Abonnez-vous
Publié le Mis à jour le

Teréga : un fleuron d’ici, entre anticipation et responsabilité

L’opérateur historique du transport et du stockage de gaz a assuré très solidement sa mission vitale pendant le confinement, sans perdre sa volonté d’être un accélérateur de la transition énergétique…
TEREGA 3

Teréga, dont l’aventure a commencé avec l’exploitation du gisement de Lacq, revendique fortement ses racines béarnaises, tout en rayonnant sur le Grand Sud. En charge d’une mission de service public hautement stratégique, l’entreprise, qui emploie aujourd’hui 650 personnes, se veut exemplaire, innovante et ambitieuse.

Rencontre avec Dominique Mockly, président et directeur général de Teréga, Valérie Le Gars, directrice des Ressources Humaines, et Gilles Doyhamboure, directeur Commerce et Régulation.

La société basée à Pau, qui gère 5.000 km de canalisations et deux sites de stockage souterrain (à Lussagnet dans les Landes et à Izaute dans le Gers) n’a pas été prise au dépourvu par la pandémie.

Dominique Mockly - Photo : Eric Traversié

« Nous avons l’obligation d’être en mesure d’assurer notre mission d’approvisionnement en gaz en cas de crise, quelle que soit sa nature et sa durée » précise Dominique Mockly. Teréga avait donc anticipé avec la mise en place d’un Plan de continuité d’activités (PCA) qui a pu s’appliquer lorsque le confinement a été décrété le 17 mars dernier. « L’enjeu était de sécuriser les fonctions essentielles de l’entreprise qui sont vitales pour le fonctionnement de la vie économique et sociale. 300 personnes ont pu être ainsi mobilisées immédiatement pour agir sur le terrain si nécessaire, afin de garantir la bonne gestion du réseau quoi qu’il arrive, tandis que les autres collaborateurs poursuivaient leurs missions en télétravail ».

Pour être prêt à toute évolution de la crise sanitaire, l’opérateur a mis à l’arrêt plusieurs activités non urgentes, comme des gros chantiers de maintenance. « Nous avions ainsi plusieurs équipes très techniques capables d’intervenir en urgence, à tout moment, en cas de problème sur le réseau ou pour redémarrer des installations » ajoute le président et directeur général. Des équipes surveillent également les installations, notamment pour éviter des travaux à risques à proximité.

Une relance progressive et en toute sécurité…

Depuis près d’un mois, Teréga est en phase de redémarrage et commence à rouvrir plusieurs sites. « Nous relançons l’activité progressivement. D’abord, avec des chantiers simples faisant appel à un seul opérateur. Ensuite, avec des problématiques plus complexes permettant de vérifier que les mesures imposées par la crise sanitaire fonctionnent pour la sécurité de nos collaborateurs et avec les sous-traitants. Ces retours d’expériences vont nous permettre de lancer plus systématiquement les chantiers nécessaires pour un retour à la normale, en juin ».

[caption id="attachment_122298" align="alignright" width="199"] Gilles Doyhamboure - Photo : Eric Traversié[/caption]

L’impact de la pandémie de covid-19 sur la consommation de gaz a été lourd avec une baisse globale de 25%. « Le premier secteur touché, début mars, a été celui des industries liées au bâtiment et travaux publics (fabrication de matériaux, notamment). Le choc a été brutal : -91%. Heureusement, la reprise a pu se faire dès les premiers jours d’avril. Avec une chute de 60%, les industriels du papier et de la cellulose ont été fortement impactés. Mais, là aussi le redémarrage est en cours. Enfin, parmi les autres domaines les plus atteints : la chimie (-40%) qui ne s’est jamais totalement arrêtée, et la verrerie (-25%) qui ne pouvait se permettre de stopper des procédés de fabrication très compliqués » précise Gilles Doyhamboure, directeur Commerce et Régulation.

La baisse a été moindre sur le réseau de distribution, tandis que le transit vers l’Espagne à été légèrement plus faible, mais pour d’autres raisons : les bas prix sur le gaz naturel liquéfié (GNL) ont ralenti la demande en gaz naturel. Quant à l’activité de stockage, elle a enregistré une forte hausse.

Le gaz accélérateur d’avenir…

« La crise sanitaire a fait prendre conscience du déploiement possible de risques exponentiels dans un temps court. Les problématiques écologiques pourraient relever du même type de phénomène » alerte Dominique Mockly.

Cette situation exceptionnelle n’empêche pas Teréga de se positionner comme fer de lance de la transition énergétique dans le cadre de son plan IMPACTS 2025, « avec comme maîtres mots : proximité, ouverture, efficacité et solidarité vis-à-vis de parties prenantes qui pourraient en avoir besoin suite à la crise actuelle du covid-19 ».

Convaincue du potentiel des énergies renouvelables comme maillon essentiel d’un futur mix gazier, l’entreprise béarnaise poursuit l’adaptation du réseau et les contrats de raccordement biométhane ont continué à être signés.

En Occitanie, Teréga participe à la plateforme de tests d’équipements SOLIDIA, en collaboration avec l’INSA Toulouse : un outil unique permettant de procéder à des essais de technologies innovantes liées aux gaz à échelle pré-industrielle. Partenaire du projet Jupiter 1000, l’entreprise accompagne la mise en œuvre du premier démonstrateur « Power-to-Gas » en France, implanté à Fos-sur-Mer.

Le télétravail dans une autre dimension…

[caption id="attachment_122300" align="alignleft" width="300"] Valérie Le Gars[/caption]

Depuis le début du confinement, les collaborateurs qui ne sont pas mobilisés sur le terrain pour la gestion du réseau, travaillent depuis chez eux pour assurer les tâches administratives, les relations avec le régulateur et les clients, etc.

« Nous n’avons pas eu recours au chômage partiel et nous en avons profité pour tester de nouvelles pratiques comme le télétravail, grâce à des outils informatiques très adaptés. L’enjeu majeur était de réussir à aménager les rôles de chacun entre le terrain et le travail à domicile, avec une grande flexibilité » souligne Valérie Le Gars. La directrice des Ressources Humaines était en première ligne : « Nous avons pu profiter du fait que tous les outils digitaux étaient prêts, avec une bonne approche collaborative, et nous nous sommes aussi appuyés sur l’expérience de notre Workplace (notre réseau social interne). Cette période a accéléré la prise de conscience de l’intérêt de tels outils ».

Pour donner une dimension humaine forte à ce mode de travail, Teréga a développé sa collaboration avec l’Elan Béarnais « grâce à un programme très novateur, Capital Forme, accompagnant la charge mentale et favorisant le lien social. Nous avons également intégré l’ergonomie sur le poste de travail, ainsi que l’environnement familial » se félicite Valérie Le Gars, l’un des piliers de l’entreprise.

La démarche a été complétée avec la plateforme Move Your Buddy pour proposer des exercices physiques à distance, ainsi qu’avec le développement de modules vidéo. Il faut dire que la qualité de vie au travail fait partie de l’ADN du Teréga. « Avant la crise sanitaire, une trentaine de volontaires participait à ce mode de fonctionnement. Depuis, tout le monde s’y est mis. Ce qui nous permet de préparer un accord sur le télétravail, avec une réflexion très intéressante tournée vers le futur et portant sur la flexibilité, l’aménagement des locaux, etc. » insiste la directrice des Ressources Humaines.

Moteur d’innovation et de solidarité…

« Bien entendu, notre priorité est de faire redémarrer tous nos chantiers et de faire avancer les projets dans le cadre de la démarche Territoires d’industrie. Nous sommes, plus que jamais, à l’écoute des besoins des industriels et de nos clients pour adapter les développements du réseau » ajoute Dominique Mockly.

Ce qui n’empêche pas l’entreprise de poursuivre son implication territoriale. « Par exemple, nous mettons en route un fonds de dotation pour soutenir des initiatives locales. Il sera opérationnel en juin. Nos efforts portent aussi sur le digital, un vecteur indispensable pour l’attractivité des territoires. C’est ainsi que nous avons lancé la Teréga Cloud Academy : une formation inédite aux nouveaux métiers du cloud, en collaboration avec le Cesi. Depuis le mois d’octobre dernier, Teréga forme cinq jeunes au DevSecOps, alliant développement, sécurité et opérations. Enfin, nous restons partenaires des clubs sportifs pour les aider à traverser cette période délicate » souligne le président et directeur général.

Une solide année 2019…

Teréga, qui vient de tenir son Assemblée générale, a annoncé une croissance de 5% de son chiffre d’affaires qui lui permet de franchir la barre des 500 millions d’euros en 2019, en ligne avec ses objectifs.

« Le 1er novembre 2018, le marché français du gaz naturel a été modifié en profondeur. Avec la création de la Trading Region France (TRF), Teréga intervient désormais dans une zone de marché unique, interconnectée, plus attractive et plus compétitive. Cela s’est traduit par une augmentation de 27% des flux de gaz qui ont transité sur le réseau de Teréga en 2019 ».

« L’activité transport affiche une croissance de 5% soit un chiffre d’affaires de 339 millions d’euros, grâce à l’augmentation du revenu autorisé du fait des investissements mis en service et à la hausse des souscriptions de capacité, notamment au point d'interface avec l’Espagne. L’activité stockage est en hausse de 4,5% avec un chiffre d’affaires de 161 millions d’euros. Des résultats en hausse due à l'augmentation du revenu autorisé du fait des investissements mis en service.

« En 2019, Teréga a investi 145 millions d’euros sur des projets de modernisation, de sécurité et de maintien des infrastructures : 101 millions d’euros pour l’activité transport principalement constitués d’investissements de développement, avec notamment un gazoduc inauguré en juillet 2019 à Rion-des-Landes (40). D’utilité publique, ce projet de construction et d’exploitation d’une canalisation entre les communes de Rion-des-Landes et Castets sécurise l’approvisionnement local, renforce le maillage du réseau régional d’acheminement de gaz et vise à préparer l’injection de gaz vert ; et 44 millions d’euros pour l’activité stockage qui ont permis de sécuriser l'approvisionnement, de renforcer la fiabilité des installations, de maintenir la performance des capacités d’injection et de soutirage des stockages pour mieux répondre à la demande des clients.  En 2019, Teréga a mené une campagne d’optimisation des équipements de ses plateformes de stockage souterrain de Lussagnet (40) et d’Izaute (32), avec le forage de deux puits complémentaires ».

« 2019 a été une année structurante pour la politique énergétique française marquée par l’évolution de la réglementation tarifaire par la CRE pour le transport et le stockage de gaz pour la période 2020-2023 et par l’annonce de l’adoption de la « Loi Énergie et Climat » fixant l’objectif d’une neutralité carbone pour 2050, en totale cohérence avec les ambitions de l’entreprise. Par ailleurs, soucieux de promouvoir une culture de l’excellence et de maximiser son efficience globale, Teréga poursuit dans le cadre de son programme Business Excellence le mouvement engagé depuis 2018 à savoir, la transformation de ses pratiques professionnelles et la montée en compétence des collaborateurs ».

« 2020 sera aussi l’année de la neutralité carbone pour Teréga. Un engagement pris en 2016 au travers de son programme BE POSITIF, qui marque la volonté de l’entreprise de devenir un acteur exemplaire sur le plan environnemental, tout en déployant une politique volontariste de réduction et de compensation de l’empreinte de ses activités. Une exigence en parfaite cohérence avec l’ambition de l’entreprise d’accompagner la transition de l’économie française vers la neutralité carbone à l’horizon 2050 ».

Informations sur terega.fr

Commentaires


Réagissez à cet article

Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire

À lire aussi