Depuis sa création en 1968 par Antoine Parera, l’entreprise du même nom, experte en cartographie et en relevés 3D de réseaux de toutes natures (gaz, électricité, télécoms, etc.), a fait un sacré bout de chemin. Et ces dernières années, elle a même eu tendance à accélérer le mouvement.
Après être passé entre les mains de plusieurs sociétés d’horizons divers, le groupe de L’Isle-Jourdain a finalement été repris en 2015 par Jacques Cettolo (déjà dans la maison depuis 2004), sous l’impulsion duquel le chiffre d’affaires a doublé en seulement 4 ans, atteignant 33 millions d’euros l’an dernier. Aujourd’hui, l’entreprise compte 650 salariés, dont 500 en France, et travaille pour des grands comptes comme Total, SNCF, Orange ou Engie.
Ses bons résultats sont le fruit de l’habile politique de diversification de l’activité menée depuis 5 ans. Positionnée depuis un demi-siècle sur la cartographie, en amont de la chaîne de valeur de la gestion des réseaux, elle a récemment a su étendre son champ d’action vers l’aval et à l’international, d’une part en créant des filiales spécialisées comme Parera Services (installation et maintenance) ou Parera Formation/Conseil, et d’autre part à travers des acquisitions stratégiques comme celles d’ILS à Madagascar en 2016, puis de Géotech (systèmes d’information géographiques et techniques) à Garches et de Scide (topographie et ingénierie des infrastructures) à Troyes en 2017. Depuis 2018, l’entreprise est également établie à Abidjan, où elle opère pour Setel-Ci, la société d’électricité et des télécoms de Côte d’Ivoire.
Reprise timide mais pas de menace à court terme…
Ces derniers mois, l’entreprise a été fortement perturbée par la crise sanitaire et le confinement, avec 400 de ces 500 salariés français placés en chômage partiel et 5,6 millions d’euros de chiffre d’affaires perdu par rapport à l’an dernier. Les autres salariés, dessinateurs ou personnel des fonctions support, ont travaillé de chez eux. Tout le monde a pu être payé à 100%.
« Avec le confinement, notre marge est négative d’un million d’euros sur deux mois », précise Jacques Cettolo. « Après la reprise a été assez timide. Les mois de mai ne sont jamais très bons pour nous, mais celui-ci a été catastrophique », ajoute-t-il. En outre, une vingtaine de salariés de Parera n’ont pas pu reprendre immédiatement et ont dû rester plus longtemps au chômage partiel, essentiellement pour des raisons pratiques (garde d’enfants, etc.).
On notera qu’un accord « historique » a été conclu avec le CSE de l’entreprise autour d’un contrat de performance : « Nous allons passer à 39 heures de travail hebdomadaire, payées 37, du 1er juillet au 31 décembre. Cela devrait nous permettre de tasser un peu les frais généraux », commente le dirigeant. Un sacrifice consenti par des salariés d’autant plus engagés qu’ils bénéficient d’un plan d’intéressement, dispositif dont on peut ainsi mesurer l’utilité en pareilles circonstances.
Outre ces mesures énergiques, l’entreprise a obtenu un prêt garanti pour 15% de son chiffre d’affaires, soit 5,5 millions d’euros. « Nous devrions pouvoir le rembourser au bout d’un an », précise Jacques Cettolo, qui souligne que le dispositif d’aides de l’État a bien fonctionné.
Le dirigeant reste au final prudent, mais relativement confiant : « Les opérateurs réseau comme Orange ou Enedis continueront d’investir. Sur 2020, leurs budgets sont à peu prèsmaintenus. Il faudra voir si ceux-ci diminuent ou non l’an prochain, mais les acteurs du secteur ne peuvent évidemment pas se permettre d’arrêter d’investir dans leurs réseaux », expose-t-il.
Les investissements et la stratégie maintenus…
Le groupe Parera lui-même ne remettra pas en question ses projets d’investissement en matériel et en R&D. Il reste également ouvert aux opportunités de croissance externe. Seul le réaménagement de son plateau de L’Isle-Jourdain, au départ prévu cette année, sera reporté en 2021, si tout va bien. Au final, on peut donc dire que l’entreprise a plutôt bien limité la casse.
Pour finir, on peut ajouter deux mots de la situation à Madagascar, où Parera compte 100 salariés, une vingtaine opérant dans l’ingénierie en lien avec le territoire et l’océan indien, et les autres pour les opérations de numérisation des données du groupe en général. « Ce travail déporté nous permet de rester compétitifs, alors que dans notre secteur, la part du travail de terrain tend à diminuer grâce aux nouveaux outils de scan, tandis que celle de l’exploitation des données et du travail de bureau a tendance à croître », détaille Jacques Cettolo.
L’île africaine, moins touchée par le coronavirus, a cependant organisé un confinement, mais sans l’équivalent des aides mises en place en France. Localement, Parera a intégralement payé ses salariés, qui bénéficient d’un système social avec cotisations retraite et prestations médicales.
C’est donc encore une belle entreprise d’ici, leader dans son domaine, qui semble avoir tenu le choc ces dernières semaines. Après plus d’un demi-siècle d’existence, Parera garde toujours le cap, et on espère bien que ça va durer.
Informations sur le site parera.fr
Notre article d’avril sur Parera – cliquez ici
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