L’opération recrutement d’Epta France, initiée au début du mois et relayée la semaine dernière par plusieurs médias locaux, est sans conteste l’une des bonnes nouvelles du moment. Alors certes, on ne parle encore que de CDD et de contrats d’intérim, mais c’est toujours cela de pris, et cela pourrait déboucher l’an prochain sur des CDI, du moins si les contrats signés récemment avec des entreprises sont suivis d’autres.
On savait déjà l’entreprise en quête de main d’œuvre. En juin, Epta France a été l’une des premières sociétés à profiter de l’assouplissement du dispositif de prêt de salariés entre entreprises décidé par le gouvernement. Dans les colonnes des Échos, le DRH d’Epta France, Jean-Marc Abbadie, jugeait en septembre cette solution moins chère que l’intérim, tout en permettant de dénicher des profils plus adaptés.
Car l’entreprise recherche des profils qualifiés ; or il se trouve que plusieurs sociétés basques du secteur aéronautique, en difficulté actuellement, étaient disposées à en prêter. Ainsi, le site d’Epta France a déjà accueilli une petite dizaine de salariés en provenance de Sudec Industries (Hendaye) et Caromar (Bidart), spécialistes de l’usinage et de la mécanique de précision.
L’expert ès vitrines frigorifiques discute par ailleurs avec le sous-traitant Lauak, chez lequel un plan social est en cours, et Gill Corporation (Anglet, ex-Alcore Brigantine). C’est via la plateforme locale de l’UIMM que l’idée a pu se concrétiser.
Vers des meubles réfrigérants plus écologiques…
Visiblement, les nouveaux contrats décrochés auprès des discounters ont poussé l’entreprise à recruter par des voies plus classiques, en l’occurrence par le biais de l’agence Pôle Emploi de Saint-Jean-de-Luz, assistée de celle de Biarritz. Une centaine de candidats a été présélectionnée pour venir visiter le site d’Epta France (par groupes de 20) et passer des entretiens.
L’établissement hendayais est en quête d’une soixantaine d’employés, des monteurs pour l’assemblage des meubles, mais aussi des profils plus qualifiés et spécifiques de braseurs et de plieurs, le tout en CDD. S’ajouteront à ces recrues quelque 16 caristes en contrat d’intérim. Les braseurs et plieurs ne courant pas les rues, des formations seront assurées pour les candidats. Les plieurs, par exemple, seront formés par l’UIMM de Tarnos, puis directement sur site avec un référent.
Le but de ces nombreux recrutements est de pouvoir livrer les deux enseignes au premier semestre 2021. Les commandes concernent de nouveaux meubles refroidis au gaz naturel, c’est-à-dire en accord avec les nouvelles normes : on rappelle qu’une réglementation européenne « F-Gaz » vise la suppression progressive des fluides frigorigènes émetteurs de gaz à effet de serre d’ici 2030.
Cette évolution, avec une première échéance importante au 1er janvier 2022, pourrait permettre à Epta France de rebondir après 3 années de crise dans le secteur de la grande distribution. Les comptes pourraient repasser dans le vert l’année prochaine, avec une production qui devrait se rapprocher de son niveau d’avant-crise, autour de 25.000 meubles par an.
Aujourd’hui, l’entreprise compte près de 540 salariés, pour un chiffre d’affaires d’environ 200 millions d’euros. Après deux années de gel des embauches, voilà en tout cas une belle bouffée d’air frais… Si le marché repart, des investissements en capacité seraient même envisagés du côté d’Hendaye.
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