Si l’importance de l’économie du surf et des sports de glisse dans le paysage régional reste difficile à évaluer avec la meilleure précision (les dernières enquêtes commencent à dater), quelques chiffres permettent cependant de s’en faire une idée.
On sait d’une part que la FFS (Fédération Française de Surf) revendique 80 000 licenciés, chiffre en constante augmentation, estimant par ailleurs que 680 000 personnes pratiquent en France un sport de glisse, dont 70 % de surfeurs nécessairement tournés vers les grands « spots » aquitains.
Remise de prix à la soirée Waterman’s Ball de l’EuroSIMA, au casino d’Hossegor.
D’autre part, au chapitre de l’offre des entreprises, tout aussi localisée et en partie dépendante de la bonne santé du tourisme, l’association professionnelle EuroSIMA (déclinaison européenne de la SIMA américaine - Surf Industry Manufacturers Association), fédère depuis bientôt 20 ans les acteurs du secteur.
Elle vient d’organiser son « Surf Summit » et sa soirée annuelle, avec ses 180 adhérents (dont 58 prestataires de services et bon nombre de PME), qui à eux tous emploient 4 000 salariés et totalisent 1,7 milliard d’euros de revenus.
Même si ce chiffre d’affaires global n’a pas pu être actualisé depuis plusieurs années, l’association considère qu’il « est resté relativement stable, dans un contexte où la filière enregistre au niveau mondial une croissance de 2 à 4 %, notamment portée par la zone Asie », pour reprendre les termes de Franck Laporte-Fauret, directeur exécutif de l’EuroSIMA.
Une « stagnation » qui reste toutefois à nuancer, avec d’un côté des entreprises techniques et de services qui progressent rapidement, et de l’autre des acteurs historiques du textile qui ont connu des années difficiles.
Une filière structurée…
Car oui, les entreprises du secteur ont des profils extrêmement variés, allant du concepteur/fabricant de planches à la marque de vêtements en passant par les détaillants, les écoles de surf, les studios photo ou les designers indépendants, et parfois même assez atypiques, comme Ocean 52, fournisseur de boissons « issues des eaux profondes des océans », ou Activague, qui développe et commercialise un générateur de vagues pour plans d’eau naturels.
On assiste de plus à un mouvement sans précédent de création de microentreprises et de jeunes pousses du domaine high-tech/digital. Dans le textile également, sont apparues nombre de « marques communautaires » à fort ancrage territorial et dont le succès ne se dément pas.
Cette diversité n’empêche pas, depuis 2006 et le lancement d’un « cluster glisse » par l’EuroSIMA, une véritable structuration de la filière autour de dispositifs de promotion, de valorisation, de networking et d’accompagnement de projets innovants.
En partenariat avec ce cluster, Estia Entreprendre gère ainsi, depuis 2012, une pépinière d’entreprises à Anglet (Olatu Leku). La halle créative de Saint-Jean-de-Luz s’inscrira également dans cette démarche visant à favoriser l’entrepreneuriat dans les sports nautiques. Son lancement serait imminent.
Enfin, une autre pépinière devrait voir le jour dans le cadre du projet de requalification de la zone Pédebert de Soorts (porté par la Ville d’Hossegor, la Communauté de communes et le Conseil départemental). De nouvelles entreprises y investiront à terme 1 500 m2 de bâtiments.
Quant aux nombreuses autres initiatives du cluster, elles touchent à la formation, en particulier dispensée par le pôle dédié de Soustons, mais aussi aux achats groupés et au développement des études de marché.
On voit qu’aucun biais n’a été négligé dans cette stratégie de structuration. Pour l’EuroSIMA, le principal enjeu est maintenant « d’européaniser » son action et de fédérer toutes ces entreprises des « action sports » qui essaiment un peu partout sur le continent, à distance de l’épicentre économique du Pays Basque et des Landes.
Objectif 2024…
Les deux dernières semaines ont quoiqu’il en soit montré que le moral des acteurs de la glisse était au beau fixe. « L’état d’esprit est positif et même si le contexte ne permet plus les croissances à deux chiffres d’il y a vingt ans, les principaux industriels croient à une relance de la filière », résume Franck Laporte-Fauret.
Le succès des écoles de surf, qui font plus que le plein, le développement programmé de la pratique en bassin artificiel, le rayonnement croissant de cette vitrine qu’est le Quiksilver Pro sont autant de signaux encourageants.
Et puis les regards, bien sûr, sont désormais tournés vers le Japon, où le surf fera en 2020 son apparition en tant que discipline olympique et où l’on s’attend à d’importantes retombées, à tout le moins indirectes, en termes de démocratisation de sa pratique.
Plus loin, et alors que se dessine une candidature basco-landaise pour en accueillir les épreuves (si le surf demeure au programme), l’échéance 2024 est évidemment dans toutes les têtes. Et il s’agit déjà de préparer le terrain par une promotion active.
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