Vendre au bon prix, et donc au bon moment : telle est l’une des principales préoccupations de l’agriculteur moderne, un chef d’entreprise de plus en plus jeune et connecté, et par conséquent appelé à tirer parti d’applications comme celle que s’apprête à commercialiser Perfarmer, startup immatriculée en avril 2017 et installée à Bidart.
Le cas d’Émeric Laffont, qui exploite 150 hectares en grandes cultures dans le Gers et que met en avant la société sur son blog, est éclairant. « La stratégie de mon père, et elle est assez répandue, c’était de vendre au plus haut. Mais c’est difficile de connaître ce point le plus haut », explique l’agriculteur, qui recourt par ailleurs à des outils de co-farming pour réduire ses frais. Son constat résume tout.
Or la jeune pousse basque, si elle assure un suivi des cours des denrées en temps réel, ne dispose évidemment pas d’une boule de cristal : son modèle repose avant tout sur les principes d’une gestion raisonnée, c’est-à-dire limitant au maximum le « risque prix ». Il s’agit pour l’utilisateur de définir un seuil de rentabilité et un prix de vente optimal, et ce en fonction de ses charges plutôt que de prévisions incertaines… Des prévisions souvent déconnectées de ses coûts d’exploitation, telles celles fondées sur les discussions habituelles entre agriculteurs d’une même zone.
Vers une offre élargie…
Son prix défini (en 5 à 10 minutes, nous précise-t-on), l’exploitant est automatiquement alerté par SMS lorsque les cours l’atteignent. « Et ça arrive souvent quand je ne m’y attends pas, illustre l’agriculteur que Perfarmer cite en exemple : en pleines vacances, ou pendant que je sème ou que je moissonne. Il faut réagir rapidement : Le marché du blé est soumis à la même volatilité que la bourse ». Une centaine d’autres agriculteurs testeraient actuellement cette appli Perfarmer, contribuant en retour à son développement.
La solution, qui se veut simple et adaptée à tous les profils d’utilisateurs, sera commercialisée dès ce mois de février, vraisemblablement au tarif de 9,90 € HT par mois. Jusqu’au 31 janvier, les agriculteurs peuvent encore s’inscrire pour la tester gratuitement pendant un mois. Ils bénéficieront d’une formation d’une heure et d’un interlocuteur dédié.
Perfarmer, dont le nom astucieux définit bien l’ambition, est née de la rencontre entre Edgar Chaput, qui a notamment œuvré chez Google et souhaitait mettre les nouvelles technologies au service du secteur agricole, et Michel Bourrousse, un agriculteur du Gers qui développait son propre outil de gestion. Dans un second temps, les deux hommes ont été rejoints par Pascal Combescot et Solène Maître, qui pilotent désormais les volets technique et produit.
L’entreprise, qui s’est jusqu’ici concentrée sur les grandes cultures, espère tripler ses effectifs et franchir le cap du millier d’utilisateurs en 2019. « Mais nous envisageons de développer des solutions pour l'élevage ou la viticulture dans un futur proche », précise Edgar Chaput.
Il est donc dit que rien ne sera laissé au hasard !
Plus d’informations sur le site internet – cliquez ici
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire