Tout récemment, Boostec a fêté sa vingtième année par des portes ouvertes et par une petite visite officielle de son usine de Bazet, en présence de clients, de partenaires, de la députée Jeanine Dubié et du maire de Tarbes Gérard Trémège.
Dans cette usine pas comme les autres, on fabrique principalement des miroirs destinés au secteur aérospatial, à partir de carbure de silicium et selon un procédé appelé frittage, lequel consiste à chauffer cette matière première poudreuse pour en souder les grains. Un procédé qu’on connaît surtout dans le petit monde de la poterie. L’entreprise obtient ainsi des pièces en céramique rigide, qui présentent les deux grands avantages de la légèreté et de la résistance aux écarts de températures.
Ces miroirs sont donc particulièrement adaptés au contexte des missions spatiales. Boostec a par exemple été très impliqué dans la fabrication du système d’imagerie optique embarqué sur la fameuse sonde Rosetta. Dernièrement, on a appris que la PME participerait à l’aventure du télescope géant E-ELT de l’Observatoire Européen Austral (ESO) : elle en livrera le miroir elliptique de 2,7m de diamètre, ainsi qu’une structure rigide (voir notre récent article). Ses produits innovants équiperaient déjà 19 télescopes de dernière génération conçus par Airbus Defence and Space.
Nouveau plan d’investissement sur 3 ans…
L’entreprise vient d’en terminer avec un plan d’investissement 2015-2018 de 6 millions d’euros. Elle s’est dotée d’une extension de sa zone de frittage et d’un grand four, d’une unité de polissage, d’une machine d’usinage et d’une paire de rectifieuses. Objectif : poursuivre le processus de diversification de la société et répondre encore mieux aux besoins des industries des semi-conducteurs, de la chimie ou des procédés laser.
Dans le cadre d’un partenariat avec l’expert américain en sciences des matériaux Corning, elle fabrique par exemple des composants pour réacteurs à flux continus. Elle intervient aussi dans la fabrication d’échangeurs de chaleur.
Cette stratégie semble payante puisque les effectifs et le chiffre d’affaires de Boostec ont tous deux triplé en 5 ans, atteignant respectivement 96 salariés (ils n’étaient encore que 30 il y a 5 ans) et 13,1 millions d’euros. Pour accompagner sa croissance, la société peut compter sur la force de frappe de sa maison-mère Mersen, qui compte près de 7.000 collaborateurs dans 35 pays, pour un chiffre d’affaires de 879 millions d’euros. De quoi soutenir des ambitions, que ce soit sur Terre ou dans l’espace…
Un nouveau plan d’investissement de 3 millions sur 3 ans (2019-2021) devrait maintenant permettre à Boostec de doubler la taille de son atelier de polissage. Le marché du polissage de petits miroirs plans croîtrait en effet de 20 à 30% par an.
Le spatial représenterait toujours autour de 60% du chiffre d’affaires de Boostec, qui vient de livrer plusieurs miroirs destinés au télescope européen d’astrophysique Euclid. La PME travaille actuellement sur le télescope MicroCarb du Cnes (qui servira à la cartographie des puits de CO2), ainsi que sur IASI-NG, instrument embarqué du satellite météo européen MetOp (qui analysera l’atmosphère terrestre). Ces deux derniers projets devraient voir le jour en 2021.
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