A travers cette opération, Terèga répond à un triple objectif : accroître son implication dans la filière biométhane en général, s’installer sur la niche de la méthanisation agricole territoriale et enfin « renforcer son action au cœur des territoires, dans une logique d’économie circulaire et créatrice d’externalités positives ».
Un procédé très prometteur…
L’ambition du groupe auvergnat Chadasaygas, est « de développer de nouveaux systèmes énergétiques territoriaux, à partir de ressources naturelles locales ». Sa filiale Méthajoule a développé un procédé de méthanisation dit de « voie sèche discontinue », c’est-à-dire adapté à l’exploitation de matières sèches et en particulier aux « intrants agricoles majoritairement issus de déchets animaux solides ». Au premier semestre, l’entreprise a achevé en Bretagne le chantier d’une troisième unité basée sur ce procédé.
Le principe est relativement simple. Les déchets sont placés dans des garages-digesteurs, où leur fermentation dure entre 60 et 80 jours. Cette matière première est maintenue à température via un système de chauffage au sol. « La matière présente dans les digesteurs est aspergée de liquide qui permet de la réchauffer et d’apporter les bactéries nécessaires à la méthanisation. Ce jus est récupéré au fond des digesteurs, passe éventuellement dans une cuve chauffée puis est de nouveau envoyé dans les digesteurs », explique l’Ademe. Le biogaz obtenu permet ensuite la production d’électricité et de chaleur. Le résidu de la fermentation, appelé digestat, peut-être épandu ou entrer dans un circuit de compostage ou de séchage.
Une énergie vertueuse…
Le principe intéressait évidemment Teréga, qui en a bien compris l’intérêt dans l’optique de se diversifier dans les énergies propres. Ainsi, l’opérateur gazier a annoncé vendredi qu’il faisait l’acquisition, via sa filiale Teréga Solutions, de 40% du groupe installé à Châtel-Guyon, dans le Puy-de-Dôme.
« Nous sommes heureux de ce rapprochement qui est le reflet d’une vision partagée de l’avenir énergétique reposant sur des convictions communes. Nous sommes fiers de participer au développement d’une entreprise innovante soucieuse de transformer les ressources premières locales en une énergie vertueuse au plan environnemental et créatrice de richesses pour le territoire », a commenté Dominique Mockly, le président et directeur général de Teréga.
Quant au fondateur et dirigeant de l’entreprise auvergnate, Olivier Bouttes, il s’est dit heureux « de pouvoir adosser la société à un groupe industriel gazier français historique », ce qui permettra à Chadasaygas de poursuivre ses efforts et de développer son activité en déployant des unités supplémentaires dans les bassins agricoles importants. L’entreprise pèse déjà 6,5 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 17 personnes. Ses méthaniseurs peuvent traiter 15.000 à 30.000 tonnes d’intrants agricoles par an, « pour un débit d’injection de biométhane capable d’atteindre les 250 Nm3/h ».
Le groupe béarnais prévoit d’investir 5 millions d’euros dans le développement et la R&D de Méthajoule. De quoi généraliser son procédé d’avenir sous nos latitudes ?
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