Depuis cet été, les annonces se suivent et se ressemblent dans le secteur de l’aéronautique, du spatial et de la défense. Les restructurations à peine digérées et alors que la reprise se dessine plus tôt que prévu, l’heure semble à la consolidation.
Après les récentes acquisitions de Latécoère (Technical Airborne Components en Belgique et Shimtech au Mexique) et de Mecachrome (Hitim), ce sont ce mois-ci Ventana et Nexteam qui officialisent un rapprochement « pour créer un acteur industriel de référence au service des secteurs aéronautique, spatial et défense. Ce projet traduit la volonté des actionnaires des deux groupes de créer un leader technologique industriel, indépendant et responsable » qui « s’appuiera sur ses pôles d’excellence industriels et les complémentarités commerciales et géographiques des entités rapprochées », exposent les deux groupes.
L’opération repose en effet sur les synergies que pourraient en retirer les deux entreprises en termes d’expertise (fonderie, mécanique et mécano-soudure pour Ventana, conception et fabrication de pièces métalliques pour Nexteam), mais aussi de présence industrielle et commerciale en Europe et en Afrique du Nord. Le nouveau groupe pourra espérer une « participation élargie » aux programmes en cours dans l’aviation commerciale, d’affaires ou militaire, mais aussi dans le spatial et la défense. Les deux sociétés mettent en outre en avant une culture commune et des stratégies alignées donnant la priorité à la l’innovation, à la digitalisation et à la RSE.
2.400 salariés dans 8 pays
« Convaincus du redressement de la filière et de la dynamique positive entraînée par cette fusion, les dirigeants-actionnaires augmentent leur niveau d’investissement afin de conserver toutes les capacités financières permettant la montée en cadence du groupe et anticipant ainsi la phase de croissance à venir », indiquent les deux sociétés. D’après Les Échos, le nouveau groupe sera présidé par Ludovic Asquini, l’actuel président de Nexteam.
Basé à Narcastet, près de Pau, et aussi implanté à Arudy, en vallée d’Ossau, Ventana a beaucoup grandi par le jeu des acquisitions ces dernières années. Le groupe compte une quinzaine de filiales et plus d’un millier de salariés répartis sur 11 sites, en France mais aussi en Suède, en Autriche, au Portugal et en Tunisie.
De son côté, Nexteam était déjà né en 2015 d’un rapprochement entre les sociétés familiales Asquini (Lot-et-Garonne), Gentilin (Haute-Garonne), Sofop (Aveyron) et MP Sud (à Escout, dans les Pyrénées-Atlantiques). En 2018, s’est ajoutée à ces sociétés Mecafi (dans la Vienne), passée avec la crise par un plan social et la suppression de plus de 200 emplois. En 2020, Nexteam a été fortement touché par la crise, avec un chiffre d’affaires qui a chuté de plus de 50% (à 117 millions d’euros). Ce groupe emploie 1.500 personnes sur 11 sites (France, Pologne, Roumanie, Maroc).
Le nouveau groupe vise un chiffre d’affaires global de 315 millions d’euros, soit l’addition de ceux de Ventana et Nexteam avant la crise de 2020. Il totalisera 2.400 salariés sur 22 sites (dans les 8 pays cités). « Ce rapprochement sur lequel nous travaillons depuis plusieurs mois contribuera à la consolidation du marché aéronautique appelée de ses vœux récemment par le gouvernement et les principaux acteurs du secteur », a conclu Gérard Russo, président de Ventana.
On espère que cette union permettra aux nouveaux mariés de redécoller dans des conditions optimales.
Plus d’informations sur le site internet de Ventana et sur celui de Nexteam
Pour lire notre dernier article sur Ventana en Béarn, c’est ici
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire