n’a jamais stocké autant d’avions, mais son activité de maintenance conventionnelle a subi une forte baisse en 2020, alors que c’est elle qui dégage le plus de marge.
Tarmac Aerosave, sollicitée dès le début de la crise par des compagnies aériennes en quête d’espace pour loger leurs avions, a commencé à les voir arriver en nombre début avril 2020. La société créée en 2007 par Philippe Fournadet, désormais présidée par Patrick Lecer, a ainsi accueilli 70 appareils en deux semaines sur l’ensemble de ses sites, dont la capacité se monte à 300 places.
Début mars, le taux d’occupation n’était encore que de 70%, il est désormais quasiment à saturation. Il s’agit d’avions de compagnies comme Air France, British Airways, Lufthansa, ou encore de compagnies d’Asie et du Moyen-Orient, mais aussi de loueurs, qui ont anticipé naturellement les répercussions de la crise sur les compagnies.
Au-delà de la simple activité de stockage, un grand problème des compagnies aériennes est de déterminer quels appareils redécolleront effectivement au moment d’une reprise dont on sait qu’elle sera très progressive. Alors qu’elles connaissent de grandes difficultés de trésorerie, se pose évidemment pour elles la question du coût d’immobilisation des plus anciens appareils par rapport à celui d’une retraite anticipée et d’un démantèlement…
Puisque les deniers manquent et pourraient compter à l’arrivée, la logique s’est imposée très vite… et les salariés de Tarmac œuvrent donc, seuls ou en binôme, aux opérations de recyclage d’appareils qui ne reverront pas les nuages.
On se souvient que sur ce créneau, l’entreprise a déconstruit son premier A380 il y a un peu plus d’un an. La filiale d’Airbus, Safran et Suez, est en mesure de recycler 90% des éléments du super-jumbo, qui représentera dans les 20 ans à venir un marché de 280 appareils à déconstruire…
Tarmac Aerosave est sur un rythme de 25 avions démantelés par an. Et ce sont plus de 60.000 pièces qui ont été récupérées depuis les débuts de cette activité.
Au fait, la « déconstruction », comment ça marche ? Facile : en première étape, on vidange l’ensemble des fluides, tels que le kérosène, l’huile, l’eau. Après quoi on procède à la récupération de tout ce qui a une quelconque valeur, sièges, électronique, avionique, qui seront revendus en pièces détachées. Après quoi seulement on peut trancher la carlingue, à l’aide d’une scie à câble diamantée, dans le respect de la réglementation environnementale.
Tarmac Aerosave est une superbe réussite, avec ses quelque 350 collaborateurs (dont la moitié en Bigorre). L’entreprise est un atout majeur pour le développement de l’aéroport et de l’ensemble du site de Pyrène Aéro Pôle.
Ce pôle d’activités industrielles et tertiaires accueille déjà plus d’une trentaine d’entreprises dont : Sitel Group (centre de relation client), Daher (constructeur aéronautique), Oshino Lamps France (commerce de gros, lampes miniatures, incandescence), le Groupe Ségnéré (fabricant de pièces aéronautiques), Groupe AAA (équipement aéronautique), etc.
Plus d’informations sur le site internet – cliquez ici
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