La préfète était accompagnée de Philippe Blachère, directeur départemental du territoire, et de Bernard Malabirade, président de la Chambre d’agriculture du Gers. Joël Boueilh, président de Plaimont, Olivier Bourdet-Pees, directeur général, Marie-Christine Dupuy, directrice financière, Jérôme Legendre, directeur des opérations et d’autres personnes l’ont accueillie.
Olivier Bourdet-Pees a rappelé que Plaimont Producteurs était la troisième coopérative de vins tranquilles de France et la première du Sud-Ouest. Sa réussite est éclatante : "elle produisait 160 000 bouteilles en 1979, elle en produit à présent 35 millions". Actuellement, le groupe gascon réalise 42% de son chiffre d’affaires à l’export, 40% avec les caves-hôtels-restaurants et 18% avec la grande distribution.
Une notoriété à améliorer…
Cette réussite commerciale spectaculaire n’a pas encore entraîné une renommée à la hauteur des performances de l'entreprise. En effet, les appellations Saint-Mont et Madiran mériteraient d’être mieux connues : interrogés sur les vins du Sud-Ouest qu’ils connaissent, les gens ne les citent pas spontanément.
Leurs prix se situent entre 6 et 10 euros la bouteille, ce qui les destine au grand public. Parce que Plaimont Producteurs n’a pas totalement démontré sa légitimité à être présent sur des produits ambitieux, malgré quelques bouteilles de prestige. Des prix autour de 35 euros la bouteille, c’est nouveau pour Plaimont et cela permet d’accéder à d’autres marchés.
De nouvelles ambitions…
Il existe donc un Projet 2028 qui a pour objectif de renforcer les positions et la notoriété de Plaimont Producteurs. Il comporte un volet très important lié au développement de la qualité et un autre autour de la gestion financière. Surtout, il doit permettre d’attirer des talents vers le territoire des appellations Saint Mont et Madiran. Des générations pleines d’énergie et de créativité. Pour cela, le groupe coopératif veut consolider le système d’information (il subit une remise à plat actuellement).
« S’agissant de l’organisation des ventes, on continuera à faire un effort sur l’Asie, dont le marché est en pleine expansion, et l’on visera également la Pologne. Pour autant, pas question de se désintéresser des États-Unis, premier marché du vin au monde, où l’on n’est pas suffisamment présent, contrairement au Canada » ajoute Olivier-Bourdet-Pees. Plaimont Producteurs continue à être bien placé en Grande-Bretagne, mais beaucoup d’acheteurs s’y sont repliés parce que les prix sont plus bas que ceux des grands concurrents internationaux.
Plaimont a une excellente carte à jouer…
La gamme du groupe coopératif peut rivaliser avec les vins d’Afrique du Sud, d’Australie etc., produits dans des déserts torrides avec un haut degré d’alcool, car elle remet en production des cépages locaux anciens à faible degré d’alcool. Elle cultive sa différence à partir de ces plants à fort potentiel, bien distincts des cépages majoritairement répandus ailleurs.
En effet, le degré d’alcool du vin est passé, ces dernières années, à une fourchette de 14,5 à 16,5° et le changement climatique devrait le porter à un niveau compris entre 15 et 20° degrés. Alors que Plaimont met en culture des cépages, comme le manseng noir (rouge de qualité, équilibré et très aromatique), dont le degré d’alcool est de 11°. « On pourra donc corriger l’encépagement pour faire face au changement climatique. D’autres études sont faites pour – éventuellement – allier des cépages turcs et allemands aux cépages locaux pour les rendre résistants aux maladies. Mais il ne faut pas se cacher que le changement climatique peut aussi amener d’autres maladies » insistent les dirigeants.
Le Monastère de Saint-Mont et l’oenotourisme…
Ce site historique a été acheté par Plaimont Producteurs pour en faire le lieu d’événements prestigieux à même de « booster » le tourisme et recevoir les amateurs de vin sur le territoire.
L’établissement aura 11 chambres, plus une chambre pour handicapé, et des installations haut de gamme. Le tout sera opérationnel au printemps 2019.
Notons qu’une personne va être engagée pour s’occuper des questions de tourisme. Le directeur général estime que « l’accueil à la bonne franquette, pratiqué jusqu’à présent, ne répond pas aux attentes des visiteurs : ils veulent un accueil professionnel. On ne viendra plus chez nous par hasard ». En revanche, on sait qu'après un premiers séjour, ils reviennent très volontiers.
Olivier-Bourdet-Pees conclut : « C’est en continuant à défendre notre exception culturelle, en faisant découvrir que nous avons quelque chose d’unique, que nous réussirons encore mieux ».
Plus d’équité ?
Terminons sur un coup de gueule du président de Plaimont, Joël Boueilh. Il a exprimé le souhait que la « pression administrative » s’exerce à égalité sur tous les vignerons. En effet, il constate que les adhérents de la coopérative sont contrôlés de nombreuses fois, alors que leurs voisins indépendants ne le sont pas.
« Il ne faudrait pas que l’on officialise ainsi un désavantage pour ceux qui s’organisent collectivement... ». Surtout qu’un autre fait est considéré comme injuste : quand la coopérative achète un pressoir, elle bénéficie d’une subvention de 15%, quand un indépendant est aidé à hauteur de 35%.
Article réalisé avec Roland Houdaille pour le Journal du Gers.
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