TALENTSThomas et Anthony Chenut avec VUF Bikes

Beau succès pour ces Palois qui, après avoir conçu leur triporteur électrique en 2014, voient la demande des professionnels du transport et des collectivités exploser…

D’abord, implantés à Toulouse, les deux frères ont décidé de déménager à Bègles pour se rapprocher d’un fabricant de batteries électriques renouvelables.

Pour le moment, VUF Bikes vise le marché des professionnels privés et publics, mais ils n'excluent pas d'élargir leur clientèle, pour toucher les particuliers.

Pendant deux ans, le duo de choc a travaillé sur La Recyclette, une société de collecte d'huiles alimentaires usagées auprès des restaurants du centre-ville de Toulouse, à l'aide de vélos-cargos. De cette expérience est née VUF Bikes, en 2014. La jeune start-up veut répondre à trois enjeux majeurs : réduire les contraintes d'accessibilité au centre-ville, diminuer les nuisances (sonores et atmosphériques) et diminuer les coûts de transport sur le dernier kilomètre.

Mais l'objectif de l'entreprise est plus profond que ça : Thomas et Anthony Chenut veulent relocaliser la production de vélo en France. En effet, 50% des pièces (dérailleurs, freins, guidons…) de leurs triporteus sont encore fabriquées à Taïwan et en Chine. A noter que Spi Aéro, filiale du groupe Lophitz, réceptionne l'ensemble des autres pièces et assemble à la main les différents composants à Mauléon-Licharre.

Son adaptabilité, un atout précieux…

La force de VUF Bikes réside dans sa capacité d'adaptation : en proposant une large gamme d'accessoires, caisses et remorques, les deux trentenaires palois ciblent une foule de professionnels dans les domaines de la food bike, la maintenance, le transport, la logistique, l'artisanat et les agents des collectivités.

Le vélo électrique à trois roues peut atteindre 25 km/h sans avoir besoin de pédaler et dispose d’une autonomie allant de 40 à 60 km (selon le relief et la charge). Il peut transporter jusqu’à 300 kg (contre 130 kg en moyenne pour les véhicules utilitaires), grâce à une caisse de 2 m3 et il est entièrement modulable. L’engin coûte entre 6.500 et 10.000 euros, en fonction des options choisies.

Faisant face à une perte d'activité, la jeune pousse a sorti, en mai dernier, un vélo-cargo spécial covid. Équipé d'un pulvérisateur pour désinfecter le mobilier urbain, le dernier-né de VUF Bikes permet ainsi aux agents de nettoyages de circuler plus facilement en centre-ville.

Encore trop dépendants des exportations et pour faire face à la demande croissante, Thomas et Anthony Chenut ont décidé de s'installer dans de nouveaux locaux de 500 m² à Bègles. VUF Bikes se rapproche ainsi de l'entreprise Gouach, qui développe des batteries électriques renouvelables conçues et fabriquées en France.

Une belle aventure qui risque de se développer considérablement dans les années à venir, puisque ce secteur d'activité est en progression constante (+30% par an, notamment grâce aux politiques publiques qui favorisent la mobilité douce) ; ce marché devrait atteindre les cinq milliards d’euros de chiffre d'affaires d'ici 2030.