L’an dernier, la marbrerie Retegui fêtait sa huitième décennie d’existence. Lancée en 1939 par Laurent Bergez, repreneur d’un fonds des Pompes funèbres générales, l’activité est passée à sa fille Francette et à son gendre Étienne Retegui en 1973, puis en 1999 à Claude, fils de ce dernier et ingénieur en génie civil.
Cette marbrerie, aujourd’hui installée sur la zone de Jalday, opère donc depuis 3 générations. Elle emploie une quinzaine d’ingénieurs et de compagnons marbriers, pour un chiffre d’affaires d’environ 1,4 million d’euros. Retegui ne réalise plus aujourd’hui qu’un quart de ces recettes dans le funéraire, puisant le reste de ses revenus dans l’aménagement, la décoration et le mobilier.
Bien sûr, la récente crise sanitaire n’a pas été sans effet sur l’activité. La boutique funéraire, le fleuriste et le showroom de l’entreprise n’ont pu rouvrir au public que ce lundi 11 mai. Mais le travail n’a jamais complètement cessé du côté de Saint-Jean-de-Luz : « Nous avons continué à deux ou 3 en mars, puis à 4 en avril. Les chantiers avaient fermé, mais nous avions encore des réalisations sur mesure à livrer à certains clients. Nous avons récupéré quasiment tout le monde depuis une semaine, et tous nos clients pourront au final être livrés sans trop de retard », explique Claude Retegui, qui note que le prêt garanti par l’État « a fait du bien » et que la période « a été un peu moins mauvaise que ce qu’on aurait pu penser ».
Du mobilier design et durable…
L’emploi n’est pas menacé non plus : « Nous avons embauché deux personnes avant le confinement et comptons bien les garder ». Le carnet de commandes est plutôt bien rempli jusqu’à cet été, et l’entreprise devrait pouvoir compter sur le retard de certains chantiers pour rebondir en septembre.
Au-delà, la visibilité reste encore limitée. La bonne continuité de l’activité dépendra grandement du contexte économique global. On pense au tourisme, à l’hôtellerie, à la restauration et aux entreprises en général, qui forment une bonne partie de la clientèle, tandis que l’optimisme des particuliers comptera aussi pour beaucoup dans les futurs projets de décoration menés à bien par Retegui.
Prudente, l’entreprise reste néanmoins confiante. Elle espère que dans les mois à venir, la clientèle sera plus sensible au fait d’acheter localement et d’investir dans des matériaux solides et des produits pérennes. Claude Retegui nous rappelle d’ailleurs que l’entreprise privilégie de plus en plus des matériaux naturels et locaux comme la pierre des Pyrénées ou de la Rhune.
Les bons résultats de l’entreprise ces dernières années sont notamment liés à son arrivée sur le segment du mobilier design. Positionné sur les marchés de la déco, des plans de travail et des salles de bains dès les années 80, Retegui s’est adjoint les services du designer Jean-Louis Iratzoki en 2014 et a développé une nouvelle gamme comprenant tables, tables basses, tables de bistro, étagères, plats, patères, miroirs, horloges et objets divers en marbre. Pour cela, elle s’est appuyée sur son département « 3D Technology », sur l’industrialisation et mécanisation de sa production ainsi que sur sa solide expérience du B2B.
De nombreux projets sur mesure…
Car avant cela, l’atelier luzien avait par exemple déjà œuvré pour le compte d’Airbus et des Yachts Couach, leur fournissant respectivement vasques et revêtements haute qualité en respectant d’exigeants cahiers des charges. Retegui a aussi participé au projet Symbioz de Renault en fournissant des éléments de mobilier. La société aide des marques comme Mugler ou Dior à aménager leurs points de vente et travaille des pièces sur mesure pour des designers réputés comme Martin Szekely. Elle a de même fourni le comptoir et les tables du restaurant parisien d’Hélène Darroze. Plus récemment, Retegui s’est même mis aux lames de parquet.
Aujourd’hui, ce qui séduit la clientèle, c’est que l’entreprise est en mesure de contourner les 3 grands inconvénients du marbre que sont le poids, le prix et la fragilité : « Retegui a développé des techniques permettant d’alléger considérablement la pierre tout en lui garantissant une grande solidité. Ces techniques, alliant le marbre à des matériaux composites, sont diverses : collages complexes, usinages avec commande numérique, assemblages avec nids d’abeilles en aluminium et combinaisons avec fibre de verre ou de carbone ».
La prochaine innovation prévue était une table en béton fibré haute performance, matériau développé avec le concours de l’INSA Toulouse et du spécialiste des travaux de maçonnerie BAM, également installé zone de Jalday.
Plus d’informations sur le site internet – cliquez ici
Pour lire notre précédent article, cliquez ici
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire