Toujours imitée, jamais égalée, la madeleine de Dax de feu Antonin Cazelle, créée en 1906, fait partie du patrimoine immatériel de sa ville. Et c’est en même temps l’une des 3 dernières véritables maisons créatrices de madeleines dans l’Hexagone. Le célèbre commerce dacquois, aujourd’hui piloté par Sébastien Cazelle et son frère cadet Clément (qui ont repris le flambeau l’an dernier), ne fait que de la madeleine, mais c’est peut-être bien pour cela qu’il la fait mieux que personne… Et qu’il collectionne les récompenses et les compliments, sans avoir jamais vraiment donné dans les grandes opérations promotionnelles.
Sa pudeur n’a donc pas empêché le bouche-à-oreille de fonctionner pendant plus d’un siècle autour de la recette ancestrale. Ces dernières années, la prestigieuse réputation de la maison a notamment profité des éloges de personnalités telles que le grand chef Alain Dutournier ou les rugbymen locaux (comme Raphaël Ibanez), de même que de jolis coups de pub comme la vente de madeleines à l’Élysée.
Évidemment, la période qui vient de s’écouler a été compliquée pour l’illustre enseigne de la rue de la Fontaine Chaude : « Le confinement a été difficile. C’était dur de se dire qu’une institution comme la nôtre pouvait fermer ses portes du jour au lendemain », explique Sébastien Cazelle. L’activité a d’abord dû cesser pendant les 3 premières semaines de confinement. La maison a sollicité un prêt garanti et les 1.500 euros d’aide du fonds de solidarité. Ses 3 salariés ont été placés au chômage partiel.
Un bel élan de solidarité…
Si le risque d’une fermeture brutale semble pour l’instant écarté, le jeune dirigeant reste prudent : les mois à venir seront décisifs, alors que les interrogations persistent dans le secteur sur la réouverture des centres thermaux et que la féria dacquoise est d’ores et déjà annulée. Et même si le paiement des charges est reporté, il faudra tout de même les payer…
Pour autant, les Cazelle (les deux fils, avec leur père Philippe) n’ont rien lâché et ont pu relancer l’activité avant la mi-avril, en particulier en organisant la prise de commandes et la livraison à domicile chaque samedi, tant sur les communes du Grand Dax que de la MACS, et ce pendant 5 semaines. Avec à la clé un bel élan de solidarité et de réjouissantes opérations.
L’agence Orpi de Tyrosse a ainsi offert plusieurs centaines de madeleines de Dax aux Ehpad de Saint-Vincent-de-Tyrosse et de Capbreton, le tout avec le concours de Rémi Villenave, ancien de l’US Tyrosse et assureur à Peyrehorade, où un don similaire a été fait aux personnels soignants des environs. On peut également citer les achats de madeleines de l’Intermarché de Saint-Paul-lès-Dax et du Super U de Parentis pour leurs collaborateurs.
Sur la page Facebook de la Maison Cazelle, on peut aussi retrouver de sympathiques témoignages du demi de mêlée international Baptiste Serin, de la championne du monde de sauvetage côtier Emmanuelle Bescheron ou du responsable commercial de l’US Dax, qui ont tous fait le plein de madeleines pendant le confinement, pour eux et leurs proches.
La livraison à domicile continue…
Et bien sûr, Sébastien Cazelle se réjouit que les particuliers aient largement joué le jeu eux aussi, allant jusqu’à approvisionner leurs voisins. Tout en espérant que ce soutien aux artisans locaux se poursuivra, nous rappelant que chez les Cazelle, « on vend un produit local et fait le jour même depuis 115 ans »… Et on l’expédie même partout en France depuis le temps du grand-père Pierre Cazelle, bien que la boutique en ligne de la maison n’ait vu le jour que juste avant le confinement.
Cette dernière a d’ailleurs rouvert le 6 mai, même si on manque encore de certitudes sur les délais de La Poste, importants pour un produit d’excellence qui doit se déguster dans les 6 jours… La boutique dacquoise a quant à elle repris son activité le 11 mai. Elle aurait enregistré un petit surcroît de commandes depuis. L’enseigne précise que les livraisons gratuites à domicile se poursuivront tous les samedis après-midi pour les communes de la MACS.
Bon, vous aurez compris qu’on tient à la madeleine de Dax et qu’elle compte sur vous. On vous rappelle le tarif : « une madeleine, un euro, c’est tout simple », résume Sébastien Cazelle.
En attendant nos commandes, la maison continue de se chercher de nouveaux débouchés, avec des pistes de réflexion comme les marchés locaux ou le développement de la vente à distance. Et oui : la madeleine de Dax résiste à tout. Et il faut dire qu’on ne lui résiste pas beaucoup non plus…
Informations sur le site internet – cliquez ici
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