L’expert de la dépollution et de la valorisation des déchets Europlasma a annoncé mardi dernier avoir signé une promesse d’acquisition à 100% de la société Tarbes Industry, spécialisée dans le forgeage, le traitement thermique et l’usinage des métaux.
Cette PME de 25 salariés, installée sur le site tarbais de l’Arsenal, est désormais « la seule forge capable d’assurer la production de corps creux de grandes dimensions en France ». Elle a successivement été la propriété de Giat Industries (aujourd’hui Nexter), de Vallourec et d’Altifort. Ces derniers mois, les salariés s’inquiétaient plus que jamais pour leur avenir.
Tarbes Industry travaillait jusque-là exclusivement pour Nexter (leader de la défense terrestre et constructeur de chars et de blindés), dont une commande passée l’an dernier lui garantit deux années de travail et 4,6 millions d’euros de revenus. Avec ce rachat par Europlasma, la société tarbaise pourra même honorer « une commande ferme supplémentaire estimée à 8,8 millions d’euros sur les deux prochains exercices ».
L’acquisition s’inscrit dans le cadre du plan stratégique d’Europlasma, centré sur la dépollution, la décarbonation et la valorisation. En mars, Europlasma a signé un beau contrat de 4,5 millions d’euros sur 5 ans, portant sur la conversion de plusieurs dizaines de milliers de tonnes de déchets d’activités économiques.
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10 millions d’euros investis sur 4 ans…
Pour le groupe, qui est en train de redresser son site-clé de Morcenx, « l’acquisition de Tarbes Industry permettra d’intégrer l’ensemble de la chaîne de valeur relative à la torche à plasma et de valoriser les produits issus du traitement des déchets de l’industrie de l’aluminium ». Il s’agit en effet d’avoir le contrôle de l’usinage des pièces entrant dans la fabrication desdites torches à plasma, à la base de la technologie de vitrification des déchets d’amiante d’Europlasma.
« Cette activité pourrait accroître le chiffre d’affaires de Tarbes Industry de plusieurs millions d’euros par an et représenter une part majeure de la production à terme. À titre d’exemple, le four additionnel de l’usine de traitement des déchets d’amiante, Inertam, nécessite la fabrication de 4 torches à plasma, quand celui d’une usine de grande capacité (50.000 t/an) en requiert une quinzaine », expose l’entreprise. La demande serait là.
Avec Tarbes Industry pourrait également être lancée « une filière de production et de transformation en produits finis d’aluminium ou d’aluminium-composite moins carbonés à destination des secteurs de l’énergie, de l’automobile et de la défense ».
Pour mener à bien tous ces projets, Europlasma annonce un investissement de 10 millions d’euros sur 4 ans. Dès cette année, l’entreprise va travailler à l’optimisation de l’outil de production de Tarbes Industry, ainsi qu’à la relocalisation de l’activité d’usinage d’aluminium. Grâce à ces projets de diversification, les comptes de la société tarbaise pourraient retrouver l’équilibre en 2021.
L’acquisition de Tarbes Industry (pour 10 k€, indique Europlasma), qui devrait être entérinée avant l’été, s’accompagnera d’une augmentation de capital à hauteur de deux millions d’euros.
Jérôme Garnache-Creuillot, le PDG d’Europlasma, s’est félicité de cette opération : « La compétitivité de nos torches et notre positionnement concurrentiel seront renforcés à un moment où les industriels sont de plus en plus nombreux à envisager la torche à plasma comme une alternative décarbonée à la très haute température carbonée. Ainsi, notre projet satisfait pleinement à la feuille de route des partenaires engagés dans ce processus de cession qui vise une moindre sensibilité de Tarbes Industry aux activités défense », a-t-il indiqué.
Dans la foulée du rachat, les salariés de Tarbes Industry ont rencontré le repreneur et dit leur soulagement de voir leur activité se poursuivre et s’étoffer. Voilà qui ressemble à une bonne nouvelle pour notre industrie régionale… et nos emplois.
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