En mai dernier, la marque Danone avait commencé à fêter ses 100 années d’existence. Son PDG Emmanuel Faber, en place depuis fin 2017, avait alors annoncé vouloir « lancer un mouvement pour sauver le monde et faire entrer Danone dans une nouvelle ère ». Et pour ne pas en rester aux belles paroles, il avait indiqué que Danone donnerait accès à son importante collection de 1.800 souches de ferments lactiques, que ce soit aux chercheurs du public ou aux startups privées.
Au-delà de ce symbole, les éminences grises du groupe n’ignorent rien de l’évolution des modes de consommation, sur un marché mature des produits laitiers frais pesant plus de la moitié des revenus de la multinationale. Il faut donner des gages concrets à des consommateurs de plus en plus exigeants et critiques. Le lancement des deux nouvelles gammes de yaourts produites du côté de Villecomtal-sur-Arros paraît s’inscrire dans cette tendance.
Des fruits et du lait d’ici, des pots revus…
On parle d’abord des nouveaux « Danone aux fruits d’ici », qui répondent à un cahier des charges plus en accord avec le goût du jour. Le groupe évoque une recette simple, « sans arômes ajoutés ni additifs », mêlant yaourt à base de lait du Sud-Ouest, sucre de betterave et fruits produits en France, de la myrtille landaise au cassis noir des Hauts-de-France en passant par la framboise de Champagne, les fraises Murano et Charlotte françaises ou l’abricot Bergeron d’Auvergne-Rhône-Alpes, le tout en respectant la saisonnalité des récoltes des producteurs.
Un concept qui montre que les critiques de ces dernières années sur l’ultra-transformation, l’origine des produits et les additifs ne sont pas restées lettres mortes. Et peut-être aussi que chez Danone, ce positionnement centré sur les « alicaments » et la santé (type Actimel ou Activia), lui aussi critiqué, a un peu évolué.
En parallèle, la laiterie de Villecomtal-sur-Arros, spécialisée dans les yaourts aux fruits, a également été choisie pour produire les nouveaux produits « Simply Fruit » destinés au marché anglais. Cette fois, on ne parle pas d’un yaourt mixé, mais d’une couche de yaourt sans sucre sur un lit de fruits en fond de pot, un peu plus conforme au goût britannique.
Pour ces nouveaux produits, le packaging a également été retravaillé, avec des pots transparents et opercules PET (dans la production desquels entrerait 30% de matière recyclée). Les deux gammes ont été présentées aux salariés de Villecomtal mi-décembre.
8 millions d’euros d’investissements…
En tout, 8 millions d’euros auraient été investis dans l’outil de production gersois pour lancer ces nouvelles références. De quoi faire suite aux 10 millions déjà dépensés en 2016, à l’époque du lancement de Danonino et pour les 60 ans de la laiterie, qui produirait quotidiennement 500 tonnes de yaourt (avec 55 tonnes de 50 fruits), soit 3 millions de pots, pour un total de plus de 130.000 tonnes chaque année. Avait notamment été inauguré un bâtiment de 5 millions d’euros dédié aux opérations de mélange du sucre et du lait.
Tous ces yaourts gersois seraient majoritairement destinés au marché français, mais avec tout de même 20% de chiffre d’affaires généré à l’export (selon les données de la CCI du Gers), en Espagne, en Italie ou encore en Finlande.
Plus anecdotique, on notera également que l’an dernier, au printemps, le parking de ce site de Villecomtal-sur-Arros avait été doté de 5 ombrières photovoltaïques fournies par EDF dans le cadre d’un contrat de location-vente de 10 ans. Après le bref blocage du site il y a un an et la grève-éclair d’avril dernier, la laiterie gersoise est donc aussi pourvoyeuse de son lot de nouvelles encourageantes.
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