On vous a déjà parlé de l’entreprise M2i Life Sciences, dont le siège est en région parisienne mais dont le laboratoire de R&D en biocontrôle est installé sur Lacq depuis 5 ans. Celui-ci emploie une trentaine de personnes et développe des solutions alternatives aux produits phytosanitaires conventionnels.
L’entreprise de 170 salariés est parvenue l’an dernier à lever 60 millions d’euros pour poursuivre un développement qui doit notamment passer par l’enrichissement de sa gamme de produits de biocontrôle. Au-delà de principes actifs divers, M2i reproduit en effet, à l’échelle moléculaire et sous forme de gel, les phéromones émises par différents types d’insectes, afin de protéger cultures, parcs et jardins. Ces phéromones peuvent être placées dans des pièges pour attirer les mâles d’espèces nuisibles, ou bien dispersées sur le terrain pour perturber la recherche de femelles. Ce marché du biocontrôle pèserait aujourd’hui 3 milliards d’euros et progresse de 30% par an.
Un essai grandeur nature…
On savait déjà que la société souhaitait lancer une nouvelle activité basée sur un procédé breveté d’encapsulation de phéromones, et en parallèle s’étendre à Lacq en occupant une partie des 2.700 m2 de nouveaux bâtiments qui seront construits sur Chemparc d’ici 2022, à l’initiative de la CCLO (communauté de communes Lacq-Orthez) et de la Région. La société espère à terme produire 500 tonnes de capsules chaque année, et commencer dès le second semestre 2020, vraisemblablement via ses implantations des Bouches-du-Rhône et du Lot.
Château - Photo Fondation Lebrel Blanco
Parmi ses produits-phares, M2i écoule chaque année 900.000 sachets de produit contre la pyrale, espèce ravageuse de papillon. On a appris ces jours-ci que l’entreprise avait déjà testé sa solution au Château de Lacq des Lestapis (à ne pas confondre avec ses voisins de Mont, l’ancien château d’Elf, et d’Audéjos), dont la propriétaire fait la guerre à la pyrale du buis depuis son apparition.
Cette espèce invasive de lépidoptère, arrivée en Europe dans les années 2000, s’attaque aux vieux buis de nombreuses propriétés, dont ceux du château de Wanda de Lestapis (qui en met une dépendance en location de courte durée). La chenille se nourrit des feuilles et de l’écorce, avant de se muer en papillon, accentuant en milieu naturel le risque d’incendie.
En entendant parler de M2i, la propriétaire et voisine aurait pris contact avec l’entreprise il y a deux ans. Jusque-là, elle traitait ses buis au bacille de Thuringe, solution biologique classique contre la pyrale et diverses larves. Le terrain de jeu a apparemment intéressé la société, qui est venue prêter main forte à Mme de Lestapis, et qui au bout d’un an serait parvenue à des résultats probants en leurrant les papillons mâles, dès lors dans l’incapacité de se reproduire.
Ou comment la science du biocontrôle peut créer des relations de bon voisinage…
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