L’entreprise Lidea hérite de plus de 80 années d’expertises et d’expériences et se donne ainsi les moyens de devenir le meilleur partenaire en semences multiespèces pour les agriculteurs et les distributeurs à la recherche de collaboration fiable. Lidea est un acteur clé du secteur semencier, intervenant sur l'ensemble de la chaîne de valeur depuis la recherche, la production jusqu'à la commercialisation. Avec ses 2 000 collaborateurs en France et à l’international, l’entreprise travaille sur le maïs, le tournesol, le soja, le sorgho, le colza, les fourragères, les céréales à paille, les légumes secs et les couverts végétaux.
Votre parcours ?
Pauline Rahobisoa – Je suis ingénieure chimiste, avec une spécialisation en Qualité, Sécurité, Environnement. C’est mon fil conducteur professionnel. J’ai commencé dans les domaines de la pharmacie puis de l’électro-métallurgie, avant d’arriver dans le groupe Euralis en 2017 comme responsable QSE, dans l’usine de semences commerciales à Lescar. Le fait d’appréhender une telle fonction à travers des domaines complètement différents est particulièrement intéressant. Les semences ont été une découverte pour moi. En 2019, j’ai pris le poste de coordination Hygiène, Sécurité, Environnement. Cela en transverse, à la fois sur la partie France et à l’international. Avec comme mission de développer et déployer les politiques autour de ces 3 piliers, en m’appuyant sur les responsables HSE dans les différents pays.
Et avec Lidea ?
P. R. – J’ai rejoint Lidea à sa création en 2020. J’ai gardé globalement les mêmes missions. Certaines sont spécifiques à cette entreprise, d’autres sont transverses avec le groupe Euralis, autour de l’éthique, de l’énergie et de la RSE (responsabilité sociétale et environnementale). J’ai ainsi eu l’occasion de participer à la réflexion pour définir les grands enjeux pour l’avenir, avec la direction RSE du groupe, puis pour préciser comment on peut les décliner efficacement dans les différentes activités. En plus d’un rôle de coordination pour les différentes actions à mener chez Lidea, je récolte des informations qui servent aussi à réaliser la déclaration annuelle de performance extra financière. D’une part, on recense les actions menées en lien avec la RSE, d’autre part, on établit des indicateurs nécessaires pour alimenter cette déclaration au niveau du Groupe.
Les enjeux principaux ?
P. R. – Parmi les enjeux définis par le Groupe, il y en a deux dans lesquels Lidea se retrouve complètement en raison même de ses missions. D’abord, la contribution à la souveraineté alimentaire et le fait de proposer à nos clients des produits et des solutions sains, sûrs et durables. Deuxième priorité, gérer les ressources pour une agriculture et une industrie durables. Répondre à ces enjeux passe d’abord par l’innovation et le travail de recherche pour proposer des semences qui vont être riches en protéines ; on s’inscrit ainsi dans le plan protéines de France Relance pour le soja, le colza et les légumineuses. Lidea cherche à avoir des semences plus productives, mais aussi plus économes en intrants, afin de limiter les apports de produits phytosanitaires. Il s’agit également de proposer des semences qui sont plus résistantes au stress hydrique et aux maladies, pour faire face au changement climatique. Nous devons, en permanence, avoir le souci de chercher le bon équilibre entre la performance pour les agriculteurs et des semences durables qui s’adaptent au changement climatique.
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Comme cela se concrétise-t-il sur le terrain ?
P. R. – Nous avons développé deux solutions en associant des semences différentes. Ainsi, le Pack Protect combine deux variétés de colza pour un même semis, dont l’une est précoce. Elle fleurit avec 7 à 10 jours d’avance sur l’autre et va attirer les insectes (les méligèthes) vers les bourgeons et les piéger. Du coup, l’autre variété pour la culture de rente n’est pas embêtée. Les avantages sont multiples : on limite le besoin de produits phytosanitaires, on renforce la production de la plante de rente en laissant la place pour les pollinisateurs qui vont améliorer son rendement.
D’autres innovations ?
P. R. – Avec le Pack Symbio, nous associons le colza avec d’autres espèces, en proposant un mélange prêt à l’emploi. Cela a un effet perturbateur pour les ravageurs, tandis que les plantes « compagnes » qui sont mises avec le colza vont apporter de l’azote dans le sol. On génère une concurrence sur les parcelles limitant les adventices, ces mauvaises herbes qui poussent en même temps. Là aussi, cela permet de limiter les phytosanitaires, d’obtenir un meilleur rendement pour le colza, et de protéger l’utilisateur qui a besoin de moins de produits. On travaille également sur des bio stimulants, directement sur les semences, pour booster le développement de la plante au moment où elle sort du sol. Ça la rend moins sensible aux attaques d’insectes, et le fait de passer cette étape plus facilement, sécurise le potentiel de la plante. Par ailleurs, nous avons aussi un portefeuille de semences bio, développé depuis 15 ans, avec maintenant 65 variétés dont 9 espèces de plein champ.
La palette de compétences est large…
P. R. – Oui. Nous proposons, par exemple, un outil d’aide à la prise de décision pour le maïs, baptisé Top semis. On apporte des conseils à l’agriculteur sur le bon moment pour planter. Des informations sont disponibles en fonction de la localisation des parcelles, de la température, de l’humidité du sol, des précipitations à venir, des risques de gel… L’objectif est de permettre de trouver la bonne fenêtre de tir pour les semis afin d’optimiser le démarrage de la plante. Nous travaillons également sur les couverts végétaux, entre deux cultures de rente. Ces intercultures vont protéger le sol, en le couvrant, en luttant contre l’érosion et le tassement. Cela permet, en plus, de capter des éléments fertilisants qu’il y a dans le sol, et du coup de bien préparer le terrain pour la culture qui arrivera après. Cela limitera l’apport d’intrants avec un sol déjà riche en nutriments. Pour le maïs, le fait de mettre un couvert végétal avant de planter, va permettre de réduire l’apport azoté de 20 à 30%. Ce couvert végétal va aussi capter du CO2 dans l’air.
Et encore ?
P. R. – On peut citer une innovation concernant des semences de tournesol résistantes au mildiou : le mildiou master. Ces semences ont en elles cette résistance qui, là aussi, permet de réduire les phytosanitaires. Lidea a mis au point des maïs labellisés « cactus », car nécessitant moins d’eau.
Au-delà des semences, quelles actions RSE ?
P. R. – Nous participons aux réflexions concernant la sobriété énergétique, en lien avec le Groupe, particulièrement sur les outils de production. On a mené récemment une campagne de sensibilisation auprès des collaborateurs, pour renforcer la prise de conscience des écogestes nécessaires, réalisables par chacun. On travaille également sur les projets en lien avec les énergies renouvelables et la décarbonation du site de Lescar.
Lire l’article - Euralis en action pour maîtriser et optimiser les énergies
Et sur le plan santé et sécurité au travail ?
P. R. – Nous avons une très forte politique à ce niveau qu’on appelle Safety First, qui s’applique en France et à l’international. Elle s’appuie sur 10 règles d’or, établies depuis quelques années. Ce sont les règles de sécurité à respecter quel que soit le métier. Ces règles sont basiques, mais elles permettent de servir de référence et d’avoir un socle commun. A partir de là, on fait régulièrement des formations santé et sécurité au travail pour l’ensemble des collaborateurs. Nous préparons, pour fin mai, avant le démarrage de la saison, une semaine de la sécurité qui se déroule sur les différents sites, avec de nombreuses animations. Nous choisissons des formations qui touchent à la fois le travail, mais aussi qui peuvent être utiles dans la vie de tous les jours : manipulation des extincteurs, les gestes qui sauvent, le risque routier, l’écoconduite… Ces initiatives se dérouleront toute la semaine sur site avec des exercices pratiques et des quizz ludiques. Nous publierons également des vidéos de témoignages de collaborateurs qui donneront leur vision de la politique de santé et sécurité, en soulignant ce que cela a changé au travail et à la maison.
Lidea en chiffres
2000 salariés, dont 50% en France.
8 usines de production : 4 en France, 1 en Espagne, 1 en Russie, 1 en Ukraine et 1 en Roumanie.
19 stations de recherche en Europe et Amérique du Sud.
395 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Commercialisation dans 55 pays.58 800 hectares de production dans 9 pays, dont 26.000 en France.
Plus de 36 millions d'euros investis dans la recherche et le développement industriel.
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