Implanté sur le bassin de Lacq depuis 1959, date de sa création, le PERL (Pôle d’Etudes et de Recherche de Lacq) est un maillon essentiel de la filière gazière. Bien que méconnu du grand public, il développe au fil des décennies une expertise scientifique de renommée internationale.
Aujourd’hui, ses travaux font avancer la recherche dans des domaines comme la réduction de l’empreinte environnementale des activités industrielles, la séparation des gaz, dont le captage du CO2, et la physico-chimie des interactions entre hydrocarbures, eaux et solides.
« Notre centre, rattaché à celui du CSTJF, rassemble entre 120 et 130 collaborateurs (techniciens, ingénieurs, doctorants- chercheurs, apprentis…) dont près de la moitié de femmes, 44% exactement, et possède trois sites complémentaires qui nous permettent de conduire une large palette de projets, des béchers aux essais à plus grande échelle sur des installations pilotes » présente Xavier Marcarian, Responsable par intérim du PERL, dirigé par Catherine Leroi.
Les travaux menés par le PERL apportent des solutions innovantes à TotalEnergies et s’intègrent parfaitement dans les ambitions de la compagnie. En effet, si le centre de recherche a vu le jour pour développer et soutenir l’essor du gaz sur le bassin de Lacq, « Près de trois-quart de ses activités concernent aujourd’hui l’environnement et le développement durable, contre la moitié il y a quatre ans » poursuit-il.
Une communauté scientifique de haut niveau et une dynamique locale
Pour réaliser ses recherches, le centre bénéficie de laboratoires très performants : « Nous nouons des collaborations universitaires ciblées afin de nous appuyer sur les meilleures expertises et ainsi créer une communauté scientifique attractive de haut niveau. Par exemple, nous avons créé au PERL dans les locaux de Chemstart’up un laboratoire commun avec l’École supérieure de physique et de chimie industrielles (ESPCI) de Paris : le PIC (Physico-chimie des interfaces complexes), qui offre un intérêt partagé entre sciences fondamentales et recherche appliquée. Nous entretenons également d’étroites relations avec des laboratoires de l'Université de Pau et des Pays de l’Adour », souligne Xavier Marcarian.
Certains thèmes de recherche des différents laboratoires sont intimement liés aux activités des groupes industriels et des start-up présents sur le bassin économique. Ces avancées apportent ainsi une dynamique d’innovation locale.
Une plateforme pilotes autour des émissions de gaz
Le PERL a également développé la Plateforme pilotes de Lacq (PPL), un espace de 6 ha au cœur de l’usine de Lacq (Induslacq), en plein air. Elle est dédiée à des recherches à l’échelle semi-industrielle. Elle héberge notamment une infrastructure d’essais, unique en Europe, pour la détection et la quantification des émissions de gaz, TADI (TotalEnergies Anomaly Detection Initiatives), dédiée à la prévention des accidents majeurs et à la réduction des émissions de CO2 et de méthane.
« Cette plateforme nous permet également d’expérimenter le projet Swap : une méthode de production d’eau de qualité industrielle allant jusqu’à la déminéralisation, à partir de l’eau de pluie ou d’eaux résiduaires. L’idée est de créer un circuit court, tout en limitant le prélèvement dans les milieux aquatiques naturels et recycler l’eau déjà utilisée », révèle Xavier Marcarian.
Un écosystème aquatique créé de toutes pièces
Les rivières pilotes sont un espace de recherche différenciant du Pôle d’Études et de Recherche de Lacq. En périphérie de l’usine, le gave de Pau alimente 16 cours d’eau artificiels. Les chercheurs utilisent ce lieu unique au monde pour recréer l’écosystème du milieu et réaliser des expériences sur la biodiversité des rivières.
« Ce laboratoire de plein air permet d’étudier les impacts de rejets industriels sur l’eau douce, de les apprécier avec des indicateurs biologiques, et d’évaluer les risques liés à des substances particulières », précise le directeur par intérim.
Parmi les multiples activités de recherche du PERL, on peut également citer l’agrivoltaïsme, la valorisation de la biomasse avec le biogaz ou la culture de l’algue, les travaux sur le CCS (Carbon Capture & Storage) et notamment sur de nouveaux procédés de captage de CO2 et la robotique.
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