Et si nous partions du côté de ce petit village paisible de Basse Navarre, au cœur du bassin laitier AOC Ossau-Iraty ? C’est là qu’est nichée la Fromagerie d’Hélette, dirigée depuis cinq ans par le fils du fondateur, Peio Etxeleku, qui a apporté un nouveau souffle à l’entreprise créée par Jean, en 1981. L’histoire d’une réussite qui mérite d’être contée.
Au départ donc, Jean, qui lance son petit négoce avec trois francs six sous, en demandant aux bergers du coin de lui faire l’avance de leur lait jusqu’à ce qu’il ait vendu les fromages. Vingt-cinq (sur cinquante) acceptent, c’est le début d’une saga basque comme on aime les écrire.
Car Jean a l’idée de mettre sur le marché un petit fromage estampillé basque, de brebis, ainsi qu’un autre au piment d’Espelette. Voilà pour le côté laitier, car notre entrepreneur voit grand et diversifie ses activités, en créant une entreprise de charpentes métalliques, Geroali, et en rachetant une serrurerie, Bessonart. Vont suivre les acquisitions du producteur de salaisons Dupoux, de Coarraze, en Béarn, ou des jambons de Bayonne et de charcuterie Baillet, d’Hagetmau.
De quoi constituer un groupe de 200 collaborateurs, et une quarantaine de millions d’euros de chiffre d’affaires. La logique voulait que toutes ces activités alimentaires soient fédérées autour d’une seule marque, c’est le cas dorénavant avec le logo Agour frappé sur les différents produits, afin de bénéficier d’une meilleure visibilité de la part des consommateurs, et d’un meilleur référencement des distributeurs.
Alors que l’on trouve déjà de l’Agour jusqu’en Australie et au Japon, il n’était pas totalement inutile de lorgner de l’autre côté de la frontière. Car à Tolosa, la Casa Eceiza, est une institution. Implantée depuis 1924, elle s’est fait une belle réputation sur de délicieux créneaux, les tuiles et cigarettes en chocolat, les galettes, les tartes et les glaces.
C’est-à-dire une gamme de produits complémentaires à ceux d’Agour, qui vont être proposés aux consommateurs par la force de vente de l’entreprise française. Et lycée de Versailles, Eceiza va permettre aux fromages d’Agour de mettre un pied sur le marché espagnol. Ce que les marketeurs nomment une opération « gagnant-gagnant », d’autant plus profitable qu’Eceiza fait partie du groupe.
C’est en effet un réseau espagnol – et surtout basque - d’un millier de revendeurs dont va bénéficier la société d’Hélette, avant d’aller viser plus haut, en direction par exemple du marché américain.
Une aventure qui ne fait que commencer.
Informations sur le site d'Agour
https://www.youtube.com/watch?v=Lq5_LlLbUiA
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