D’après l’enquête réalisée auprès de 4.059 entreprises de Nouvelle-Aquitaine, dont 218 du Pays Basque, « la situation a été globalement positive sur le second semestre 2022 : près de 80% des dirigeants notent une amélioration ou une stabilité de leur chiffre d’affaires. Cependant, le contexte inflationniste et la crise énergétique ont alourdi les charges et les entreprises doivent composer avec des marges plus faibles, ce qui détériore la trésorerie ».
Les évolutions sont, bien entendu, différentes d’un secteur à l’autre, comme on peut le constater dans ce baromètre très complet – Tous les détails en cliquant ici.
De son côté, Marie-Anne Kozlowski, directrice de l’antenne économique de la Banque de France de Bayonne, a donné sa vision de l’économie au niveau national et régional.
6.200 emplois disponibles au Pays Basque…
Pour André Garreta, deux tendances sont importantes à retenir. D’abord, « le taux de chômage qui se situe à un niveau historiquement bas sur la zone d’emploi de Bayonne : 6,1% au 3ème trimestre 2022, en dessous des niveaux régionaux et nationaux. Ensuite, contrairement à l’année précédente, des créations d’entreprises qui marquent le pas en 2022 avec un recul de -8%, tandis que les disparitions d’entreprises continuent à augmenter significativement (+75%) ».
Pour rappel, depuis novembre 2021, la CCI Bayonne Pays Basque avec les autres chambres consulaires et plusieurs partenaires, a développé un dispositif inédit avec la plateforme Emploi Pays Basque, afin de mettre en relation les besoins et les talents. Actuellement, plus de 6.200 offres d’emploi sont disponibles dans les différents secteurs, dont 47% en CDI.
Concernant les difficultés de recrutement, le président de la CCI a souhaité une sérieuse remise à plat, considérant qu’il n’est pas normal d’avoir autant d’emplois qui ne trouvent pas preneur. D’autant plus que les chefs d’entreprise ont fait de nombreux efforts pour rendre ces postes plus attractifs. Résultat de cette situation paradoxale, des entreprises sont obligés de brider leur activité et de refuser des commandes. Illustration frappante, cet été des restaurants ont été contraints de fermer certains jours à midi ou le soir, voire une journée par semaine, faute de personnel. « Il faut sérieusement corriger le tir » a insisté André Garreta.
Parallèlement, le climat social inquiète. Les élus de la CCI ont exprimé le souhait que le gouvernement et les syndicats rouvrent le dialogue pour éviter le blocage du pays. « Ce n’est pas le moment ! Les chefs d’entreprises ne peuvent pas subir une crise supplémentaire ».
Il faut dire qui, si les entrepreneurs ont remarquablement su s’adapter pour traverser de nombreuses et brutales tempêtes ces dernières années, nombre d’entre-eux commencent à être fatigués pas ces remises en question permanentes.
« Le contexte économique lié à l’inflation grandissante, à la crise énergétique et à la poursuite du conflit international amène les entreprises à douter de la situation économique, même si le taux de confiance gagne 6 points (36%) par rapport au
semestre dernier. La même évolution se constate sur la confiance envers leur
propre activité puisque 78% des dirigeants restent confiants pour leur entreprise (contre 74% à la fin du 1er semestre) ; c’est le ratio le plus élevé de Nouvelle Aquitaine ».
Demain se prépare maintenant…
Au Pays Basque, l’activité transfrontalière apporte une ouverture intéressante à tous les niveaux, avec des marchés à conquérir, des fournisseurs potentiels à proximité, des partenariats possibles, etc. Le développement de la Chambre de commerce transfrontalière, Bihartean, est un atout majeur, et la création de 3 clusters avec le Guipuzcoa et la Navarre (et bientôt un quatrième) ouvre de nouveaux horizons avec notamment des projets liés à l’intelligence artificielle et le métaverse.
« Demain doit se préparer maintenant. En se donnant une forte capacité à imaginer, mais également en accélérant les temps d’adaptation » insiste André Garreta. La CCI veut aussi jouer un rôle moteur dans l’anticipation, dans les différentes transitions, ainsi que dans l’économie circulaire ou encore dans la proximité. « La formation sera capitale, quand on sait que dans 10 ans, 50% des métiers actuels n’existeront plus et seront remplacés par d’autres compétences ».
L’innovation et la recherche sont clairement les deux fers de lance de la stratégie de la CCI Bayonne Pays Basque. Pour cela, elle peut s’appuyer sur une école de haut niveau comme l’Estia, mais aussi sur des écosystèmes particulièrement en pointe comme Compositadour et Addimadour (composites, robotique, fabrication additive), Energea (stockage d’énergies) et le Cetia (démantèlement des textiles et chaussures pour accélérer leur recyclage).
L’accompagnement énergie
André Garetta a profité de la présentation de ce baromètre pour inciter les chefs d’entreprise à mieux utiliser les aides disponibles pour compenser la flambée des prix de l’énergie. La CCI a mis en place un accompagnement pour mieux connaître les possibilités et accomplir les formalités pour en bénéficier. Un numéro de téléphone gratuit a été mis en place pour faciliter le contact : 0805 484 484
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